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Régionalisation avancée : des Assises pour donner un nouveau souffle à la gouvernance territoriale

À l’approche des deuxièmes Assises nationales de la régionalisation avancée, prévues les 20 et 21 décembre 2024 à Tanger, l’Association des régions du Maroc intensifie ses préparatifs. Cinq ans après les premières Assises d’Agadir, qui avaient posé les jalons d’une gouvernance locale renforcée, cette nouvelle édition s’annonce comme un rendez-vous crucial pour l’avenir des territoires marocains. Entre bilans et perspectives, défis persistants et nouvelles ambitions, ces Assises marqueront un tournant décisif dans la consolidation du processus de décentralisation engagé sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Focus sur les préparatifs d’un événement majeur qui redessinera les contours de la gouvernance territoriale au Maroc.

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Les présidents des 12 régions du Maroc ont laissé de côté leurs agendas chargés sur le plan local – notamment les projets à lancer à l’occasion de la commémoration de la marche Verte – pour se retrouver à Rabat au siège de l’Association des régions du Maroc (ARM) en ce vendredi 8 novembre 2024. Sous la présidence de Mbarka Bouaïda, les présidents des Conseils régionaux se sont réunis pour une séance de travail décisive. L’enjeu est de taille : préparer les deuxièmes Assises nationales sur la régionalisation avancée qui se tiendront dans à peine six semaines à Tanger. Une réunion qui témoigne de l’engagement renouvelé des régions dans la dynamique de décentralisation initiée par le Royaume.

De l’ambition à l’action : une nouvelle dynamique

régionale Les premières Assises, tenues à Agadir en 2019, avaient suscité de grands espoirs. «Le transfert graduel et négocié de compétences entre l’État et les régions constituait alors une priorité absolue», rappelle l’ARM dans ses documents de synthèse. Cinq ans plus tard, le bilan se révèle nuancé. Si des avancées significatives ont été enregistrées, notamment dans l’élaboration des programmes régionaux de développement, des obstacles persistent. Lors de cette réunion stratégique du 8 novembre, «tous les présidents ont affirmé leur engagement envers la nouvelle stratégie visant à instaurer une dynamique efficace pour atteindre les objectifs fixés par l’ARM», rapporte le communiqué officiel de l’Association rassemblant les douze présidents des Conseils régionaux.



Les participants ont particulièrement mis en avant «le rôle essentiel des Conseils régionaux dans le développement économique, social et environnemental», soulignant la nécessité de coordonner les efforts pour défendre les intérêts des régions auprès des autorités publiques. La préparation des deuxièmes Assises nationales sur la régionalisation avancée constitue un axe majeur de cette mobilisation. Les présidents ont d’ailleurs proposé plusieurs thématiques prioritaires à intégrer dans les travaux scientifiques, notamment l’emploi, l’attractivité territoriale et le climat.

Un engagement renforcé pour la cause nationale

La réunion a également été marquée par l’expression d’une «grande fierté» des participants quant aux avancées réalisées par le Royaume sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Ils ont particulièrement salué «la reconnaissance internationale croissante de la marocanité du Sahara et le large soutien à l’initiative d’autonomie». Les orientations du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49e anniversaire de la Marche Verte ont retenu toute l’attention des participants. Comme le précise le communiqué, ils ont notamment relevé l’importance accordée au «rôle de la communauté marocaine résidant à l’étranger en tant que levier de développement national».

La diplomatie parallèle au service du développement

régional Dans cette dynamique, les présidents des Conseils régionaux ont réaffirmé leur «engagement total à concrétiser les directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le domaine de la diplomatie parallèle». Leur action s’articule autour de l’amélioration et du développement des mécanismes de cette diplomatie dans le cadre de la coopération décentralisée. Cette coopération se déploie à plusieurs niveaux : entre les régions du Maroc et celles des pays africains et étrangers, ainsi qu’avec les institutions non gouvernementales. L’objectif affiché est de «défendre la cause nationale avec toutes les ressources et moyens disponibles», précise le communiqué de l’ARM.

Une vision d’avenir pour les territoires

L’ARM affirme sa volonté de contribuer «de manière dynamique et structurante» à la réussite du processus de régionalisation avancée. Cette ambition se traduit par un engagement constant pour la consolidation du rôle de la région en tant qu’acteur majeur dans le développement durable des territoires et la gouvernance publique territoriale. Les Assises de décembre 2024 s’annoncent comme une étape cruciale dans ce processus. Elles permettront non seulement de dresser un bilan approfondi des actions entreprises depuis les premières Assises d’Agadir en 2019, mais aussi d’identifier les bonnes pratiques à partager entre les Conseils régionaux. La participation prévue de l’ARM à la 29e édition du Sommet mondial sur le climat (COP29) en Azerbaïdjan viendra également renforcer cette dynamique, offrant une plateforme internationale pour présenter les avancées du Maroc en matière de développement territorial.

Les deuxièmes Assises de la régionalisation avancée représentent ainsi un moment charnière pour le développement régional au Maroc. Elles incarnent la volonté collective de renforcer le rôle des régions comme acteurs clés du développement territorial, tout en s’inscrivant dans une vision plus large de modernisation et d’efficience de la gouvernance territoriale. L’événement de Tanger marquera sans doute une nouvelle étape dans la concrétisation de la Vision Royale d’un Maroc des régions, fort de ses territoires et tourné vers l’avenir. Un rendez-vous qui s’annonce déterminant pour l’avenir de la gouvernance territoriale au Maroc.

L’ARM, fer de lance de la régionalisation avancée

Il faut le rappeler, l’Association des régions du Maroc se positionne comme un acteur clé dans le processus de régionalisation avancée. Sa mission fondamentale, comme le précisent ses documents statutaires, est de «contribuer de manière dynamique et structurante, au nom des régions du Maroc, à la réussite du processus de régionalisation avancée». Cette ambition se traduit par un engagement constant pour la consolidation du rôle de la région en tant qu’acteur majeur dans le développement durable des territoires et la gouvernance publique territoriale. Dans ce sens, les deuxièmes Assises nationales sur la régionalisation avancée s’annoncent comme un rendez-vous décisif. Leur objectif principal est double : dresser un bilan approfondi des actions entreprises depuis les premières Assises à Agadir en 2019 et identifier les bonnes pratiques à partager entre les Conseils régionaux. Au-delà de ce bilan, elles offriront un espace privilégié pour mesurer l’impact des politiques publiques au niveau régional et discuter des mesures correctives nécessaires. Ces Assises visent également à renforcer la participation des acteurs locaux à la gestion des affaires publiques, confirmant ainsi leur rôle de moteur essentiel du développement territorial au Maroc.

Agadir 2019 : des avancées significatives pour la gouvernance locale

Les premières Assises d’Agadir en 2019 avaient marqué un tournant majeur dans le processus de décentralisation au Maroc. Parmi les recommandations et les résultats marquants, le transfert graduel et négocié de compétences entre l’État et les régions, ce qui s’était imposé comme une priorité absolue. Les régions avaient été encouragées à élaborer et à exécuter leurs propres programmes de développement, avec un soutien accru de l’État pour des projets structurants dans les domaines des infrastructures, de l’eau et de l’emploi. Un accent particulier avait également été mis sur l’amélioration de la coordination interinstitutionnelle et l’établissement d’une charte nationale de déconcentration.

Les défis persistants depuis 2019

Malgré ces avancées, les Assises d’Agadir avaient aussi mis en lumière plusieurs défis majeurs. Le retard dans l’adoption des textes législatifs et l’insuffisance du cadre juridique pour définir les modalités d’exercice des compétences régionales restaient préoccupants. Les lacunes dans la coordination entre les différentes instances gouvernementales et les collectivités territoriales continuaient de freiner l’efficacité des politiques publiques. Par ailleurs, il avait été relevé que les régions faisaient face à un manque chronique de ressources humaines, techniques et financières, situation aggravée par une forte dépendance financière à l’égard de l’État. La professionnalisation de l’administration locale et la résistance au changement au sein de l’administration centrale constituaient également des obstacles majeurs à surmonter.
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