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Lundi 06 Mai 2024
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Syndicats des enseignants / Ministère de l'Education : voici où en sont les négociations

Les discussions entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement les plus représentatifs avancent plutôt bien, notamment le volet relatif au futur statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale. En revanche, le point relatif à l’annulation des suspensions ayant touché quelque 545 enseignants semble beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. Le ministère de tutelle se montre intransigeant en ce qui concerne le cas de ceux ayant eu recours à «l’intimidation des enseignants non-grévistes, à l’incitation des élèves à commettre des actes de violence contre ces derniers ainsi qu’à des actes de vandalisme contre leurs biens». Le département de M. Benmoussa entend ainsi traiter la question des enseignants suspendus au cas par cas. Chose que les syndicats semblent à priori accepter, puisqu’ils affirment qu’ils vont défendre d’abord «ceux qui sont affiliés à leurs sections». De quoi raviver l’aigreur et l’agressivité des Coordinations qui se sentiront ainsi de plus en plus isolées.

Il n’y aura plus de ponctions sur les salaires des enseignants pour ce mois de janvier. L’engagement a été pris solennellement par le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, mardi dernier, lors de sa réunion avec les syndicats les plus représentatifs. En effet, considéré comme l’un des points de discorde qui entravent encore le retour effectif des enseignants en classe, ce point a été examiné en détail lors de cette rencontre.

À cet égard, le ministère a annoncé avoir décidé de mettre un terme à toute retenue sur les salaires des hommes et des femmes de l'éducation pour le mois de janvier, sachant que la question du versement des montants déjà ponctionnés n’a pas encore été tranchée. «La question du reversement des ponctions effectuées sur les salaires des grévistes a été déjà prise dans le cadre de l’accord du 26 décembre dernier en présence du ministre délégué chargé du Budget, mais la date et les modalités de ce reversement seront discutées en détail au cours des futures réunions», a indiqué Abdellah Ghmimat, secrétaire général de la Fédération nationale de l’éducation-Orientation démocratique (FNE-OD), dans une déclaration accordée au «Matin».

Le cas des enseignants suspendus toujours problématique

S’agissant de l’annulation des suspensions temporaires du travail ayant touché quelque 545 enseignants, visiblement la question est beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît. Car bien que le ministère ait accepté de discuter de ce point lors d’une réunion spéciale mardi prochain (30 janvier), «la partie est loin d’être gagnée, si l’on tient compte de ce qu’a déclaré le secrétaire général du même département, qui avait laissé entendre lors de cette réunion que le ministère serait intransigeant avec avec les enseignants qui auraient commis “des actes inadmissibles qui pourraient être qualifiés de crimes”», précise Mohammed Khoufayfi, vice-secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (UMT). Parmi ces actes, la même source, qui cite le haut responsable gouvernemental, mentionne notamment «intimidation des enseignants non-grévistes, incitation des élèves à commettre des actes de violence contre ces derniers ainsi qu’à des actes de vandalisme contre leurs biens».

En tout état de cause, les syndicats semblent déterminés à défendre jusqu’au bout les enseignants suspendus, particulièrement ceux qui sont affiliés à leurs structures locales. «Le secrétaire général a indiqué qu’il serait question d’examiner les dossiers des enseignants au cas par cas. Pour notre part, nous sommes décidés à défendre ces enseignants, particulièrement ceux qui nous ont fait confiance et font partie de nos structures», tient à souligner M. Ghmimat. Ce qui revient à dire implicitement que les syndicats ne seraient pas près de défendre la cause des enseignants suspendus qui s’activaient sous la bannière des Coordinations.

Examen de 42 décrets d’application relatifs au statut unifié

Par ailleurs, la réunion de mardi dernier entre les syndicats les plus représentatifs et le gouvernement a permis d’examiner 42 décrets d’application relatifs à la mise en œuvre du projet de statut unifié, dont deux seront soumis à l’adoption au Conseil du gouvernement ce jeudi. Il s’agit du projet de décret n°2.24.62 portant retrait du décret-loi n°2.23.781 modifiant la loi n°07.00 portant création des Académies régionales d'éducation, de manière à permettre l’introduction des amendements relatifs au statut des enseignants désormais considérés comme des fonctionnaires. S’agissant du deuxième projet de décret, il porte sur la modification de la loi n°71.011 relative à l’affiliation des enseignants à la Caisse marocaine de retraite.

Selon le secrétaire général de la FNE, les syndicats et le ministère ont convenu également lors de la réunion de mardi dernier d’acter l’entrée en vigueur des augmentations des salaires prévues dans les accords des 10 et 26 décembre à partir de mars prochain, après l’adoption du projet du statut unifié. Le ministère s’est également engagé à organiser au cours du même mois deux concours en faveur des doctorants (600 postes) et des titulaires des diplômes supérieurs.

Les deux parties ont convenu en outre de créer deux commissions au sein de la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation-formation : la première serait chargée de l’octroi d’une indemnité (5.000 DH) au profit des enseignants affectés dans les zones reculées et enclavées, alors que la deuxième aurait pour mission l’indemnisation des familles des 9 enseignants décédés lors du séisme survenu le 8 septembre dernier. S’agissant du projet de décret relatif au statut unifié, il sera examiné lors d’une future réunion dans le but de le soumettre au Conseil du gouvernement le 8 février prochain.
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