Cinquante ans après la Marche Verte du 6 novembre 1975, le Forum MEDays a consacré le 27 novembre une session plénière à la trajectoire historique du Sahara marocain. Intitulée «De la souveraineté au développement et à la croissance», cette rencontre a réuni trois anciens ministres africains des Affaires étrangères, des experts en géostratégie et des spécialistes du commerce international pour dresser le bilan d'un demi-siècle marqué par la récupération territoriale, la consolidation diplomatique et la transformation économique des provinces du Sud.
Gbehzohngar Milton Findley, ancien ministre libérien des Affaires étrangères, prenant la parole à cette occasion, a adressé un message sans ambiguïté. «La question de la Marche Verte n'a d'autre interprétation que la souveraineté du peuple du Royaume du Maroc sur le Sahara marocain. Dans toutes les questions politiques, qui ont été combattues diplomatiquement, le Maroc a su surmonter tous les obstacles par la diplomatie», a-t-il affirmé. Mais l'ancien chef de la diplomatie libérienne ne s'arrête pas à la dimension politique. «Vous ne pouvez pas parler politique tout le temps. Nous parlons de développement, d'expansion et d'amélioration de la vie des gens. Vous ne pouvez pas faire cela quand une portion du Maroc n'offre pas à ses citoyens les mêmes droits que tous les Marocains», poursuit-il, soulignant que son pays fut «le deuxième à ouvrir un consulat à Dakhla».
Gbehzohngar Milton Findley, ancien ministre libérien des Affaires étrangères, prenant la parole à cette occasion, a adressé un message sans ambiguïté. «La question de la Marche Verte n'a d'autre interprétation que la souveraineté du peuple du Royaume du Maroc sur le Sahara marocain. Dans toutes les questions politiques, qui ont été combattues diplomatiquement, le Maroc a su surmonter tous les obstacles par la diplomatie», a-t-il affirmé. Mais l'ancien chef de la diplomatie libérienne ne s'arrête pas à la dimension politique. «Vous ne pouvez pas parler politique tout le temps. Nous parlons de développement, d'expansion et d'amélioration de la vie des gens. Vous ne pouvez pas faire cela quand une portion du Maroc n'offre pas à ses citoyens les mêmes droits que tous les Marocains», poursuit-il, soulignant que son pays fut «le deuxième à ouvrir un consulat à Dakhla».
Sept milliards de dollars investis depuis 2015
Les chiffres présentés lors de cette session sont éloquents. Selon les documents de travail du Forum, le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, initié en 2015, a mobilisé plus de 7 milliards de dollars pour des projets d'infrastructure, d'industrie et d'énergie renouvelable. «Aujourd'hui, l'économie de cette région particulière s'est développée. Les ressources ont augmenté. Le Souverain et le peuple marocain font davantage maintenant pour s'assurer que cette région et les citoyens qui y vivent font partie du Maroc», observe Milton Findley, ajoutant qu'il s'agit de «transformation» et non plus simplement de revendication territoriale.
Le professeur Cherkaoui Roudani, spécialiste des questions géostratégiques, a contextualalisé cette évolution. «En 1975, le Maroc n'a pas libéré un territoire, il a libéré une vision. Une vision qui dépasse les contours géostratégiques et géopolitiques», analyse-t-il, rappelant le contexte international difficile de l'époque : choc pétrolier, défaite américaine au Vietnam, décolonisation portugaise en Afrique. Selon le professeur Roudani, le succès de Feu S.M. le Roi Hassan II résidait dans sa capacité à «résoudre un système d'équations très compliqué» dans un monde fracturé. Aujourd'hui, «nous avons S.M. le Roi Mohammed VI qui continue de promouvoir une vision géoéconomique pour faire des provinces du Sud une région-plateforme à l'échelle internationale».
Une croissance économique supérieure à 10%
Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, ancien ministre comorien des Affaires étrangères, a apporté des précisions chiffrées sur les résultats de cette politique. «Depuis 2015, il y a eu des investissements de 7 milliards de dollars dans les provinces du Sud. Aujourd'hui, quand vous regardez les dernières statistiques de 2023, il y a une croissance de plus de 10% dans l'économie des provinces du Sud. C'est la plus performante sur l'ensemble du territoire marocain», a-t-il affirmé. L'ancien ministre a souligné que cette dynamique économique accompagnait la diplomatie. «Il y avait une volonté politique forte de développer cette partie du territoire pour rattraper le retard qui était pris, mais aussi pour créer un équilibre dans le développement du Maroc».
M. El Maceli a insisté sur un point crucial : «Il n'y aura pas une nouvelle politique économique à partir du 31 octobre. Cela a déjà été initié depuis 10 ans et de très belles choses ont été réalisées en termes d'infrastructures, de ports.» Il a néanmoins reconnu qu'avec la résolution 2797, il y a «un avant et un après», car «le droit international a définitivement consacré le principe de la souveraineté territoriale». Le ministre comorien a salué l'approche marocaine : «Le développement économique n'a de sens que quand l'humain est placé au cœur de ce développement. Or Sa Majesté a toujours fait siens ces problèmes. Le Maroc a investi non seulement dans les infrastructures, mais aussi dans la richesse humaine, la formation».
M. El Maceli a insisté sur un point crucial : «Il n'y aura pas une nouvelle politique économique à partir du 31 octobre. Cela a déjà été initié depuis 10 ans et de très belles choses ont été réalisées en termes d'infrastructures, de ports.» Il a néanmoins reconnu qu'avec la résolution 2797, il y a «un avant et un après», car «le droit international a définitivement consacré le principe de la souveraineté territoriale». Le ministre comorien a salué l'approche marocaine : «Le développement économique n'a de sens que quand l'humain est placé au cœur de ce développement. Or Sa Majesté a toujours fait siens ces problèmes. Le Maroc a investi non seulement dans les infrastructures, mais aussi dans la richesse humaine, la formation».
Le port de Dakhla, futur hub continental
Francis Kasaila, ancien ministre malawite des Affaires étrangères, a apporté la perspective d'un pays d'Afrique australe. «Nous avons vu que la marche continue dans la région. Nous avons vu le Royaume investir des ressources considérables dans les provinces du Sud», a-t-il témoigné, ajoutant que depuis le retour du Maroc à l'Union africaine en 2017, «la marche continue au niveau de l'UA, menée par le Maroc». Le député malawite a illustré cette coopération par un exemple concret : «Dans mon propre pays, après que nous avons renoué des relations diplomatiques avec le Maroc, chaque année le Maroc vient nous aider pour que nous soyons autosuffisants en nourriture. Nos populations n'ont plus à lutter pour avoir de la nourriture sur la table, grâce à la technologie et aux engrais que le Maroc nous fournit».
Amine Laghidi, expert international en commerce et diplomatie économique, a détaillé la dimension stratégique du port de Dakhla Atlantique, dont la mise en service est prévue pour 2028. «Le port de Dakhla joue un rôle majeur. On ne parle pas seulement des ressources du sol des provinces du Sud, on parle de la création d'une économie supérieure», a-t-il expliqué. Selon M. Laghidi, ce port répond à «une problématique mondiale majeure» concernant les chaînes de valeur des minerais critiques. «Le port de Dakhla va offrir une opportunité à l'Afrique d'exporter avec dignité citoyenne et d'attirer des investissements pour le continent africain.» L'expert a également évoqué le gazoduc Nigeria-Maroc, projet structurant qui «traversera environ 13 pays» et qui a «une capacité d'offrir des solutions énergétiques, mais aussi de l'industrialisation, car ce pipeline nécessite une maintenance de 15 à 20%, donc c'est de l'industrie pour tous ces pays».
Amine Laghidi, expert international en commerce et diplomatie économique, a détaillé la dimension stratégique du port de Dakhla Atlantique, dont la mise en service est prévue pour 2028. «Le port de Dakhla joue un rôle majeur. On ne parle pas seulement des ressources du sol des provinces du Sud, on parle de la création d'une économie supérieure», a-t-il expliqué. Selon M. Laghidi, ce port répond à «une problématique mondiale majeure» concernant les chaînes de valeur des minerais critiques. «Le port de Dakhla va offrir une opportunité à l'Afrique d'exporter avec dignité citoyenne et d'attirer des investissements pour le continent africain.» L'expert a également évoqué le gazoduc Nigeria-Maroc, projet structurant qui «traversera environ 13 pays» et qui a «une capacité d'offrir des solutions énergétiques, mais aussi de l'industrialisation, car ce pipeline nécessite une maintenance de 15 à 20%, donc c'est de l'industrie pour tous ces pays».
Un «État-pivot» au cœur d'un triangle géostratégique
Le professeur Roudani a développé, pour sa part, une analyse géopolitique ambitieuse. «Les provinces du Sud vont devenir avec le temps une infrastructure géoéconomique mondiale», a-t-il affirmé, identifiant trois leviers essentiels : la géographie, la vision Royale et les infrastructures. «Les provinces du Sud se trouvent à l'intersection de plusieurs corridors géoéconomiques et géostratégiques à l'échelle internationale», a précisé l'universitaire, évoquant la doctrine de l'Atlantique Nord, les corridors de l'Indo-Pacifique et l'Initiative Royale pour l'Atlantique.
Selon M. Roudani, «le Maroc est en train de devenir un État-pivot, non seulement à l'échelle sécuritaire et économique, mais aussi géopolitique. C'est le centre de gravité d'un triangle géostratégique : l'espace euro-méditerranéen, l'espace afro-atlantique et l'espace Sahel-Sahara». Le professeur a souligné que la résolution 2797 «a mis en place la légitimité historique du Maroc sur les provinces du Sud», ajoutant que «la souveraineté marocaine va devenir une infrastructure géopolitique majeure pour l'avenir du continent africain». Il a également prédit que cette résolution «sera le début de la résolution de plusieurs conflits à l'échelle du continent africain».
Selon M. Roudani, «le Maroc est en train de devenir un État-pivot, non seulement à l'échelle sécuritaire et économique, mais aussi géopolitique. C'est le centre de gravité d'un triangle géostratégique : l'espace euro-méditerranéen, l'espace afro-atlantique et l'espace Sahel-Sahara». Le professeur a souligné que la résolution 2797 «a mis en place la légitimité historique du Maroc sur les provinces du Sud», ajoutant que «la souveraineté marocaine va devenir une infrastructure géopolitique majeure pour l'avenir du continent africain». Il a également prédit que cette résolution «sera le début de la résolution de plusieurs conflits à l'échelle du continent africain».
«Le Maroc, Roi de l'Afrique»
Les témoignages des trois anciens ministres africains ont convergé vers une reconnaissance du leadership continental marocain. «Nous avons besoin de modèles africains. Il n'est plus question qu'on se retourne tout le temps vers des côtes très lointaines, notamment l'Asie ou l'Europe. Le Maroc, ce sont nos frères, nos cousins», a déclaré Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli. L'ancien ministre comorien a poursuivi avec une formule frappante : «Le Maroc aujourd'hui doit jouer et va certainement jouer un rôle important, un rôle majeur à travers le leadership de Sa Majesté. Nous sommes heureux d'avoir un Roi qui aujourd'hui n'est plus le Roi du Maroc uniquement, mais le Roi de l'Afrique en réalité». M. El Maceli a rappelé que les Comores furent «le premier pays à avoir ouvert un consulat général à Laâyoune», soulignant que cette démarche visait à «renforcer la thèse marocaine selon laquelle le Sahara a toujours été, historiquement comme maintenant, marocain».
Gbehzohngar Milton Findley a résumé l'approche diplomatique marocaine en des termes admiratifs : «La diplomatie que le Maroc a utilisée internationalement était très brillante. Je ne sais pas qui l'a conçue, mais c'était un mouvement brillant au fil des années». Le ministre libérien a ajouté une dimension instructive : «Vous êtes passés d'une solution politique et diplomatique à une puissance économique. C'est quelque chose dont nous devons tirer des leçons en tant que continent. L'Afrique apprend une leçon du Maroc : la question de la transformation économique est la voie à suivre».
Gbehzohngar Milton Findley a résumé l'approche diplomatique marocaine en des termes admiratifs : «La diplomatie que le Maroc a utilisée internationalement était très brillante. Je ne sais pas qui l'a conçue, mais c'était un mouvement brillant au fil des années». Le ministre libérien a ajouté une dimension instructive : «Vous êtes passés d'une solution politique et diplomatique à une puissance économique. C'est quelque chose dont nous devons tirer des leçons en tant que continent. L'Afrique apprend une leçon du Maroc : la question de la transformation économique est la voie à suivre».
«L'humilité est une vertu»
Amine Laghidi a conclu la session par un message aux jeunes présents dans la salle. «Marc Aurèle, dans ses Méditations, a écrit quelque chose de très intéressant : vous êtes uniquement humain. Nous ne sommes rien. L'orgueil nous diminue. Le moment où on accepte qu'on n'est rien, qu'on a une mission dans cette vie qu'on se doit d'honorer à travers le travail, la discipline, l'apprentissage continu et une générosité absolue, le moment où on devient des fleuves, on fait partie d'un tout», a-t-il déclaré. L'expert a insisté sur l'importance de l'union nationale : «Notre force est dans notre union. Les ingérences aujourd'hui peuvent être contenues, mais les pays ne sont immunisés que lorsqu'il y a de l'union, du savoir-faire et une expertise sécuritaire d'anticipation. Notre point de force, c'est notre union, nous tous Marocains et l'amour de notre Roi».
Samir Bennis, éditeur de Morocco World News, a apporté lors de cette session une perspective historique en affirmant que la résolution 2797 «n'était ni sans précédent ni particulièrement surprenante», car elle représente «la combinaison de deux événements historiques» : la Marche Verte de 1975 et la proposition d'autonomie de 2007. «Cette résolution était une conclusion inévitable parce qu'elle représente l'aboutissement de ces deux moments qui ont façonné le destin politique de cette région pendant cinq décennies», a-t-il analysé, soulignant que «ce que S.M. le Roi Mohammed VI a réalisé en octobre s'inscrit dans la continuité de la diplomatie Royale marocaine».
Au terme de cette session dense, le message était clair : cinquante ans après la Marche Verte, le Sahara marocain est devenu bien plus qu'un territoire récupéré. Il s'impose comme une plateforme stratégique continentale, un modèle de développement territorial et un hub géoéconomique appelé à jouer un rôle central dans l'intégration africaine et les échanges intercontinentaux.
Samir Bennis, éditeur de Morocco World News, a apporté lors de cette session une perspective historique en affirmant que la résolution 2797 «n'était ni sans précédent ni particulièrement surprenante», car elle représente «la combinaison de deux événements historiques» : la Marche Verte de 1975 et la proposition d'autonomie de 2007. «Cette résolution était une conclusion inévitable parce qu'elle représente l'aboutissement de ces deux moments qui ont façonné le destin politique de cette région pendant cinq décennies», a-t-il analysé, soulignant que «ce que S.M. le Roi Mohammed VI a réalisé en octobre s'inscrit dans la continuité de la diplomatie Royale marocaine».
Au terme de cette session dense, le message était clair : cinquante ans après la Marche Verte, le Sahara marocain est devenu bien plus qu'un territoire récupéré. Il s'impose comme une plateforme stratégique continentale, un modèle de développement territorial et un hub géoéconomique appelé à jouer un rôle central dans l'intégration africaine et les échanges intercontinentaux.
