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Sahara : chronique d'un succès diplomatique marocain en Amérique Latine

L’Amérique latine n’est plus acquise à la cause du polisario comme par le passé. De plus en plus de pays de ce sous-continent découvrent enfin qu’ils avaient été induits en erreur pendant longtemps par un discours fallacieux et un matraquage idéologique sournois. Cette prise de conscience est due en grande partie à une diplomatie entreprenante et multidimensionnelle. Jadis fief incontesté du polisario, les pays d’Amérique latine sont de plus en plus nombreux en effet à se rendre à une évidence longtemps voilée par une propagande idéologique intense : ils ont été bernés par ce mouvement séparatiste qui se présente fallacieusement comme mouvement de libération. Or, le fait, est qu’il s’agit d’une entité fantomatique instrumentalisée par l’Algérie aux fins de nuire au Maroc et d’encalminer sa marche pour le progrès et la prospérité. Mais, malgré les avancées diplomatiques significatives réalisées notamment avec des partenaires stratégiques comme le Brésil, le Maroc doit encore relever des défis importants pour rallier certains pays à sa cause. Ce contexte exige une approche diplomatique renouvelée et pragmatique, capable de s’adapter aux particularités de chaque pays tout en contrant les discours idéologiques et historiques portés par les adversaires du Royaume et qui donnent toujours une certaine résonance à leur thèse. Le point sur les progrès réalisés, les efforts consentis et les défis encore à relever pour consolider les acquis et gagner l’adhésion de certains pays encore récalcitrants.

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita recevant, le 7 juin 2024 à Rabat, le ministre des Relations extérieures de la République fédérative du Brésil, Mauro Vieira.
Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita recevant, le 7 juin 2024 à Rabat, le ministre des Relations extérieures de la République fédérative du Brésil, Mauro Vieira.
L’Amérique latine, vaste région aux dynamiques politiques complexes, entretient des relations nuancées avec le Maroc, en particulier sur des questions aussi sensibles que celle du Sahara marocain. Alors que certains observateurs soulignent une tendance générale au rapprochement, une analyse plus poussée révèle des réalités plus contrastées, dictées par des intérêts nationaux variés et des contextes historiques particuliers. Au cœur de ces relations se dessinent des enjeux diplomatiques qui, bien que souvent sous-estimés, pourraient jouer un rôle déterminant dans les années à venir.

En effet, l’évolution des positions des pays d’Amérique latine sur la question du Sahara marocain présente une dynamique globalement positive, mais cette réalité dissimule une complexité sous-jacente qu'il importe de prendre en compte. Selon Mohamed Badine El Yattioui, expert en relations internationales, il n’existe pas de position unifiée au sein de la région sur cette question ou même sur les relations avec le Maroc en général. Ces relations et ces positions évoluent au gré de changements politiques et d'alliances fluctuantes. «Chaque pays de la région élabore sa propre politique étrangère en fonction de ses intérêts spécifiques, que ce soit par rapport au Royaume ou par rapport aux adversaires de l'intégrité territoriale marocaine. Cette diversité rend difficile l'élaboration d'une vision globale cohérente pour l'ensemble de la région», explique l’expert qui est également professeur d’études stratégiques au Collège de défense nationale des Émirats arabes unis.

Action diplomatique : des hauts mais aussi des bas

La politique étrangère du Maroc dans ses rapports avec l'Amérique latine a connu des débuts difficiles, particulièrement dans les années 1980 et 1990, en raison du manque de représentations diplomatiques marocaines dans la région. «Même aujourd'hui, certaines ambassades marocaines continuent de couvrir plusieurs pays. Par exemple, l'ambassade du Maroc en Colombie couvre également l'Équateur, celle au Mexique s’occupe aussi du Belize, et l’ambassade au Pérou est responsable de la Bolivie», précise M. El Yattioui. Cette configurations a longtemps limité l’efficacité de la diplomatie marocaine, selon l'universitaire.

Les véritables succès diplomatiques ont commencé à se concrétiser à partir de 2004, à la suite de la Visite Royale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans plusieurs pays de la région. Cette visite, qui a duré près d'un mois, a permis de consolider les relations diplomatiques grâce à l’engagement personnel du Souverain. «Cette tournée Royale a marqué un tournant décisif, posant les bases d'une stratégie diplomatique marocaine plus active et mieux structurée en Amérique latine», souligne M. El Yattioui.

Ainsi, des avancées notables ont été réalisées en Colombie jusqu'à l'élection du Président Gustavo Petro en 2022, dont la prise de position en faveur des séparatistes a annulé une grande partie des progrès réalisés sous son prédécesseur. Le cas du Pérou est également complexe, marqué par des relations fluctuantes et des changements de position fréquents en raison de l'instabilité politique. «En 2022, il y a eu quatre changements de position avec trois changements de ministre des Affaires étrangères. Cela rend les relations avec ce pays imprévisibles et difficiles à suivre», relève l’expert.

Le Brésil, en revanche, se distingue comme le partenaire le plus solide du Maroc en Amérique latine. M. El Yattioui estime qu’en tant que première puissance économique, militaire et diplomatique de la région, ce pays se présente aujourd’hui comme un allié stratégique pour le Royaume. «Les deux pays ont développé des liens étroits, notamment à travers des projets de coopération dans les domaines de la défense, de l'économie et des investissements. D’ailleurs, un accord sur les investissements vient d’être ratifié par le Sénat brésilien», indique-t-il, ajoutant que le Maroc aspire également à conclure un accord avec le Mercosur, un bloc économique dirigé par le Brésil et comprenant l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay.

En Argentine, poursuit l’expert, la dynamique est également positive, avec l’espoir que les relations se renforcent sous la présidence de Javier Milei, en poste depuis décembre 2023. Le Chili, quant à lui, reste un partenaire stable pour le Maroc, ayant historiquement soutenu les initiatives marocaines, y compris le plan d’autonomie pour le Sahara. Par contre, des pays comme Cuba et le Venezuela posent encore de sérieux défis selon l’universitaire. «Cuba, pour des raisons historiques, soutient fermement les séparatistes, tout comme le Venezuela, où le chavisme et le régime de Maduro maintiennent une opposition farouche à l'intégrité territoriale du Maroc», développe-t-il. L’expert cite aussi un autre élément qui rend la situation encore plus complexe. «Dans certains pays, les Chambres parlementaires peuvent s'opposer aux décisions du gouvernement, créant des situations où un gouvernement peut être acquis à la cause du Maroc tandis que le Parlement y est opposé, ou inversement», signale-t-il.

Des obstacles à surmonter...

Malgré les progrès réalisés à ce jour, le Maroc doit encore surmonter plusieurs obstacles pour rallier à sa cause les pays qui restent hostiles à la marocanité du Sahara. «L’expertise sur l'Amérique latine reste encore limitée au Maroc, que ce soit dans les milieux académiques, intellectuels ou économiques», signale M. El Yattioui. C’est l’un des axes sur lesquels le Maroc doit intensifier ses efforts, dit-il, évoquant aussi des défis d’ordre idéologique qui constituent en fait le principal obstacle pour la diplomatie marocaine. «Le facteur idéologique continue de jouer un rôle important dans plusieurs pays d'Amérique latine, influençant les perceptions et les positions sur la question du Sahara. L'idéologie, qu'elle soit de droite ou de gauche, reste très influente dans cette région», fait savoir l’expert.

Du côté de la gauche, ajoute-t-il, un discours développé par les séparatistes et leurs soutiens persiste et repose sur une vision déformée de l'histoire. Cette méconnaissance historique a permis aux séparatistes de gagner du soutien, notamment dans les universités, où des associations pro-séparatistes sont encore actives, comme au Mexique. «L’Algérie a joué un rôle clé en relayant ce discours dès les années 1960-1970, en ouvrant rapidement des ambassades, contrairement au Maroc qui a tardé à établir sa présence diplomatique, laissant le terrain libre à cette propagande», précise l’universitaire.

... et des cartes à jouer

Pour pouvoir gagner du terrain, M. El Yattioui estime que le Maroc doit dépasser l’approche traditionnelle qui classe les gouvernements latino-américains selon une dichotomie droite-gauche. «Trop souvent, on présume qu'un gouvernement de droite sera naturellement favorable au Maroc, tandis qu'un gouvernement de gauche sera plus difficile à convaincre. Bien que cette distinction ait une part de vérité, elle ne suffit pas à expliquer les dynamiques complexes en jeu. Le Maroc doit démontrer que son plan d'autonomie pour le Sahara est la seule solution crédible, pragmatique et réaliste pour résoudre ce conflit», recommande l’expert.

Il avance aussi que le Maroc a une carte à jouer avec sa position géographique stratégique et sa stabilité politique, pour se présenter comme un hub pour les pays latino-américains cherchant à renforcer leurs relations avec l'Afrique. «Cet argument est particulièrement pertinent pour des puissances comme le Brésil, qui a une politique africaine proactive. Cependant, pour d'autres pays qui n'ont ni la capacité ni la vision stratégique de s'engager en Afrique, il est nécessaire de recourir à d'autres leviers économiques en tablant sur des partenariats impliquant des secteurs stratégiques tels que les phosphates et les engrais via l'OCP. Ces arguments économiques ont, par exemple, contribué à la consolidation des relations entre le Maroc et le Pérou», note M. El Yattioui.

Par ailleurs, l’universitaire insiste sur la nécessité pour le Maroc de traiter chaque pays de manière individuelle, en tenant compte de ses spécificités politiques et économiques. Plutôt que de percevoir l'Amérique latine ou même l'Amérique du Sud comme un bloc monolithique, il est essentiel selon lui d'adopter une stratégie sur mesure pour chaque pays, en combinant des approches politiques et économiques adaptées à leurs particularités.

Les pays clés pour l'action diplomatique marocaine

Selon Mohamed Badine El Yattioui, il y a plusieurs pays d'Amérique latine qui devraient être au centre de l'action diplomatique marocaine. Il cite en premier lieu le Brésil qui se présente comme un partenaire clé avec lequel le Maroc doit continuer à développer un partenariat multidimensionnel. L'objectif serait également de conclure un accord de libre-échange avec le Mercosur, surtout si les relations avec l'Argentine, un autre membre du bloc, continuent de progresser positivement. Le Chili et le Pérou sont aussi des partenaires importants avec lesquels il faut renforcer les liens, en espérant une stabilisation politique au Pérou. «Il est crucial de ne pas abandonner la Colombie non plus, malgré la position actuelle de Gustavo Petro, car une alternance politique est possible dans deux ans, étant donné que son mandat est limité à quatre ans non renouvelables. Il est donc nécessaire de préparer l’avenir dès maintenant», souligne l’expert.

Le Mexique, quant à lui, représente un défi majeur. Bien que le Maroc ait tenté de développer des relations bilatérales, notamment via l'OCP, la position mexicaine sur la question du Sahara reste figée depuis 1979, et il sera difficile de la changer. Cependant, il y a des opportunités avec le Salvador, où l'élection de Nayib Bukele en 2019 a marqué un virage favorable au Maroc. «Une coopération accrue avec ce pays est envisageable, notamment dans les domaines économique, culturel et agricole. L’ouverture d'une ambassade marocaine à San Salvador pourrait bientôt se concrétiser», affirme-t-il.

Position de l’Espagne : pas d’impact sur les pays latino-américains

On pourrait espérer que la reconnaissance par l’Espagne de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes aurait un impact sur le développement du dossier dans cette partie du monde. Mais pour M. El Yattioui, il est peu probable que la position de notre voisin du nord ait une influence significative sur celle des pays latino-américains. «Bien que ces pays partagent une proximité historique et culturelle avec l'Espagne, la décision de Madrid reste avant tout propre à Madrid. De plus, les meilleures relations du Maroc en Amérique latine ne sont pas nécessairement avec des pays hispanophones, mais plutôt avec le Brésil, un pays lusophone», note-t-il. Cette réalité démontre que les dynamiques des relations entre le Maroc et l'Amérique latine sont beaucoup plus complexes qu'il n'y parait et qu'elles dépassent les affinités linguistiques ou culturelles avec l'Espagne.

Azeddine Hannoun, professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl, estime pour sa part que l'influence sur les pays latino-américains, s'il y en a, est principalement d'ordre humain et culturel, et ne s'applique pas à l'ensemble de ces nations. «Toutefois, la position de l'Espagne devrait être soutenue, expliquée et présentée dans ces pays. Ce sont les Espagnols eux-mêmes qui doivent faire un effort dans cette direction», souligne cet expert en relations internationales.

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Azeddine Hannoun : «Le facteur idéologique n’a plus la même emprise qu’auparavant»

Azeddine Hannoun.

Dans cet entretien, Azeddine Hannoun, professeur de droit public à l'Université Ibn Tofaïl, analyse l'évolution des positions des pays d'Amérique latine concernant le conflit du Sahara marocain. Cet expert en relations internationales évoque également les avancées réalisées par la diplomatie marocaine, ainsi que les défis qui persistent, notamment face à des pays encore hostiles à la position du Maroc. M. Hannoun livre aussi sa lecture des stratégies employées par le Maroc pour renforcer ses relations en Amérique latine et contrer les discours séparatistes, tout en soulignant la nécessité d'une action cohérente et audacieuse pour gagner le soutien de ces États.

- Le Matin : Comment évoluent globalement les positions des pays de l’Amérique latine par rapport à la question du Sahara marocain ?

- Azeddine Hannoun : Il y a une donnée historique qu’il ne faudrait pas négliger. Le conflit autour du Sahara marocain a pris naissance dans les années 1960-1970. Ce contexte historique était marqué par deux caractéristiques principales :

• La phase de la décolonisation et l’émergence du tiers-mondisme et du non-alignement.

• La guerre froide entre les blocs occidental et communiste.

Ce contexte a mis le conflit du Sahara au cœur de ces dynamiques historiques. Il a été présenté par l'Algérie comme une relique de la lutte des peuples contre la domination étrangère. Il fut utilisé comme un des théâtres de confrontation entre l’Est et l’Ouest qui en principe soutenait le Maroc. L’Amérique latine faisait partie de ces lieux d’affrontement de la guerre froide. Elle était également un lieu où les idéologies anti-impérialistes étaient dominantes.

Ainsi, Cuba fut un des soutiens principaux du séparatisme soutenu par l’Algérie. La faible pénétration de la diplomatie officielle et parallèle marocaine dans cette région avait facilité l’alignement de ces États au début sur les thèses séparatistes présentées comme symboles de la décolonisation et de la liberté. Cette tendance s’était traduite par des reconnaissances de la pseudo-république séparatiste. Néanmoins, depuis le début des années 2000, la diplomatie marocaine a pu renverser la tendance. Plusieurs États ont ainsi gelé ou retiré leurs reconnaissances de l’entité créée par le polisario. C’est le cas notamment de la Bolivie, du Salvador et de la Jamaïque.

Comment évaluez-vous les avancées réalisées jusqu'à présent par la diplomatie marocaine dans cette région du monde ?

Comme je l’ai évoqué précédemment, la diplomatie marocaine a pu corriger la tendance. Ainsi, le Maroc a renforcé sa présence dans cette région aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral. La tournée Royale en 2004 dans six pays d’Amérique latine, dont le Brésil et le Mexique, a eu pour effet de lancer une nouvelle dynamique aboutissant à un partenariat stratégique avec ces pays. Depuis quelques années, le Maroc et le Mercosur mènent des négociations afin de lancer une zone de libre-échange entre les deux parties. Au niveau de la question du Sahara, le Maroc a pu obtenir le soutien de certains pays. On a ainsi assisté à l’ouverture d’un consulat dans les provinces du Sud par Haïti et la République dominicaine a annoncé également l’ouverture prochaine de représentation consulaire.

Comment expliquez-vous certaines percées de la diplomatie marocaine dans cette partie du monde ?

Ces percées entrent dans le cadre de la nouvelle orientation diplomatique du Maroc depuis le début de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Une stratégie dynamique et volontariste a consisté à briser les élans anti-marocains dans plusieurs régions du monde. Par une approche réaliste et offensive, le Maroc a abandonné la politique de la chaise vide et a créé des dynamiques de coopération économique en Amérique latine, notamment à travers la coopération Sud-Sud. Cette dernière est le cadre stratégique qui a permis toutes ces réalisations.

Quels sont les obstacles à surmonter encore pour rallier à notre cause certains pays encore hostiles à la position marocaine ? Quelle approche adopter pour leur faire changer d’avis ?

Il y a des pays vraiment hostiles comme le Venezuela et Cuba. Ces pays ont choisi de faire perdurer les logiques anachroniques de la guerre froide. D’autres pays sont plus dans une logique de statu quo, comme le Mexique qui reconnaît toujours l’entité séparatiste. L’effort devrait être orienté vers ces pays afin qu’ils sortent de leurs zones de confort. Le Mexique, le Paraguay, la Colombie et l’Uruguay reconnaissent l’entité séparatiste, même s’ils maintiennent de bonnes relations avec le Royaume. L’effort devrait être focalisé sur ces pays d’Amérique du Sud. Les positions plutôt favorables au Maroc des deux plus grands États de cette région, à savoir le Brésil et l’Argentine, devraient également être confortées et immunisées contre les tentatives de pénétration des thèses anti-marocaines.

Le facteur idéologique a longtemps joué en défaveur du Maroc. Pensez-vous que ce discours est toujours audible ? Comment le contrer si c’est le cas ?

Le facteur idéologique n’a plus la même emprise qu’auparavant. Il s’inscrit aujourd’hui dans des logiques de survivance de la guerre froide, notamment à Cuba et au Venezuela. Le discours séparatiste est aujourd’hui plus basé sur un leurre, à savoir la nécessité de respecter le droit international et notamment le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il est nécessaire dans ce cadre de mener une campagne de communication tentant de contrer ces discours trompeurs. Les opinions publiques, les différents acteurs (hommes politiques, acteurs associatifs, académiciens) devraient être sensibilisés à la justesse de la position marocaine. Dans ce cadre, aussi bien la diplomatie étatique que les différentes expressions de la diplomatie parallèle devraient être mobilisées.
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