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Course à la présidence de la première Chambre : le PJD veut rebattre les cartes

Ce vendredi 12 avril, la Chambre des représentants s’engage dans une session parlementaire cruciale, avec au programme l’élection de son président. Bien que la majorité semble avoir verrouillé le jeu avec la reconduction de Rachid Talbi Alami, la présence d’un candidat du Parti de la justice et du développement (PJD) ajoute une couche d’incertitude. Ce scrutin, marqué également par les tensions au sein de l’opposition et une motion de censure en préparation, pourrait bien dévoiler les lignes de fracture au sein de cette opposition et tester l’unité des forces en présence.

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Alors que le Parlement s’apprête à reprendre ses activités ce deuxième vendredi d’avril, les projecteurs sont braqués sur une session qui pourrait redéfinir l’équilibre au sein de l’hémicycle. Entre manœuvres politiques et alliances inattendues, la Chambre des représentants se prépare à un scrutin pour désigner son président, une opération qui pourrait révéler des fissures au sein de l’opposition et tester la solidité de la majorité. Avec un candidat de la majorité en position de force et un challenger inattendu du Parti de la justice et du développement, cette élection sera très suivie.

Un scrutin sous le signe de la surprise

En effet, le Parlement reprendra ses activités ce deuxième vendredi d’avril, conformément à ce que prévoient la Constitution, la loi organique et les règlements intérieurs des deux Chambres. Cette session recouvre les mêmes enjeux que ceux du début de la législature, en particulier à la Chambre des représentants où les élections du président, des membres du bureau de la Chambre ainsi que des présidents et des bureaux des commissions permanentes ont lieu au début de la législature et ensuite au milieu du mandat, lors de la session d’avril, pour la durée restante de la législature. Ainsi, à mi-mandat, l’attention est particulièrement concentrée sur la présidence, avec des interrogations sur le déroulement de l’élection, bien que l’issue soit évidente. En effet, les forces majoritaires de cette Chambre ont décidé de reconduire l’actuel président, Rachid Talbi Alami, à son poste.



La session du vendredi 12 avril promet d’être un temps fort de l’animation parlementaire. Alors que la majorité dispose d’une force numérique suffisante pour sécuriser la présidence, Rachid Talbi Alami ne sera pas l’unique candidat en lice. Initialement, on s’attendait à ce que l’Union socialiste des forces populaires (USFP), première force de l’opposition, présente un candidat rival. D’autant plus que l’USFP préparait une motion de censure pour déstabiliser la majorité gouvernementale lors de cette session. La vraie surprise est cependant venue d’une autre formation politique, le Parti de la justice et du développement (PJD), qui, malgré le fait qu’il ne dispose que d’un groupement parlementaire, a décidé de défier le candidat de la majorité. À la suite d’une réunion extraordinaire, le secrétariat général du PJD a choisi le weekend dernier de proposer Dr Abdellah Bouanou, le chef de son groupement parlementaire, comme candidat à la présidence de la Chambre des représentants pour le reste du mandat parlementaire. Cette annonce est venue juste après une réunion des forces parlementaires de l’opposition et qui ont observé le silence au sujet d’un éventuel soutien à une candidature commune.

D’ailleurs, le secrétariat général du Parti de la justice et du développement a critiqué l’Union socialiste des forces populaires (USFP), principale force de l’opposition, pour sa proposition de motion de censure, montrant ainsi des tensions au sein de l’opposition même.

Divisions et stratégies : les enjeux d’une opposition fragmentée

Par ailleurs, ce scrutin, qui se déroulera à bulletin secret, pourrait révéler des divisions au sein de la majorité ou des votes dissidents. La question demeure : y aura-t-il une surprise qui mènerait à un second tour ? Selon le règlement intérieur de la Chambre, un deuxième tour est nécessaire si aucun candidat n’atteint la majorité absolue de 198 voix. Bien que ce scénario paraisse improbable, étant donné le soutien substantiel dont dispose le candidat de la majorité avec environ 270 voix sur les 395 sièges de la Chambre, comprenant 102 pour le Rassemblement national des indépendants (RNI), 87 pour le Parti authenticité et modernité (PAM), et 81 pour le Parti de l’Istiqlal. De son côté, le PJD, avec seulement 13 sièges, et même en comptant sur le soutien de l’USFP (34 sièges), du Mouvement populaire (28 sièges), et du PPS (22 sièges), ne rassemblerait au mieux que 84 voix, à condition que tous ces élus soient présents lors de la séance plénière consacrée à l’élection.
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