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Préscolaire et santé infantile : le partenariat INDH-Banque mondiale porte ses fruits

Le Maroc vient de franchir une étape majeure dans sa stratégie de développement humain. En effet, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et la Banque mondiale ont célébré, mercredi à Rabat, la clôture du Programme pour les résultats (PPR), dédié à la petite enfance dans les zones rurales. Avec 100% des objectifs atteints, ce projet marque un tournant dans l’investissement du Royaume en faveur de son capital humain, en plaçant l’éducation préscolaire, la santé maternelle et infantile ainsi que la sensibilisation des familles au cœur des priorités nationales.

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Avec un large sourire et une fierté palpable, le Wali coordonnateur de l’Initiative nationale pour développement humain, Mohammed Dardouri, a annoncé hier à Rabat la clôture de l’accord de prêt relatif au Programme pour les résultats (PPR), conclu entre le gouvernement et la Banque mondiale. Un programme qui visait à améliorer le développement de la petite enfance dans les zones rurales et dont les objectifs ont été atteints à 100%.

Un partenariat exemplaire pour le capital humain

En effet et pour rappel, la Banque mondiale avait consenti en 2021 un prêt de 450 millions de dollars afin d’accompagner la stratégie à long terme du Maroc en matière de renforcement du capital humain. Ce financement s’inscrivait dans le cadre de la troisième phase de l’INDH, dont le développement de la petite enfance constitue l’axe central. «Aujourd’hui, et au bout de cinq ans, nous célébrons les performances du Maroc en matière de développement de la petite enfance, car investir dans le capital humain, c’est investir dans l’avenir du Royaume», a déclaré Ahmadou Mustapha Ndiaye, directeur de division au sein de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte. Et d’ajouter : «Les études montrent qu’un investissement dans la petite enfance, le préscolaire et la nutrition peut générer des retours économiques de 10 à 20%. Au Maroc, l’évaluation de l’indice de capital humain en 2022 a montré que ce dernier avoisinait 50%, ce qui signifie qu’un enfant né n’atteindra à l’âge adulte que la moitié de son potentiel. Heureusement, nous nous réjouissons aujourd’hui des progrès réalisés qui pourront bien inverser cette tendance. Car on estime actuellement la généralisation du préscolaire à hauteur de 80%, un taux bien supérieur à la moyenne mondiale (60%) et largement au-dessus de la moyenne régionale (40% en Afrique du Nord et au Moyen-Orient).»

L’INDH, catalyseur de politiques publiques

Pour sa part, M. Dardouri a salué «des résultats qui traduisent l’engagement collectif de tous les partenaires», soulignant que l’INDH a su jouer le rôle de catalyseur et de relais pour faire aboutir les politiques publiques. Depuis 2018, a-t-il rappelé, l’INDH a réorienté ses priorités, ne se limitant plus uniquement à la lutte contre la pauvreté et la précarité, mais en intégrant de manière stratégique le développement du capital humain. «C’est dans ce cadre que nous avons organisé, en 2019, les premières Assises nationales de la petite enfance, qui ont permis de tracer une feuille de route à l’origine du programme que nous célébrons aujourd’hui», a-t-il ajouté.

Des résultats concrets et tangibles

En effet, il va sans dire que les réalisations du programme dépassent largement les prévisions initiales. Selon les statistiques dévoilées lors de cette cérémonie de clôture, plus de 268.588 enfants de 4 et 5 ans ont pu être préscolarisés, contre les 118.000 attendus. Ce succès a été rendu possible grâce à la mobilisation de 10.230 éducatrices, formées selon les standards internationaux de qualité, et à la création de 9.487 unités préscolaires dans les zones rurales. Des résultats qui ont été vivement salués par le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saad Berrada, qui s’est félicité lors de cette rencontre du« rôle déterminant de l’INDH, qui s’est imposée comme un acteur fédérateur et facilitateur de l’accès au préscolaire, réduisant les inégalités territoriales et favorisant une meilleure inclusion sociale».

Une dynamique sociale et sanitaire

Au-delà du préscolaire, le programme a permis d’orienter plus de 500.000 femmes et enfants vers les services de santé grâce aux relais communautaires, et de sensibiliser 13,5 millions de personnes à l’importance cruciale des 1.000 premiers jours de vie. Une campagne de communication ciblée dans les zones rurales a contribué à changer les mentalités, améliorant le suivi des grossesses et des accouchements, et favorisant le recours à l’allaitement maternel. «Nous sommes fiers d’avoir contribué à porter le taux d’allaitement national de 30 à 45%. Bien qu’il reste du chemin à parcourir pour atteindre les 85% enregistrés dans des pays comme la Suède, nous estimons être sur la bonne voie», a confié M. Dardouri, non sans optimisme.

Une promesse pour l’avenir

En améliorant l’accès aux services de qualité, en élargissant l’offre de préscolaire et en accompagnant les femmes et les familles, le programme pour le développement de la petite enfance a ouvert de nouvelles perspectives aux générations futures dans les zones rurales marocaines. L’heure est désormais à la consolidation de ces acquis, dans la conviction que l’investissement dans la petite enfance demeure l’un des leviers les plus puissants pour bâtir un Maroc plus inclusif et résolument tourné vers l’avenir.
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