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Sahara marocain : Washington confirme son appui «irréversible» au plan d’autonomie

À l’approche du vote du Conseil de sécurité sur la prolongation du mandat de la Minurso, les États-Unis réaffirment leur soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara dans une nouvelle déclaration de Massad Boulos, le conseiller spécial du Président américain pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Pour ce dernier, «Cette reconnaissance est claire et irréversible».

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À trois jours d’un vote stratégique au Conseil de sécurité des Nations unies sur le renouvellement du mandat de la Minurso, les États-Unis ont réaffirmé publiquement et sans ambiguïté leur position sur le Sahara. Dans une interview diffusée le 27 octobre par Sky News Arabia, Massad Boulos, conseiller spécial du Président américain pour le Moyen-Orient et l’Afrique, a déclaré que la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par Washington était «claire et irréversible». Cette prise de position intervient dans un moment de forte intensité diplomatique à New York, alors que le mandat de la Minurso, la mission de l’ONU sur le territoire, pourrait être reconduit pour une durée limitée à trois mois, une configuration rare censée inciter à une reprise politique active.

Massad Boulos, figure de proue de la diplomatie américaine sur les dossiers maghrébins, a tenu à rappeler que le plan marocain d’autonomie, proposé en 2007, reste aux yeux des États-Unis «l’option la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour parvenir à une solution politique durable. Ce langage, largement repris ces dernières années dans les résolutions du Conseil de sécurité, gagne ici en clarté et en fermeté. En soulignant que les États-Unis «travaillent en étroite coordination avec le Maroc, l’Algérie et les partenaires internationaux pour parvenir à une résolution qui soit acceptable pour toutes les parties», le diplomate place Washington dans une posture de facilitateur, mais sans équidistance : le socle américain reste résolument arrimé à la reconnaissance de la souveraineté marocaine, établie sous l’administration Trump en décembre 2020, et jamais remise en cause depuis.

Une dynamique favorable au Maroc, mais un équilibre encore fragile

Dans son entretien, Massad Boulos a présenté la réunion du 30 octobre comme un jalon diplomatique d’importance, et non comme une fin en soi. L’objectif affiché par les États-Unis est de faire émerger «un langage qui rapproche les points de vue», dans le but d’ouvrir ce qu’il nomme «la phase deux» du dossier : celle d’un règlement global entre le Maroc et l’Algérie. Washington semble ainsi encourager une transition du format onusien vers une solution bilatérale plus franche, où la proposition marocaine d’autonomie serait la base de discussion. L’administration américaine, de plus en plus engagée dans ce sens, cherche à sortir d’un immobilisme multilatéral qui a trop longtemps paralysé les négociations.

Du point de vue marocain, cette séquence diplomatique valide une stratégie entamée depuis plusieurs années : ancrer la reconnaissance internationale du plan d’autonomie comme alternative crédible au référendum d’autodétermination. Le soutien grandissant à cette approche s’est traduit par l’ouverture de consulats de pays africains, arabes et latino-américains à Laâyoune et Dakhla, mais aussi par des investissements étrangers dans les provinces du Sud. Dans ce contexte, la déclaration de Massad Boulos consolide une dynamique politique favorable au Maroc, y compris sur le plan régional. Le responsable américain a ainsi souligné que, «une fois le différend sur le Sahara résolu, la réconciliation entre les deux pays frères sera beaucoup plus facile». Il a ajouté : «Nous savons que S.M. le Roi Mohammed VI a une vision claire et constructive et que la partie algérienne se montre désormais ouverte à un dialogue apaisé. C’est ce qui nourrit notre optimisme quant à un règlement définitif et rapide de cette question.»
L’implication croissante de Washington dépasse les seuls propos de M. Boulos. Depuis plusieurs mois, des proches de l’administration Trump se montrent actifs sur le dossier. Le 19 octobre, Steve Witkoff, envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, déclarait à CBS qu’un accord entre le Maroc et l’Algérie pourrait être conclu «dans un délai de soixante jours», avec l’appui de Jared Kushner. Cette convergence politique, qui mêle les sphères diplomatiques et stratégiques américaines, semble vouloir enclencher un basculement dans la gestion du dossier. Le vote du 30 octobre au Conseil de sécurité constituera un test de crédibilité pour cette ambition.
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