L'Union socialiste des forces populaires (USFP) a longtemps été un acteur clé de la politique marocaine. Mais depuis les dernières élections législatives, bon nombre d’observateurs estiment qu’elle a beaucoup perdu de sa superbe. Souvent critiqué pour sa tendance à épouser les thèses officielles, ce parti de la gauche n’en demeure pas moins une composante majeure de l’opposition. Il reste, en tout cas, une formation politique qui a toute sa place dans l’échiquier politique. Cette question a été justement au cœur des débats dans le cadre de l’émission «L’Info en Face» qui recevait le 16 octobre dernier Mehdi Mezouari, membre du bureau politique de l’USFP.
De prime abord, M. Mezouari a balayé d'un revers de la main les accusations de complaisance envers le gouvernement, tout en soulignant les efforts déployés par son parti pour unifier les actions des partis d’opposition sur des questions prioritaires. Il a, toutefois, admis que les divergences idéologiques compliquent les rapprochements entre les composantes de l’opposition. Pour illustrer son idée, il cite les exemples l'USFP et du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) qui se réclament de la gauche, contrairement au Parti de la Justice et du Développement (PJD) qui a un référentiel conservateur, et le Mouvement Populaire (MP) qui adopte une approche libérale. «Il est donc difficile pour l’USFP de trouver un terrain d'entente avec le PJD sur des sujets sensibles comme le Code de la famille, alors qu’une coordination avec le PPS semble aller de soi», a-t-il expliqué.
De prime abord, M. Mezouari a balayé d'un revers de la main les accusations de complaisance envers le gouvernement, tout en soulignant les efforts déployés par son parti pour unifier les actions des partis d’opposition sur des questions prioritaires. Il a, toutefois, admis que les divergences idéologiques compliquent les rapprochements entre les composantes de l’opposition. Pour illustrer son idée, il cite les exemples l'USFP et du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) qui se réclament de la gauche, contrairement au Parti de la Justice et du Développement (PJD) qui a un référentiel conservateur, et le Mouvement Populaire (MP) qui adopte une approche libérale. «Il est donc difficile pour l’USFP de trouver un terrain d'entente avec le PJD sur des sujets sensibles comme le Code de la famille, alors qu’une coordination avec le PPS semble aller de soi», a-t-il expliqué.
Une opposition fragmentée idéologiquement
Selon M. Mezouari, cette fragmentation de l’opposition découle de clivages souvent subjectifs et de divergences sur les méthodes de «forcing». L'USFP privilégie une approche institutionnelle, utilisant le Parlement et d'autres instances élues pour faire entendre sa voix, tandis que d'autres partis choisissent des stratégies différentes. «Nous exprimons nos positions à travers des plaidoyers présentés au sein des deux Chambres ou encore à travers nos deux journaux, alors que d'autres partis, comme le PPS, optent pour une communication directe avec le Chef de gouvernement», a-t-il souligné, illustrant ainsi un désaccord fondamental. Un désaccord qui rappelle que même les alliés potentiels de l’USFP peuvent adopter des stratégies en décalage avec la vision de cette dernière. «Mais notre Parti garde la même vision et la même détermination, avec un projet clair et des élites de haut niveau. Il est décidé à tracer le cap bien qu’il doive naviguer dans un contexte difficile pour se faire entendre au-delà du populisme ambiant. C’est ce qui explique pourquoi notre Parti est considéré comme une grande école politique, un Parti avec un référentiel et qui s’efforce de jouer un rôle d'opposition fort malgré les contraintes de tous genres», a-t-il ajouté.
L’opposition subit la supériorité numérique de la majorité
Outre les divergences méthodologiques, M. Mezouari a souligné que les partis de l’opposition y compris l’USFP «sont écrasés par une majorité numériquement très forte». Lors des séances de questions orales, la majorité dispose de 2 h 30 de temps de parole, tandis que l’opposition, toutes tendances confondues, ne bénéficie que de 30 minutes. Cette répartition «déséquilibrée» facilite la tâche au gouvernement pour échapper à tout contrôle et crée un climat permettant aux députés de la majorité pour valider les textes de loi sans véritable débat, «ce qui empêche tout renouvellement du discours politique».
«Avec la quasi-totalité des sièges détenus par la majorité, les 87 députés de l’opposition se retrouvent désarmés, incapables d'engager de réels débats au sein de l’hémicycle. Cette situation favorise le populisme et un forcing politique où la créativité est mise de côté», a-t-il déploré. Mais malgré ces défis, l'USFP entend continuer à jouer un rôle actif au sein des institutions, souligne l’invité de «L’Info en Face».
«Avec la quasi-totalité des sièges détenus par la majorité, les 87 députés de l’opposition se retrouvent désarmés, incapables d'engager de réels débats au sein de l’hémicycle. Cette situation favorise le populisme et un forcing politique où la créativité est mise de côté», a-t-il déploré. Mais malgré ces défis, l'USFP entend continuer à jouer un rôle actif au sein des institutions, souligne l’invité de «L’Info en Face».