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Mohammed Benmoussa : le gouvernement sert les grandes entreprises aux dépens des classes moyennes

Comme il fallait s’y attendre, Mohammed Benmoussa n’a pas raté l’occasion de son passage dans l’émission «L’Info en Face» pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement. Le président du Forum des économistes du progrès s’est montré très critique sur son bilan de mi-mandat. Pour lui, l’action de l’Exécutif a servi davantage les grande entreprises que la classe moyenne.

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Mohammed Benmoussa, président du Forum des économistes du progrès (Parti du progrès et du socialisme-PPS), a vertement critiqué le bilan du gouvernement à mi-mandat. Sans détour, le vice-président du Mouvement Damir a énuméré les échecs de l’Exécutif et son incapacité à répondre aux attentes des citoyens, voire à honorer ses engagements. Sur le plan économique, il a critiqué la faiblesse de la croissance économique et de la création d’emplois, soulignant que le gouvernement n’avait pas su mettre en œuvre les réformes nécessaires pour dynamiser l’économie. De même, selon lui, le gouvernement a failli à ses engagements : il n’a pas créé le million d’emplois promis, il n’a pas pu augmenter le taux d’activité des femmes, ni réduire la pauvreté. Au niveau de la réforme de l’Administration publique, M. Benmoussa a souligné l’absence de mesures concrètes pour moderniser et renforcer l’efficacité des services offerts aux citoyens.
Concernant le bilan de mi-mandat, Mohammed Benmoussa a plaidé pour un débat ouvert et argumenté sur les réalisations du gouvernement, en soulignant la nécessité de se baser sur des faits et des analyses objectives pour évaluer les acquis et les manquements. L’invité de «L’Info en Face» a par ailleurs insisté sur le fait que les mesures comme l’augmentation du salaire minimum devaient être accompagnées de réformes structurelles pour être véritablement efficaces et soutenables. Pour lui, la relance de la croissance et le développement économique nécessitent des «réformes structurelles courageuses, plutôt que des actions ponctuelles et superficielles».

À ce titre, il a critiqué les mesures fiscales prises par le gouvernement et qui profitent principalement aux grandes entreprises. La baisse du taux de l’IS à 20% pour ces grandes entreprises contraste fortement avec l’augmentation de l’IS de 10 à 20% pour les très petites entreprises (TPE) réalisant un bénéfice inférieur à 300.000 dirhams. Il a également critiqué la réduction du prélèvement à la source sur les revenus des valeurs mobilières de 15 à 10%, ce qui, selon lui, favorise le capital financier au détriment de la classe moyenne.



En effet, M. Benmoussa a regretté que les réformes fiscales en faveur de la classe moyenne soient «insuffisantes et tardives». Pour lui, les mesures proposées, comme la baisse du taux marginal d’imposition d’un point ou l’augmentation du seuil d’exonération jusqu’à 6.000 dirhams, sont «trop limitées». Dans ce sens, le président du Forum des économistes du progrès a insisté sur la nécessité de réformer l’impôt sur le revenu pour qu’il soit réellement progressif et qu’il inclue tous les types de revenus, y compris les revenus agricoles, mobiliers, fonciers et professionnels. Globalement, estime-t-il, le système fiscal actuel est «inéquitable» et présente de nombreuses niches non comblées. Et pourtant, l’intervenant rappelle que les partis de l’opposition, dont le PPS, avaient proposé diverses mesures pour élargir l’assiette fiscale, comme l’introduction d’un impôt de solidarité et la réduction des dépenses fiscales qui coûtent 35 milliards de dirhams au budget de l’État, mais le gouvernement n’en a pas pris compte.

Gestion molle de l’inflation

S’agissant de l’inflation, l’invité a déploré l’inaction de l’Exécutif, estimant que l’inflation importée aurait pu être maîtrisée grâce à des décisions politiques courageuses, notamment l’utilisation de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence pour réguler et plafonner les prix des produits de première nécessité. «Le gouvernement a préféré ne rien faire, laissant l’inflation se disséminer dans l’économie nationale», a-t-il souligné, précisant que la maîtrise «apparente» de l’inflation est due aux interventions de la Banque centrale, qui a augmenté le taux directeur à trois reprises, totalisant 150 points de base pour atteindre 3%.

Cette politique «monétaire restrictive» a contribué, selon lui, à freiner l’inflation au prix d’un ralentissement de l’investissement privé. M. Benmoussa affirme donc que le gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, notamment en réduisant la fiscalité sur les hydrocarbures. En définitive, l’invité de «L’Info en Face» conclut à l’échec du gouvernement dans ses réformes fiscales et sa gestion de l’inflation. Pour lui, les mesures prises profitent principalement aux grandes entreprises et au capital financier, tandis que la classe moyenne et les PME sont des «laissées pour compte».

Mohammed Benmoussa : le gouvernement se doit de respecter les institutions constitutionnelles

M. Benmoussa a reproché à Aziz Akhannouch le fait d’avoir critiqué l’avis du CESE sur les NEET (jeunes ni à l’emploi, ni en éducation, ni en formation). Pour lui, les propos du Chef de l’Exécutif sont dévalorisants pour cette institution constitutionnelle. L’invité de «L’Info en Face» a insisté sur la nécessité de respecter ces instances indépendantes pour renforcer la démocratie, précisant que l’attitude du Chef du gouvernement contribue à la dévalorisation de l’action politique dans sa globalité. Pour rappel, les résultats de l’avis du CESE sur les jeunes NEET n’avaient pas plu au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. D’autant que cet avis avait coïncidé avec la présentation de son bilan d’étape.
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