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Comment le Maroc est en passe de faire du dessalement une fierté industrielle marocaine

Le Maroc poursuit à grands pas sa révolution bleue. Porté par une vision Royale claire et des réalisations concrètes, il fait du dessalement de l’eau de mer une réponse stratégique à la crise hydrique. Avec dix-sept stations déjà opérationnelles, dont certaines à vocation industrielle, et treize autres en développement ou en projet, le Royaume amorce un tournant décisif vers l’autonomie hydrique. Une ambition soutenue par le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, qui annonce travailler à la création d'un cluster dédié à l'eau, un écosystème destiné à fédérer entreprises, centres de recherche et opérateurs pour soutenir la production locale de composants essentiels, développer des procédés industriels adaptés et répondre aux besoins des grands chantiers liés à l'eau.

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Le Maroc s’achemine doucement mais sûrement vers l'autonomie hydrique en misant sur une industrie nationale du dessalement. Un défi pris à bras le corps, selon Ryad Mezzour, qui appelle à transformer une «urgence climatique en opportunité industrielle». Le ministre de l’Industrie et du commerce plaide dans ce sens pour le développement de savoir-faire locaux capables de concevoir, réaliser et entretenir les stations qui draineront l'eau de mer pour alimenter villes et campagnes.

En effet, face à une sécheresse récurrente et à l'impact grandissant du changement climatique, les ressources en eau du pays ont atteint un niveau d'alerte, les nappes souterraines et les réserves superficielle se réduisent au fil des années et la demande continue sa progression, poussant le Maroc à diversifier ses réponses en privilégiant le dessalement comme levier stratégique pour garantir l'approvisionnement en eau potable dans les grandes villes comme dans le secteur agricole.

Un plan ancré dans les priorités Royales

Pour relever les défis imposés par le réchauffement climatique, le Maroc, affirme le ministre, a pris des mesures urgentes qui concernent non seulement l'extension des capacités de dessalement, mais aussi la formation d'ingénieurs et de techniciens spécialisés, parallèlement à la création d'entreprises marocaines dédiées à la construction et à la maintenance des installations. Pour le responsable gouvernemental, l’approche du Royaume en la matière conjugue souveraineté technique et création d'emplois qualifiés. «Aujourd'hui, le Maroc dispose de 17 stations de dessalement, trois d'entre elles servant l'industrie à Jorf Lasfar, Safi et Laâyoune, d'autres installations privilégient l'eau potable comme la station d'Agadir qui soutient également l'irrigation, quatre nouvelles stations sont en cours de développement et neuf projets sont programmés. L'objectif affiché pour 2030 est d'atteindre une capacité annuelle de 1,7 milliard de mètres cubes d'eau dessalée», souligne M. Mezzour.

Vers une filière locale complète

Si les premières réalisations ont été menées en partenariat avec des acteurs étrangers pour bénéficier d'expertises et de technologies éprouvées, la feuille de route vise désormais l'industrialisation complète du secteur, avec l'adoption de techniques et de compétences marocaines, afin que la chaîne de valeur, des composants aux procédés, soit fabriquée et maîtrisée localement. Ainsi, pour favoriser cette montée en puissance, le ministère travaille à la création d'un cluster dédié à l'eau, un écosystème destiné à fédérer entreprises, centres de recherche et opérateurs pour soutenir la production locale de composants essentiels, développer des procédés industriels adaptés et répondre aux besoins des grands chantiers liés à l'eau, qu'il s'agisse du dessalement, des infrastructures d'acheminement ou de l'amélioration de l'efficience hydrique.

Innovation, transfert de technologie et soutien financier

Cette dynamique s'accompagne d'un arsenal de mesures de soutien, d’incitation à l'investissement, de dispositifs d'appui à l'innovation, notamment le Fonds de soutien à l'innovation FSI. Le but est de stimuler la recherche et développement au niveau local, favoriser les transferts technologiques et consolider l'intégration industrielle au sein de la filière. En effet, il est clair que le choix du dessalement n'est pas seulement technique, il est politique et économique, car en décidant d'industrialiser ce secteur, le Maroc ne cherche pas uniquement à sécuriser ses ressources hydriques, il vise aussi à bâtir une nouvelle chaîne de valeur nationale, créatrice d'emplois et d'expertises. L'enjeu est désormais de transformer des projets et des partenariats en capacités industrielles pérennes, afin que l'eau extraite de la mer devienne plus un atout qu’une charge, explique M. Mezzour.
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