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PPS : Nabil Benabdallah tire à boulets rouges sur le gouvernement

Réuni en session samedi dernier, le comité central du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a dressé un réquisitoire cinglant contre l’action du gouvernement, dénonçant à nouveau ses «échecs» économiques et sociaux. Le secrétaire général du parti, Nabil Benabdallah, a notamment fustigé des politiques qualifiées de «libéralisme économique radicalisé» qui ont, selon lui, affaibli le pouvoir d’achat des citoyens. Dans la ligne de mire, la préparation des prochaines élections de 2026 que le parti d’opposition appelle à lancer dès aujourd’hui et de les transformer en «étape positive» du processus démocratique.

Nabil Benabdallah a de nouveau formulé des critiques sévères à l’encontre de l’Exécutif, qualifiant son bilan de «faible, insignifiant et inconsistant». Lors de la présentation de son rapport politique samedi, devant les membres du comité central au nom du bureau politique de son parti, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme a émis un jugement alarmant. Il a mis en lumière un taux de chômage «record» de 13,7%, qui grimpe jusqu’à 36% chez les jeunes. De plus, il a critiqué «les piètres» performances économiques, avec une croissance stagnant entre 1 et 3%, et a souligné la faillite de plus de 27.000 entreprises.

Un plaidoyer pour une «vraie démocratie»

Au-delà du volet économique et social, les critiques du PPS se sont étendues à d’autres fronts, comme l’incapacité du gouvernement à lutter efficacement contre la cherté de la vie, à réaliser la souveraineté alimentaire et énergétique ou encore à mener à bien la généralisation de la protection sociale. Le parti a également regretté le «vide» constaté en matière de réformes démocratiques et de consolidation de l’État de droit.

«Nous commençons notre critique en soulignant les lacunes de cet espace politique, car nous partons du principe que la démocratie est la principale porte d’entrée de la réforme», a martelé le SG du PPS. Selon lui, une véritable démocratie signifie «libérer les énergies de la société et les initiatives citoyennes», instaurer la confiance dans les institutions, l’État de droit, des élus «crédibles et transparents»... Mais aussi «une vie politique saine» basée sur des partis «indépendants et compétents», sur des idées, des programmes et non sur «la corruption, l’usage de l’argent et l’exploitation de la pauvreté».

Appel à des élections «crédibles» en 2026

C’est dans ce contexte de vives critiques que le PPS en appelle urgemment à des réformes «fondamentales» pour faire des prochaines échéances électorales de 2026 une réelle «étape positive» sur la voie de la démocratisation. Un objectif qui passe selon le parti par la consolidation de la démocratie, l’application intégrale de la Constitution, l’élargissement de l’espace des libertés, de l’égalité et des droits humains. Mais aussi par l’instauration d’un climat d’apaisement permettant de restaurer la confiance et la crédibilité dans les institutions élues et la société civile, et de réconcilier le citoyen avec la chose publique.

Condition sine qua non : assainir l’espace politique et électoral de l’argent sale et de la corruption en engageant dès à présent un dialogue sur la réforme du système électoral. Pour le PPS, reproduire en 2026 le même «scénario» qu’en 2021, élections qualifiées de «mascarade», constituerait «une catastrophe» pour le processus démocratique national. Un processus qui se doit de «dépasser les calculs partisans conjoncturels», quel qu’ils soient. L’appel est donc clair : éviter une nouvelle «mascarade» électorale en 2026 passe impérativement par un véritable assainissement préalable de l’espace politique, une mise en œuvre intégrale de la Constitution et un réel élargissement des libertés publiques. Seules ces réformes de fond permettront selon le PPS de redonner sa crédibilité au scrutin de 2026 et d’en faire une étape «véritablement positive» dans la construction démocratique du pays.

Des chantiers à ouvrir en urgence

Parmi les priorités, le PPS insiste sur l’importance d’assainir l’espace politique en le «préservant de la corruption» et en réformant le système électoral dès à présent. Mais aussi d’engager une révision en profondeur de la fiscalité, d’intégrer le secteur informel ou encore de réformer les régimes de retraite et de compensation. Des mesures visant à rompre avec le «libéralisme économique radicalisé» dénoncé et à placer «l’humain au cœur du développement». Dans la perspective de préparer l’alternance, le rapport final du comité central appelle aussi à la convergence des forces de gauche et d’opposition pour constituer un «pôle démocratique progressiste» capable de défier le gouvernement sortant en 2026. Un pôle qui devra s’appuyer sur la société civile et disposer d’un «ancrage sociétal de poids» pour porter un véritable projet de changement.
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