Samedi dernier, en meeting à Ouled Frej, dans la province d’El Jadida, à l’occasion du lancement officiel du programme «2025, année du bénévolat», Nizar Baraka a vivement critiqué la spéculation sur les prix des moutons et de la viande rouge, accusant certains acteurs du marché de profiter des subventions publiques sans en faire bénéficier les citoyens. Devant une foule nombreuse de sympathisants et d’adhérents, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a donné libre cours à sa verve oratoire en s’indignant de certaines pratiques qui mettent le pouvoir d’achat des citoyens à rude épreuve. «Lors du dernier Aïd Al-Adha, nous avons autorisé l’importation de moutons et de viande en apportant une aide de 500 dirhams par tête. Pourtant, certains les ont fait entrer au Maroc à 2.000 dirhams pour les revendre à 4.000 ! », a-t-il dénoncé sous les applaudissements nourris de l’assistance.
«Les prix de la viande restent anormalement élevés». Pour M. Baraka, la flambée des prix de la viande rouge ne relève pas uniquement de facteurs économiques objectifs, mais résulte surtout de manœuvres spéculatives. «Nous avons autorisé les importations pour éviter une crise, car le cheptel national a chuté de 38% en un an. Malgré cela, les prix restent élevés, et ce uniquement parce que certains ont décidé d’augmenter leurs marges au détriment des citoyens», a-t-il fustigé.
Le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a même adressé un message aux professionnels du secteur : «Nous sommes au mois de Chaâbane, Craignez Allah ! Arrêtez de vous enrichir sur le dos des Marocains et réduisez vos profits». À l’adresse des acteurs de la filière avicole, il a tenu le même discours sermonneur, estimant que la hausse des prix du poulet résulte elle aussi de marges excessives indûment engrangées : «Les consommateurs se sont tournés vers le poulet, ce qui a entraîné une augmentation des prix de cette denrée. Nous demandons donc aux producteurs de revoir leurs marges pour rendre les prix plus accessibles !», a-t-il lancé.
Lors de cette réunion à laquelle M. Baraka avait pris part, la lutte contre l’inflation et la protection du pouvoir d’achat figuraient en bonne place à l’ordre du jour. L’instance de la présidence de la majorité gouvernementale s’était félicitée alors des mesures gouvernementales pour contenir l’inflation et faire face aux chocs économiques et climatiques. «Une baisse progressive des prix de plusieurs produits de consommation est enregistrée et un renforcement des mécanismes de contrôle est prévu afin d’assurer une distribution équitable des subventions gouvernementales et de garantir un approvisionnement suffisant des marchés durant le mois sacré du Ramadan», avait souligné l’instance à l’issue de cette réunion.
En pointant du doigt ouvertement les dérives du marché et les limites d’une régulation qui peine à contenir la spéculation, M. Baraka s’inscrit visiblement en porte-à-faux vis-à-vis des de la phraséologie de la coalition qui avait insisté sur sa «volonté commune de continuer d’œuvrer de concert pour mener à bien l’actuelle expérience gouvernementale et accélérer la mise en œuvre des chantiers inscrits dans le programme gouvernemental».
L’Istiqlal a certes relevé les mesures engagées pour conforter l’État social, notamment la généralisation de la couverture sociale et l’aide directe aux ménages, mais son discours sur la spéculation et l’érosion du pouvoir d’achat passerait mal. En voulant gagner la sympathie des foules, il risque de perdre celle de ses pairs à la majorité.
«Les prix de la viande restent anormalement élevés». Pour M. Baraka, la flambée des prix de la viande rouge ne relève pas uniquement de facteurs économiques objectifs, mais résulte surtout de manœuvres spéculatives. «Nous avons autorisé les importations pour éviter une crise, car le cheptel national a chuté de 38% en un an. Malgré cela, les prix restent élevés, et ce uniquement parce que certains ont décidé d’augmenter leurs marges au détriment des citoyens», a-t-il fustigé.
Le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a même adressé un message aux professionnels du secteur : «Nous sommes au mois de Chaâbane, Craignez Allah ! Arrêtez de vous enrichir sur le dos des Marocains et réduisez vos profits». À l’adresse des acteurs de la filière avicole, il a tenu le même discours sermonneur, estimant que la hausse des prix du poulet résulte elle aussi de marges excessives indûment engrangées : «Les consommateurs se sont tournés vers le poulet, ce qui a entraîné une augmentation des prix de cette denrée. Nous demandons donc aux producteurs de revoir leurs marges pour rendre les prix plus accessibles !», a-t-il lancé.
Un double discours entre critique et justification
En tenant ce discours, Nizar Baraka ne risque-t-il pas de fâcher ses alliés au sein de la coalition gouvernementale, déjà mise à mal par des sorties médiatiques musclées faites par certaines de ses figures emblématiques. Certes, il a pris soin de mettre en avant les efforts de l’Exécutif pour juguler la poussée inflationniste, mais parler de la cherté de la vie dans ce contexte peut être interprété comme la volonté de se désolidariser d’avec la majorité. Une chose est sûre, les propos de M. Baraka relancent encore une fois la question de la cohésion des composantes de l’équipe gouvernementale moins de trois semaines après la réunion de l’instance de la présidence de la majorité sous la présidence de Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI).Lors de cette réunion à laquelle M. Baraka avait pris part, la lutte contre l’inflation et la protection du pouvoir d’achat figuraient en bonne place à l’ordre du jour. L’instance de la présidence de la majorité gouvernementale s’était félicitée alors des mesures gouvernementales pour contenir l’inflation et faire face aux chocs économiques et climatiques. «Une baisse progressive des prix de plusieurs produits de consommation est enregistrée et un renforcement des mécanismes de contrôle est prévu afin d’assurer une distribution équitable des subventions gouvernementales et de garantir un approvisionnement suffisant des marchés durant le mois sacré du Ramadan», avait souligné l’instance à l’issue de cette réunion.
En pointant du doigt ouvertement les dérives du marché et les limites d’une régulation qui peine à contenir la spéculation, M. Baraka s’inscrit visiblement en porte-à-faux vis-à-vis des de la phraséologie de la coalition qui avait insisté sur sa «volonté commune de continuer d’œuvrer de concert pour mener à bien l’actuelle expérience gouvernementale et accélérer la mise en œuvre des chantiers inscrits dans le programme gouvernemental».
L’Istiqlal a certes relevé les mesures engagées pour conforter l’État social, notamment la généralisation de la couverture sociale et l’aide directe aux ménages, mais son discours sur la spéculation et l’érosion du pouvoir d’achat passerait mal. En voulant gagner la sympathie des foules, il risque de perdre celle de ses pairs à la majorité.