Le premier festival entièrement dédié au podcast natif s’est tenu jeudi à Casablanca. Le Podcast Festival ambitionne de devenir un rendez-vous incontournable pour les créateurs de contenu audio, les marques et les passionnés de storytelling. Cette première édition a réuni podcasters, experts en marketing, créateurs de contenu et professionnels du digital pour débattre des opportunités offertes par ce média. L'événement a mis en lumière le dynamisme de l'écosystème du podcast au Maroc, tout en soulignant la nécessité de structurer et de consolider cette industrie pour assurer son développement pérenne. Un engouement naissant, mais un marché encore en structuration.
Selon Philippe Chapot, expert du secteur et fondateur de Podcast Magazine, le podcasting au Maroc est encore à ses balbutiements. Si la production de contenu audio est relativement accessible, notamment grâce à la simplification des outils d'enregistrement (micros USB, applications mobiles, plateformes d'hébergement), plusieurs obstacles freinent l'émergence d'une industrie structurée.
Selon Philippe Chapot, expert du secteur et fondateur de Podcast Magazine, le podcasting au Maroc est encore à ses balbutiements. Si la production de contenu audio est relativement accessible, notamment grâce à la simplification des outils d'enregistrement (micros USB, applications mobiles, plateformes d'hébergement), plusieurs obstacles freinent l'émergence d'une industrie structurée.
L'un des principaux freins est «l'absence de mesure d'audience certifiée». Les statistiques d'écoute restent fragmentées entre différentes plateformes (Spotify, Apple Podcasts, YouTube), ce qui complique la monétisation et l'intérêt des marques pour le sponsoring. «Pour qu'un modèle économique viable se développe, il est essentiel d'établir des mécanismes de certification des audiences», a précisé M. Chapot.
La confusion entre podcast et contenu YouTube
Un autre enjeu relevé par Philippe Chapot est la définition même du podcast au Maroc. Beaucoup de créateurs considèrent leurs vidéos sur YouTube comme des podcasts, alors qu'ils ne sont pas présents sur les plateformes audio traditionnelles. Cette confusion freine l'émergence d'un véritable écosystème du podcast et la reconnaissance des podcasters en tant qu'acteurs à part entière.
Le podcast au Maroc : une industrie en émergence à structurer
Le podcasting commence à prendre forme au Maroc, avec une production de plus en plus visible. Toutefois, cette émergence se heurte encore à un manque de structuration et de visibilité. «Actuellement, il est difficile de trouver un classement dédié aux podcasts 100% marocains, ceux-ci étant éparpillés entre YouTube, Apple Podcasts et Spotify. Très peu de podcasts indépendants sont officiellement classés sous la catégorie “Maroc”, ce qui complique leur identification et leur mise en avant», a fait savoir l’expert. Il a souligné, à cet égard, que «l’un des premiers leviers de structuration serait donc de faciliter la déclaration des podcasts sur les plateformes afin de mieux référencer les productions locales. Cela permettrait aux créateurs d’être plus facilement repérés par les auditeurs et les annonceurs. Un autre enjeu clé réside dans la mesure d’audience». Il a noté également qu’aujourd’hui, 18% des Marocains connectés à Internet (âgés de plus de 16 ans) écoutent des podcasts, un chiffre encourageant, mais encore inférieur au seuil de 22% considéré comme nécessaire pour qu’un marché atteigne sa maturité. Il reste donc un travail à faire pour attirer plus d’auditeurs et accroître l’intérêt du public pour ce format.
Selon Philippe Chapot, l’organisation d’événements tels que le Podcast Festival Casablanca est un signe encourageant pour l’industrie naissante du podcast au Maroc. Il estime que ces initiatives permettent de créer une dynamique en réunissant les créateurs et en contribuant à l’affirmation d’une véritable identité marocaine du podcasting. Pour lui, une prochaine étape essentielle serait la structuration du secteur à travers la création de labels ou de réseaux thématiques regroupant les podcasters selon leurs domaines (marketing, sport, santé, culture, etc.). Ce type d’organisation offrirait non seulement plus de visibilité aux créateurs, mais renforcerait aussi leur attractivité auprès des annonceurs, facilitant ainsi la monétisation et la professionnalisation du secteur. «Le Maroc dispose donc des bases nécessaires pour faire du podcast un média influent», a affirmé Philippe Chapot. Il a souligné néanmoins que «l’enjeu réside désormais dans l’organisation et la consolidation de cette industrie, afin de lui donner la visibilité et les ressources nécessaires pour se structurer durablement».