«Je suis insatisfait, totalement étonné et ahuri de voir qu’il n’y a pas de véritable débat», a affirmé tout de go Noureddine Ayouch, président fondateur de la Fondation Zakoura Education dans son commentaire sur les propositions de réforme du Code de la famille. Lors de son passage à l’émission «L’Info en Face» diffusée sur Matin TV. Selon ce militant associatif de la première heure, certes, il y a un débat autour de la question, mais il reste confiné dans des cercles restreints.
Connu pour son engagement en faveur de l’éducation et du progrès social, M. Ayouch a insisté sur la nécessité d’élargir le dialogue au-delà du cadre des élites politiques et intellectuelles. «Le débat doit aller vers le peuple», a-t-il souligné, appelant à une démocratisation des discussions autour des changements potentiels de la Moudawana. Insistant sur le rôle clé des oulémas en matière d’effort d’interprétation juridique, il a précisé que l’Ijtihad avait justement pour but de concilier les valeurs religieuses et les exigences d’égalité et de justice sociale. L’intervenant a appelé à cet égard à une modernisation de la Moudawana tout en préservant les fondements de l’Islam. Dans ce sens, M. Ayouch a exhorté les oulémas à participer activement aux débats et à accompagner cette dynamique qui s’inscrit, selon lui, dans l’esprit des Instructions Royales.
Connu pour son engagement en faveur de l’éducation et du progrès social, M. Ayouch a insisté sur la nécessité d’élargir le dialogue au-delà du cadre des élites politiques et intellectuelles. «Le débat doit aller vers le peuple», a-t-il souligné, appelant à une démocratisation des discussions autour des changements potentiels de la Moudawana. Insistant sur le rôle clé des oulémas en matière d’effort d’interprétation juridique, il a précisé que l’Ijtihad avait justement pour but de concilier les valeurs religieuses et les exigences d’égalité et de justice sociale. L’intervenant a appelé à cet égard à une modernisation de la Moudawana tout en préservant les fondements de l’Islam. Dans ce sens, M. Ayouch a exhorté les oulémas à participer activement aux débats et à accompagner cette dynamique qui s’inscrit, selon lui, dans l’esprit des Instructions Royales.
Héritage : «Mettre fin à la préférence masculine»
Parmi les questions les plus soulevées par la réforme, celle de l’héritage par agnation («taâssib») cristallise les divergences entre conservateurs et progressistes. Et sur ce point, Noureddine Ayouch ne fait pas mystère de son opinion. Il dit s’y opposer catégoriquement en dénonçant «un anachronisme dans une société qui aspire à l'égalité des droits». «J’appelle de tous mes vœux que les oulémas disent que le “taâssib” ne doit plus exister», a -t-il affirmé, en ajoutant : «J’ai trois garçons et une fille, je ne veux pas que ma fille soit lésée à ma mort. De mon vivant, je répartis tout ce que j’ai à part égale entre mes enfants. Dieu me l’autorise grâce à “Al wassiya”», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que la réforme devrait s’inspirer d’autres pays ayant déjà adopté des modèles d’équité en matière d’héritage. «On doit trouver des solutions ingénieuses pour surmonter les blocages», a-t-il indiqué.
Haro sur les mariages précoces
Un autre point crucial évoqué lors de l'émission concerne l’âge minimal du mariage. Noureddine Ayouch a réaffirmé son opposition ferme au mariage précoce, qu'il qualifie de «pratique nuisible à l'épanouissement des jeunes filles». Proposant de fixer un seuil légal strict à 18 ans sans aucune exception, il a fermement mis en garde contre les dérives actuelles qui permettent encore des unions en dessous de cet âge avec l'accord du juge.
L’ADN, cette preuve de filiation controversée
Autre mesure prônée par Ayouch, mais qui demeure controversée : le recours au test ADN pour établir la filiation. «Cette technologie moderne offre des garanties scientifiques indiscutables et pourrait résoudre de nombreux conflits familiaux, en particulier pour protéger les droits des enfants nés hors mariage, notamment en cas de viol», a-t-il expliqué. Une telle initiative permettrait de répondre à des réalités sociales parfois ignorées par le droit en vigueur, a-t-il souligné, tout en précisant qu’il faut se méfier de l’utilisation à outrance de cette technique.
M. Ouahbi prépare un avant-projet de loi progressiste
Dans le cadre du processus de mise en œuvre de cette réforme ambitieuse, Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, s’apprête à rédiger un avant-projet de loi qui sera soumis au Conseil du gouvernement avant d’être présenté aux deux Chambres du Parlement pour approbation. Ce processus, essentiel pour moderniser le cadre législatif marocain, a été salué par M. Ayouch. «C’est bien que ce soit M. Ouahbi qui rédige cet avant-projet. C’est un homme ouvert, il a des idées progressistes, il faut le soutenir», a-t-il déclaré. M. Ayouch a ainsi émis l’espoir de voir cette nouvelle mouture de la loi accorder une place encore plus importante aux droits des femmes. «J’espère que la nouvelle mouture donnera encore plus de droits aux femmes», a-t-il déclaré. Cet engagement s’inscrit dans une dynamique plus large de promotion de l’égalité des genres et des valeurs humaines, a-t-il expliqué.
La dimension humaine doit prévaloir
Pour conclure, M. Ayouch a plaider pour une réforme à visage humain. «Je suis pour que l’humain prévale», a-t-il martelé, en insistant sur la nécessité de placer les valeurs humaines au cœur de tout changement. Pour lui, la modernisation de la Moudawana n’est pas une simple question juridique, c’est un changement qui engage l’avenir du Maroc en tant que société égalitaire et inclusive. Il a de ce fait exhorté toutes les forces vives du pays à participer à ce chantier décisif, affirmant que seule une réflexion collective, nourrie par un dialogue ouvert et respectueux, pourra conduire à des avancées durables.