Le Matin : Que vous inspire la récente position de la Grande-Bretagne concernant le dossier du Sahara marocain ?
Je voudrais saluer la position de la Grande-Bretagne et de son ministre des Affaires étrangères par rapport au dossier du Sahara. La proposition marocaine, à mon avis, on ne peut pas faire mieux. C'est une position équilibrée qui va même au-delà de ce qu'on pouvait espérer, parce que cette position accorde l'autonomie de décision sur beaucoup de dossiers et, en même temps, le Sahara va continuer à faire partie du Maroc. Cette décision britannique constitue un moment fort pour moi. Elle va enclencher d'autres adhésions, parce qu'aujourd'hui le vœu de tous les Africains, c'est que ce prétendu conflit prenne fin et qu'on réconcilie l'Afrique avec elle-même, en commençant par le voisin algérien.
Comment ce plan s'inscrit-il dans la vision d'intégration africaine ?
Aujourd'hui, on parle d'intégration africaine. Ce n'est pas au moment où on cherche à s'intégrer – n'oubliez pas que la vision de l'Union africaine, la vision du plan d'Abuja, c'est de créer la communauté économique africaine (NDLR : la vision du Plan d'Abuja de l'Union africaine est de créer une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et jouant un rôle dynamique sur la scène mondiale. Ce plan s'articule autour de l'objectif de construire un continent durable, intégré et prospère, avec des pays compétitifs, diversifiés, dotés d'une économie durable et pleinement actifs dans le cadre des échanges et des investissements mondiaux).
In fine, l’objectif est d'avoir une Afrique unie avec une monnaie commune, une armée commune, au niveau international même, une représentation commune. C'est ça la vision, c'est un peu les États-Unis d'Afrique.
On ne peut pas, à l'Union africaine, signer que nous voulons aller vers les États-Unis d'Afrique, vers la communauté économique africaine, vers l'intégration régionale et, en même temps, aller dans le sens contraire en créant des micro-États qui ne peuvent créer que des problèmes. La sécurité est renforcée quand les États coopèrent, car cela donne plus de force et permet de résister à tous les chocs externes.
Quels sont les avantages concrets de ce plan d'autonomie proposé par le Maroc ?
In fine, l’objectif est d'avoir une Afrique unie avec une monnaie commune, une armée commune, au niveau international même, une représentation commune. C'est ça la vision, c'est un peu les États-Unis d'Afrique.
On ne peut pas, à l'Union africaine, signer que nous voulons aller vers les États-Unis d'Afrique, vers la communauté économique africaine, vers l'intégration régionale et, en même temps, aller dans le sens contraire en créant des micro-États qui ne peuvent créer que des problèmes. La sécurité est renforcée quand les États coopèrent, car cela donne plus de force et permet de résister à tous les chocs externes.
Quels sont les avantages concrets de ce plan d'autonomie proposé par le Maroc ?
Les régions et provinces sahariennes vont pouvoir continuer leur développement avec les autres provinces du Maroc, tout en ayant une autonomie au niveau culturel et judiciaire, avec même un chef de gouvernement local – ce qui est exceptionnel. Il n'y a pas un seul pays africain, même les fédérations qui existent, où il y a un chef de gouvernement local. Regardez les fédérations qui existent en Afrique, il n'y a pas de chef de gouvernement, ce sont toujours des gouverneurs. Mais ici, ce sera un Premier ministre, chef de gouvernement, avec un tribunal spécial.
En économie, il y a ce qu'on appelle l'optimum de Pareto : il arrive un moment dans la vie où vous avez une solution que vous ne pouvez pas toucher sans détériorer la situation de quelqu'un. Aujourd'hui, pour la population des provinces du Sahara, pour le Maroc, pour le monde dans son ensemble, le plan d'autonomie est l'optimum de Pareto. On ne peut pas faire mieux.
Vous parlez d'intégration, mais certains prônent encore l'indépendance. Comment analysez-vous cette contradiction ?
En économie, il y a ce qu'on appelle l'optimum de Pareto : il arrive un moment dans la vie où vous avez une solution que vous ne pouvez pas toucher sans détériorer la situation de quelqu'un. Aujourd'hui, pour la population des provinces du Sahara, pour le Maroc, pour le monde dans son ensemble, le plan d'autonomie est l'optimum de Pareto. On ne peut pas faire mieux.
Vous parlez d'intégration, mais certains prônent encore l'indépendance. Comment analysez-vous cette contradiction ?
Abdoulaye Wade disait qu'il était prêt, quand il était président de la République du Sénégal, à devenir une région de la CÉDÉAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Cela doit être l'ambition de tous les pays africains : pouvoir dire «nous sommes prêts à aller dans un ensemble plus grand que nous», mais pas de reculer. Moi-même qui vous parle, je suis maire, je gère une superficie de 230 km². Est-ce que je vais dire que je vais transformer ma commune en une entité hors du Sénégal ? Cela n'a pas de sens. On cherche plutôt à aller de l'avant. C'est vraiment le message clé : allons de l'avant !
Le destin qui lie la population du Sahara et ses frères des autres régions du Maroc, c'est de travailler ensemble, d'être un même peuple, d'évoluer vers un avenir radieux qui est déjà là pour le Maroc. Le Maroc est, à mon avis, le futur pays émergent de l'Afrique. Si j'avais mes enfants au Sahara, j'aurais préféré participer à cette aventure-là que de prendre un chemin de l'inconnu qui me mène je ne sais pas où et qui peut me placer dans des situations beaucoup plus défavorables. C'est ça le choix aujourd'hui : choisir une voie du futur qui est déjà tracée, un bonheur certain, ou une voie de l'incertitude. Le choix est clair.
Face à ce contexte géopolitique, quelle stratégie concrète préconisez-vous pour sortir définitivement de cette impasse ?
Le destin qui lie la population du Sahara et ses frères des autres régions du Maroc, c'est de travailler ensemble, d'être un même peuple, d'évoluer vers un avenir radieux qui est déjà là pour le Maroc. Le Maroc est, à mon avis, le futur pays émergent de l'Afrique. Si j'avais mes enfants au Sahara, j'aurais préféré participer à cette aventure-là que de prendre un chemin de l'inconnu qui me mène je ne sais pas où et qui peut me placer dans des situations beaucoup plus défavorables. C'est ça le choix aujourd'hui : choisir une voie du futur qui est déjà tracée, un bonheur certain, ou une voie de l'incertitude. Le choix est clair.
Face à ce contexte géopolitique, quelle stratégie concrète préconisez-vous pour sortir définitivement de cette impasse ?
Moi, je voudrais suggérer que le Maroc fasse de la disruption. De la même manière qu'il avait fait la Marche Verte en 1975, je suis pour une «marche verte institutionnelle» – c'est-à-dire que le Maroc applique immédiatement le plan qu'il a dessiné pour le Sahara. Il n'y a plus à attendre, parce qu'aujourd'hui rien n'empêche d'appliquer ce plan. Les 90% des éléments sont déjà en marche avec la régionalisation avancée. Imaginez un Maroc et une Algérie réconciliés : quelle transformation cela pourrait faire dans le Maghreb ! Cela donnerait un tonus formidable à la coopération au sein du Maghreb, permettrait aux deux pays de bâtir une stratégie commune pour affronter les défis du futur. Le Maroc est, à mon avis, le futur pays émergent de l'Afrique.
