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Rentrée parlementaire : la course aux postes de responsabilité a commencé

Le Parlement marocain s’apprête à vivre une période charnière. Conformément à l’article 62 de la Constitution, d’importants changements sont à prévoir au sein des structures dirigeantes des deux Chambres. Cette phase cruciale de renouvellement soulève des interrogations, notamment sur les rapports de force au sein de la majorité gouvernementale.

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À l’approche du deuxième vendredi d’avril, jour marquant traditionnellement la rentrée parlementaire, le landerneau politique se prépare pour la restructuration des instances de la première Chambre. «Le président et les membres du bureau de la Chambre des représentants, ainsi que les présidents des Commissions permanentes et leurs bureaux, sont élus en début de législature, puis à la troisième année de celle-ci lors de la session d’avril et pour la période restant à courir de ladite législature», dispose l’article 62 de la Constitution. En effet, les enjeux sont de taille, tant les conséquences pourront être lourdes pour l’équilibre entre les principaux partis de la majorité. Alors que les négociations vont bon train, les spéculations enflent sur la future configuration de la Chambre des représentants et les enjeux attendus de cette session, surtout sur le plan éthique.

Un président conforté à la Chambre des représentants ?

Selon les observateurs avertis, Rachid Talbi Alami, figure de proue du Rassemblement national des indépendants (RNI), semble bien parti pour conserver le perchoir de la Chambre des représentants. Cette probable reconduction de M. Talbi Alami à la présidence de la Chambre des représentants illustre la position de force actuelle du RNI au sein de la majorité. En tant que premier parti de la coalition gouvernementale, il milite pour le maintien de son leadership sur la scène politique.

Malgré les ambitions à peine dissimulées du Parti authenticité et modernité (PAM) de briguer ce poste stratégique, le consensus semble se dégager autour d’un statu quo favorable au RNI. Et cela même si la position officielle du PAM est attendue et devra être tranchée lors de la réunion de la Majorité (RNI, PAM et Istiqlal). Le PAM, qui n’a jamais présidé la Chambre des représentants (il avait occupé la présidence de la Chambre des conseillers), souhaiterait insuffler une nouvelle dynamique en prenant les rênes de cette instance clé. Selon des observateurs, les négociations entre les trois formations doivent inclure aussi les maroquins à prendre en considération dans le cadre d’un éventuel remaniement attendu.

Chambre des représentants : Un bureau renouvelé, vecteur de changements

Les projecteurs sont également braqués sur les changements attendus au sein du bureau de la Chambre des représentants. Les formations politiques vont-elles garder les mêmes noms élus en octobre 2021 au sein de cette instance décisive de la première Chambre ? En tout cas, plusieurs noms circulent avec insistance pour un départ programmé, à l’instar de ceux ayant des déboires avec la justice. Au-delà de ces cas de figure, de profondes réorganisations semblent se profiler au sein des familles politiques.

Chez le Parti de l’Istiqlal, de grands réaménagements sont attendus. Fragilisé par le gel par Noureddine Moudian de sa présidence du groupe parlementaire pour des raisons judiciaires, le parti devrait redéployer ses pions. Plusieurs noms et scénarios sont à l’ordre du jour. Abdessamad Kayouh et Omar Hejira sont des noms qui reviennent avec insistance, selon nos informations, pour prendre la relève à la tête du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants et pour le poste de vice-président.

Un schéma similaire prévaut au Mouvement populaire (MP), où le récent accès à la direction de Mohamed Ouzzine pourrait le pousser à se consacrer à la gestion du quotidien du parti. Ce qui pourrait l’amener à céder son poste de vice-président à la Chambre des représentants à un autre député. Par ailleurs, l’actuel président du groupe parlementaire Haraki sera certainement maintenu à la tête du groupe pour le reste du mandat, indiquent nos sources.

Une nouvelle donne éthique s’installe au cœur du pouvoir législatif

Mais au-delà de la refonte des instances législatives, un autre enjeu devra marquer la reprise des travaux du Parlement à partir du deuxième vendredi d’avril. Le Parlement ayant été éclaboussé par une succession d’affaires et de dérives éthiques qui ont profondément écorné son crédit, il devra adopter une charte d’éthique, suite aux Instructions Royales. Un code dont l’objectif est de rebâtir la confiance entre les élus et leurs électeurs par une pratique irréprochable et une rigueur à toute épreuve.

C’est pourquoi l’ensemble des protagonistes, qu’ils soient issus des rangs de la majorité ou de l’opposition parlementaire, devront se mettre d’accord au cours de cette session sur cette charte. Un travail qui a déjà démarré entre les deux sessions. Le projet de code d’éthique destiné à encadrer la déontologie des élus, dont la rédaction a été émaillée de vives polémiques, devra incarner une véritable rupture dans les pratiques. L’adoption d’un tel cadre digne et équilibré, permettant de lutter contre les dérives, sans pour autant bafouer les droits et libertés fondamentaux, constituera un changement fondamental dans le processus parlementaire.
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