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Reconstruction d’Al Haouz : El Mansouri dénonce la surenchère politique

Alors que la reconstruction des zones sinistrées d’Al Haouz se poursuit dans des conditions géographiques particulièrement difficiles, le débat autour du rythme des travaux ne faiblit pas au Parlement. Face aux critiques visant la lenteur de l’opération et aux comparaisons – de bonne ou de mauvaise foi – avec la rapidité de réalisation des infrastructures sportives, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a tenu à recadrer le débat et à présenter un état d’avancement détaillé du chantier post-séisme, défendant une progression «réelle et soutenue» malgré les contraintes du terrain.

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La ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a fermement rejeté la comparaison entre la rapidité des travaux de construction des stades destinés aux grandes compétitions internationales et le rythme de reconstruction des habitations détruites par le séisme d’Al Haouz. Interpellée lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, lundi dernier, par la députée Fatima-Zahra Tamni, elle a dénoncé le recours «aux slogans» autour d’un sujet aussi sensible, estimant qu’«on ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable».

Contraintes géographiques et réalités du terrain

La ministre a rappelé à ce titre que la reconstruction dans les zones sinistrées suivait une logique dictée avant tout par la réalité géographique. Les localités touchées se situent en fait dans des zones montagneuses où les reliefs escarpés, les routes difficiles d’accès et les conditions climatiques rigoureuses, notamment la neige, compliquent lourdement l’acheminement des matériaux et le déroulement des travaux. C’est dans ce contexte que la ministre a révélé que le nombre de logements reconstruits avait atteint, au 10 novembre dernier, un total de 53.648 unités. Elle a précisé que 53.374 logements étaient déjà au stade de réception des structures tandis que 55.175 autres avaient atteint le stade de réception des fondations, une avancée rendue possible grâce aux 58.945 permis de construire délivrés par les différentes commissions d’étude. Des chiffres qui illustrent une dynamique bien réelle, même si celle-ci demeure nécessairement conditionnée par les contraintes du terrain.

Un échange tendu avec l’opposition

Sauf que ces explications ne semblent pas avoir convaincu la députée Fatima-Zahra Tamni (Fédération de la gauche démocratiqu-FGD) qui a vivement critiqué «une gestion lente et défaillante» du dossier, accusant le gouvernement d’avoir réduit «la dignité des citoyens à de simples chiffres». Selon elle, ce sont les conditions de vie difficiles et les retards accumulés qui poussent les sinistrés à protester, et non une quelconque surenchère politique. Elle a reproché à l’Exécutif d’adopter une posture déconnectée de la réalité quotidienne des familles toujours en situation de détresse.

Une accélération affichée dans la lutte contre l’habitat insalubre

Sur un autre registre, Mme El Mansouri a défendu les avancées réalisées par son département en matière de lutte contre l’habitat insalubre, soulignant que le programme «Villes sans bidonvilles» avait connu une nette accélération puisque le nombre de familles bénéficiaires, qui s’établissait à 6.200 par an entre 2018 et 2021, a grimpé à 18.000 par an durant la période 2022-2025. Cette progression s’est accompagnée d’un renforcement de la surveillance pour enrayer la prolifération des constructions précaires et de la mise en place d’un registre national destiné à mieux encadrer les bénéficiaires.
La ministre a également rappelé que le programme quinquennal 2024-2028 visait à améliorer les conditions de vie de 120.000 familles supplémentaires, sachant que jusqu’à novembre 2025, le bilan national de résorption de l’habitat insalubre fait état de 373.927 familles ayant vu leurs conditions de vie nettement améliorées. Mme El Mansouri a indiqué que 62 villes étaient désormais officiellement déclarées sans bidonvilles, précisant que Smara et Laâyoune avaient récemment rejoint cette liste et que d’autres agglomérations s’y ajouteraient d’ici la fin du mois, soulignant ainsi la continuité d’un effort structurel de longue haleine.
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