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Sahara : le contexte international n’a jamais été aussi favorable au Maroc (Rachid Lazrak)

Rachid Lazrak, professeur émérite de droit international, estime que le contexte régional et international est favorable pour le Maroc et «pour une résolution du Conseil de sécurité consacrant une solution politique basée sur le plan d’autonomie. Il y a des chances pour que l’organe exécutif de l’ONU aille dans ce sens et qu’il consacre le plan marocain comme unique solution à ce différend», explique l’invité de «l’Info en Face» qui ne manque pas de souligner l’importance majeure de la nouvelle position de Paris dans le Momentum soutenant la marocanité du Sahara.

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S’achemine-t-on vers une nouvelle équation géopolitique régionale après la nouvelle position de la France sur le Sahara marocain ? Pour Rachid Lazrak, juriste et professeur émérite de droit international, la réponse est incontestablement affirmative. Pour cet expert, le message adressé par le Président français à Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône 2024, et dans lequel Emmanuel Macron annonce officiellement qu’il «considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», constitue un véritable tournant dans la relation entre, d’une part, le Maroc et la France et, d’autre part, entre la France et l’Algérie. «Ce message a valeur de clarification. Mais ça va encore plus loin ! Dans sa lettre, Macron rappelle l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour le Royaume.»

Enjeu de sécurité nationale

Il s’agit donc d’un enjeu de sécurité nationale pour le Maroc dont la France a parfaitement conscience, estime M. Lazrak, avant d’expliquer : «Le Maroc refuse d’être encerclé. Or le but pour l’Algérie, depuis le début de ce conflit, était justement d’encercler le Maroc et de le couper de ses racines africaines. Le défunt Roi S.M. Hassan II avait dit que le Maroc refusait de transiger sur sa sécurité nationale. Et le fait de créer un État fantoche au sud revient à porter atteinte à cette sécurité. On comprend dès lors pourquoi la question du Sahara revêt pour le Maroc une dimension vitale, voire existentielle».

Mais le soutien de la France n’est pas nouveau, rappelle M. Lazrak, et le Président Macron a tenu à le souligner dans sa missive au Souverain. «Paris a toujours appuyé le plan d’autonomie depuis sa présentation en 2007. À présent, sa position est on ne peut plus clair. Elle considère que le plan d’autonomie est la seule solution et non pas une des solutions. Et mieux encore, la France s’engage à défendre cette nouvelle position en interne et à l’international puisque Macron a souligné que “son pays entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international”».

Contexte favorable pour le Maroc

Cette avancée majeure intervient alors que le Maroc ne cesse de gagner du terrain aux dépens de ses ennemis s’agissant de la défense de son intégrité territoriale. «Je rappelle que les tentatives d’imposer une solution basée sur le référendum ont été abandonnées au profit d’une solution politique, pragmatique et réaliste qui tient compte de la réalité sur le terrain, et la réalité sur le terrain est que le Maroc est dans son Sahara. Et quand on parle de solution politique, cela signifie que la solution juridique n’est plus envisageable !» fait remarquer M. Lazrak, qui estime qu’aujourd’hui tous les signaux sont au vert. Dans ce sens, il relève que deux membres influents du Conseil de sécurité sont acquis à la cause du Maroc : la France et les États-Unis. Pour ce qui est de la Russie, M. Lazrak rappelle qu’elle est en froid avec l’Algérie sur fond de leurs divergences avec ce qu’il se passe au Mali (Alger soutien les rebelles, alors que Moscou soutient le régime en place). Concernant le Royaume-Uni, les relations entre Rabat et Londres sont au beau fixe et de plus en plus de parlementaires britanniques exhortent leur pays à emboiter le pas à la France. «Reste la Chine qui entretient d’excellentes relations avec le Royaume et qui a toujours voté en faveur des résolutions précédentes du Conseil de sécurité, lesquelles pour rappel saluent le plan d’autonomie et soutiennent une solution politique basée sur le compromis», précise l’invité de «l’Info en Face».

La prochaine résolution du Conseil de sécurité très attendue

Pour toutes ces raisons, Rachid Lazrak estime que le contexte régional et international est favorable pour le Maroc et «pour une résolution du Conseil de sécurité consacrant une solution politique basée sur le plan d’autonomie. Il y a des chances pour que l’organe exécutif de l’ONU aille dans ce sens et qu’il consacre le plan marocain comme unique solution à ce différend», dit-il. La prochaine résolution du Conseil de sécurité, attendue pour fin octobre 2024, marquera probablement un tournant dans l’histoire de ce conflit, selon l’expert. «La position de la France ne manquera pas d’avoir un impact sur le dossier et sur le rapport du SG de l’ONU concernant cette affaire. D’autant plus que Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara, n’a pas beaucoup bougé depuis octobre 2023», conclut M. Lazrak.

Pourquoi Macron a-t-il choisi le Maroc ?

Rachid Lazrak, professeur émérite de droit international, souligne que l’une des raisons ayant poussé la France à prendre position clairement en faveur du Maroc s’agissant de la question du Sahara est «le manque de crédibilité et de fiabilité d’Alger». Selon cet expert, Emmanuel Macron s’est retrouvé à plusieurs reprises en face à «un système et non un État. Et ce système est foncièrement fondé sur la menace et l’arrogance». Poursuivant son raisonnement, l’expert précise que «l’Algérie a des frontières avec six pays et seules ses frontières avec la Tunisie sont stables pour les raisons que l’on connaît. Avec les 5 autres pays, il y a des problèmes». Partisan d’une politique belliqueuse et irréfléchie, Alger est face à un avenir sombre, déplore M. Lazrak, précisant : «Malheureusement, ce n’est pas dans l’intérêt du Maroc, qui aurait souhaité évoluer dans un contexte plus stable et plus coopératif».
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