Le Matin : La France et le Maroc viennent d’ouvrir un nouveau chapitre dans leur relations bilatérales après la visite d’État de M. Macron dans le Royaume. En tant que femme politique et membre du RN, comment avez-vous vécu cette évolution ?
Hélène Laporte : Le Maroc a toujours été un partenaire naturel pour la France, je représente une formation politique qui a toujours considéré que nos relations avec le Royaume du Maroc doivent être les plus étroites et constructives possible. La visite du Président de la République française était donc une excellente chose dans cette optique.
Vous avez récemment été élue présidente du Groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale. Quelles seront vos priorités dans ce cadre ?
C’est un immense honneur pour moi d’avoir été désignée à la présidence de ce groupe et je souhaite mettre mon mandat parlementaire au service du renforcement et de l’approfondissement des liens historiques qui unissent nos deux nations. Les groupes d’amitié parlementaires jouent un rôle clé dans la diplomatie parlementaire en favorisant le dialogue et la coopération sur des enjeux politiques, économiques, culturels et institutionnels. Avec le Maroc, cette dynamique prend tout son sens, tant nos relations sont importantes et stratégiques. Sous ma présidence, je souhaite renforcer ces échanges en travaillant étroitement avec les représentants du peuple marocain sur des dossiers internationaux majeurs, dans un esprit de dialogue constructif et de coopération durable.
En tant que députée d’un parti qui défend souvent des positions souverainistes, comment envisagez-vous la coopération avec un pays comme le Maroc, notamment sur des dossiers comme l’immigration ou la sécurité ? Pensez-vous que les positions du RN et les impératifs de votre mandat en tant que présidente du Groupe d’amitié sont conciliables ?
Le Maroc, dans le cadre des liens diplomatiques étroits qu’il entretient avec la France, a récemment montré sa volonté de coopérer avec nous sur les problématiques relatives à l’immigration, en particulier irrégulière – je pense notamment au cas des mineurs isolés. L’enjeu migratoire est bien sûr d’une importance majeure dans la relation que nous entretenons avec le Maroc. Il est d’autant plus capital de cultiver entre nos deux pays un partenariat sincère permettant de répondre au mieux aux défis évidents que cette situation pose. Je suis convaincue que nos deux Nations sauront construire une solution pérenne en matière migratoire, dans le respect de leurs souverainetés respectives et du droit international.
La communauté marocaine en France joue un rôle important dans les relations bilatérales. Quels sont, selon vous, les principaux défis à relever en matière d’intégration et de coopération culturelle ?
La communauté marocaine en France a, de fait, joué un rôle essentiel dans le maintien de liens franco-marocains étroits. Concernant l’intégration de celle-ci, elle est globalement incontestable. La grande majorité des ressortissants marocains habitant régulièrement en France vivent en parfaite harmonie avec les lois et les grands principes républicains français. La principale barrière qui peut parfois exister demeure celle de la langue, notamment pour les nouveaux arrivants dans notre pays.
La question du Sahara marocain reste un enjeu majeur pour le Maroc. Quelle est votre position au sein du RN ? Quelle est selon vous la meilleure voie pour mettre fin à ce différend ?
Le Rassemblement national a toujours affirmé son soutien à la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara connu sous le nom de Sahara occidental, comme l’a récemment rappelé Marine Le Pen lors de la visite d’État du Président de la République. Nous reconnaissons le rôle essentiel joué par le Royaume du Maroc dans la stabilisation et la sécurisation de cette région et considérons qu’il est l’acteur légitime pour mener à bien sa pacification. À ce titre, nous nous réjouissons de voir la France s’engager enfin vers la reconnaissance pleine et entière de la souveraineté marocaine sur ce territoire.
Le volet économique est central dans les relations bilatérales. Pensez-vous qu’il soit possible de concilier les intérêts des producteurs français avec les accords commerciaux actuels entre le Maroc et l’UE ?
Comme la France, le Maroc a vocation à multiplier ses échanges commerciaux avec de nombreux pays dans le monde. Comme pour tous les sujets internationaux, la juste régulation est un principe central. Ces accords permettent un accès facilité aux marchés pour les entreprises européennes, favorisant ainsi les exportations françaises vers le Maroc, notamment dans les secteurs industriels comme l’automobile et l’agroalimentaire. De l’autre, ils ouvrent pour les exportateurs marocains un accès facilité au marché européen et notamment français, ce qui est globalement profitable à chacun de nos deux pays. J’ai toutefois par le passé alerté sur certains problèmes précis comme l’importation à droit de douane diminués de tomates marocaines pendant la période estivale qui mettent notre filière nationale en grande difficulté. Je suis absolument convaincue qu’il s’agit de sujets que la France et le Maroc sauront régler dans le cadre d’un dialogue sincère et toujours amical.
Le statut actuel de la Grande Mosquée de Paris fait polémique. Quelle est selon vous la meilleure formule pour gérer cette institution ?
La Grande Mosquée de Paris occupe une place majeure dans le paysage religieux et culturel français. Elle doit donc être gérée dans le respect des principes républicains et de la laïcité, tout en garantissant son rôle de référence pour les fidèles musulmans de France. La meilleure formule repose sur une gouvernance transparente et indépendante, préservée de toute ingérence étrangère. Il est essentiel que son administration soit confiée à des acteurs légitimes, représentatifs de l’islam de France et attachés aux valeurs de la République. Cela implique une gestion rigoureuse des financements, favorisant des ressources issues de contributions de la communauté musulmanes française plutôt que de fonds étrangers, afin d’assurer une pratique du culte pleinement ancrée dans le cadre législatif français. n
Hélène Laporte : Le Maroc a toujours été un partenaire naturel pour la France, je représente une formation politique qui a toujours considéré que nos relations avec le Royaume du Maroc doivent être les plus étroites et constructives possible. La visite du Président de la République française était donc une excellente chose dans cette optique.
Vous avez récemment été élue présidente du Groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale. Quelles seront vos priorités dans ce cadre ?
C’est un immense honneur pour moi d’avoir été désignée à la présidence de ce groupe et je souhaite mettre mon mandat parlementaire au service du renforcement et de l’approfondissement des liens historiques qui unissent nos deux nations. Les groupes d’amitié parlementaires jouent un rôle clé dans la diplomatie parlementaire en favorisant le dialogue et la coopération sur des enjeux politiques, économiques, culturels et institutionnels. Avec le Maroc, cette dynamique prend tout son sens, tant nos relations sont importantes et stratégiques. Sous ma présidence, je souhaite renforcer ces échanges en travaillant étroitement avec les représentants du peuple marocain sur des dossiers internationaux majeurs, dans un esprit de dialogue constructif et de coopération durable.
En tant que députée d’un parti qui défend souvent des positions souverainistes, comment envisagez-vous la coopération avec un pays comme le Maroc, notamment sur des dossiers comme l’immigration ou la sécurité ? Pensez-vous que les positions du RN et les impératifs de votre mandat en tant que présidente du Groupe d’amitié sont conciliables ?
Le Maroc, dans le cadre des liens diplomatiques étroits qu’il entretient avec la France, a récemment montré sa volonté de coopérer avec nous sur les problématiques relatives à l’immigration, en particulier irrégulière – je pense notamment au cas des mineurs isolés. L’enjeu migratoire est bien sûr d’une importance majeure dans la relation que nous entretenons avec le Maroc. Il est d’autant plus capital de cultiver entre nos deux pays un partenariat sincère permettant de répondre au mieux aux défis évidents que cette situation pose. Je suis convaincue que nos deux Nations sauront construire une solution pérenne en matière migratoire, dans le respect de leurs souverainetés respectives et du droit international.
La communauté marocaine en France joue un rôle important dans les relations bilatérales. Quels sont, selon vous, les principaux défis à relever en matière d’intégration et de coopération culturelle ?
La communauté marocaine en France a, de fait, joué un rôle essentiel dans le maintien de liens franco-marocains étroits. Concernant l’intégration de celle-ci, elle est globalement incontestable. La grande majorité des ressortissants marocains habitant régulièrement en France vivent en parfaite harmonie avec les lois et les grands principes républicains français. La principale barrière qui peut parfois exister demeure celle de la langue, notamment pour les nouveaux arrivants dans notre pays.
La question du Sahara marocain reste un enjeu majeur pour le Maroc. Quelle est votre position au sein du RN ? Quelle est selon vous la meilleure voie pour mettre fin à ce différend ?
Le Rassemblement national a toujours affirmé son soutien à la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara connu sous le nom de Sahara occidental, comme l’a récemment rappelé Marine Le Pen lors de la visite d’État du Président de la République. Nous reconnaissons le rôle essentiel joué par le Royaume du Maroc dans la stabilisation et la sécurisation de cette région et considérons qu’il est l’acteur légitime pour mener à bien sa pacification. À ce titre, nous nous réjouissons de voir la France s’engager enfin vers la reconnaissance pleine et entière de la souveraineté marocaine sur ce territoire.
Le volet économique est central dans les relations bilatérales. Pensez-vous qu’il soit possible de concilier les intérêts des producteurs français avec les accords commerciaux actuels entre le Maroc et l’UE ?
Comme la France, le Maroc a vocation à multiplier ses échanges commerciaux avec de nombreux pays dans le monde. Comme pour tous les sujets internationaux, la juste régulation est un principe central. Ces accords permettent un accès facilité aux marchés pour les entreprises européennes, favorisant ainsi les exportations françaises vers le Maroc, notamment dans les secteurs industriels comme l’automobile et l’agroalimentaire. De l’autre, ils ouvrent pour les exportateurs marocains un accès facilité au marché européen et notamment français, ce qui est globalement profitable à chacun de nos deux pays. J’ai toutefois par le passé alerté sur certains problèmes précis comme l’importation à droit de douane diminués de tomates marocaines pendant la période estivale qui mettent notre filière nationale en grande difficulté. Je suis absolument convaincue qu’il s’agit de sujets que la France et le Maroc sauront régler dans le cadre d’un dialogue sincère et toujours amical.
Le statut actuel de la Grande Mosquée de Paris fait polémique. Quelle est selon vous la meilleure formule pour gérer cette institution ?
La Grande Mosquée de Paris occupe une place majeure dans le paysage religieux et culturel français. Elle doit donc être gérée dans le respect des principes républicains et de la laïcité, tout en garantissant son rôle de référence pour les fidèles musulmans de France. La meilleure formule repose sur une gouvernance transparente et indépendante, préservée de toute ingérence étrangère. Il est essentiel que son administration soit confiée à des acteurs légitimes, représentatifs de l’islam de France et attachés aux valeurs de la République. Cela implique une gestion rigoureuse des financements, favorisant des ressources issues de contributions de la communauté musulmanes française plutôt que de fonds étrangers, afin d’assurer une pratique du culte pleinement ancrée dans le cadre législatif français. n