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Dans un monde bouleversé par des crises successives — sanitaires, géopolitiques, énergétiques et climatiques — il apparaît clairement que la souveraineté politique ne suffit plus. Le véritable défi du XXIe siècle est désormais de bâtir une souveraineté globale, fondée sur la maîtrise de l’économie, de la santé et de l’énergie. C’est précisément la voie que le Maroc a choisie d’emprunter.
Bâtir cette souveraineté économique implique pour le Royaume de renforcer son tissu industriel, de promouvoir le « Made in Morocco », de maîtriser les secteurs stratégiques et de réduire les dépendances dans les domaines essentiels. Cela passe également par le soutien à l’innovation, l’encouragement à la montée en gamme technologique et la création d’un environnement propice à des investissements durables et responsables.
Cette dynamique est portée par l’impulsion constante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a guidé la mise en œuvre de stratégies industrielles ambitieuses, soutenues par des infrastructures de pointe. Des projets structurants comme le port Tanger Med, plus de 1 600 km d’autoroutes, la création de 150 zones industrielles et la mobilisation de 40 000 hectares de foncier industriel ont jalonné cette transformation. Des initiatives récentes, telles que le complexe industriel de moteurs d’avions à Casablanca ou l’extension du train à grande vitesse vers Marrakech, viennent renforcer et diversifier cet écosystème en plein essor.
L’autonomie productive poursuivie par le Maroc n’implique pas un repli sur soi ; au contraire, elle confère au pays plus de force, de crédibilité et de compétitivité sur la scène internationale.
Le Maroc prévoit des investissements massifs, en particulier dans les filières solaire et éolienne, afin de dépasser l’objectif national de 52 % de part des énergies renouvelables (EnR) dans le mix électrique d’ici 2030. Le Plan d’équipement électrique 2025 2030, piloté par l’ONEE, prévoit à ce titre un investissement de 120 milliards de dirhams sur la période (hors projets Transport). La part des EnR dans la capacité installée a déjà progressé, passant de 37 % en 2021 à plus de 45 % aujourd’hui. L’État ambitionne d’atteindre 52 % dès 2026, soit quatre ans avant la date prévue par la stratégie énergétique nationale. L’Office table sur une progression à 56 % de la capacité installée d’ici 2027.
Le Maroc confirme aussi ses ambitions dans le domaine de l’hydrogène vert. À l’issue de l’« Offre Maroc », cinq opérateurs internationaux ont été retenus pour développer six projets majeurs à travers différentes régions du Royaume. Parmi eux figurent Ornx, Cepsa, Taqa, Enel Green Power, Acwa Power, ainsi que plusieurs consortiums européens et asiatiques. Ces initiatives stratégiques, soutenues par la Banque européenne d’investissement et d’autres institutions internationales, visent à doter le Maroc d’une capacité compétitive à l’export tout en fournissant une énergie propre à son industrie locale.
Sur le front du gaz, le Royaume s’apprête à franchir une étape historique. Grâce au projet de Sound Energy à Tendrara, le Maroc produira pour la première fois du gaz naturel liquéfié dès 2025. Cette infrastructure clé permettra de diversifier les sources d’approvisionnement, de renforcer la sécurité énergétique et de répondre à la demande croissante du secteur industriel. Le renforcement de la souveraineté énergétique passe également par des partenariats structurants. En mai 2025, le Maroc a conclu des accords stratégiques avec TAQA Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, afin d’accélérer le déploiement d’un programme national dédié aux énergies renouvelables et aux capacités électriques.
· Une Gouvernance rénovée : En promouvant un pouvoir plus décentralisé et concerté, le Maroc a rompu avec les schémas de centralisation rigide, renforçant ainsi l'efficacité de la gestion de ses affaires internes et la proximité avec ses citoyens.
· L'Autonomie multidimensionnelle : La vision Royale vise à consolider l'indépendance du pays à travers des piliers concrets : l'autonomie économique, la réforme éducative, la justice sociale et la transition environnementale.
· Une Diplomatie d'influence : Le Maroc s'est imposé sur la scène internationale grâce à une diplomatie proactive et crédible, fondée sur des initiatives tangibles. La cause nationale du Sahara marocain reste au cœur de cette action, portée par une dynamique irréversible.
· Un développement ancré et durable : Ce modèle de développement est conçu pour être pérenne. Il puise sa force dans la justice sociale, la cohésion entre toutes les régions du Royaume et l'innovation comme levier de progrès.
Ainsi, le Maroc construit un avenir où la souveraineté nationale, la modernité et la durabilité sont indissociables.
Dans votre ouvrage, quelles réalisations ou réformes illustrent le mieux la capacité du Maroc à préserver et affirmer sa souveraineté sur le plan national et international ?
La souveraineté renforcée du Maroc se concrétise à travers des réformes et des projets structurants, tant sur le plan interne qu'international. · Souveraineté sociale et juridique : La révision ambitieuse de la Moudawana (Code de la famille) en 2004 a constitué une réforme pionnière. Elle illustre la capacité du Royaume à moderniser ses institutions en harmonie avec ses valeurs, renforçant ainsi les droits des femmes et la cohésion sociale.
· Souveraineté territoriale et diplomatique : La mise à jour constante et soutenue du plan d'autonomie pour les provinces du Sud incarne la détermination du Maroc à défendre son intégrité territoriale. Cette initiative crédible et constructive, largement soutenue par la communauté internationale, positionne le Royaume en acteur de paix et de solution.
· Souveraineté économique et territoriale : Cette vision se traduit également par des investissements massifs dans les infrastructures, le déploiement de modèles économiques durables (tels que l'économie bleue et la valorisation des zones montagneuses) et la promotion de l'entrepreneuriat. Cette gouvernance proactive et inclusive stimule le développement local et améliore concrètement le quotidien des citoyens.
En tant qu’ancien chef de protocole / cabinet dans les institutions marocaines, comment percevez vous l’engagement institutionnel de notre pays autour de cette thématique de la souveraineté ?
L’engagement institutionnel est profond et structuré, avec une mobilisation claire des partis politiques, des ministères et des conseillers royaux pour soutenir la vision du Souverain. Les institutions marocaines ont pris un rôle actif dans la concertation suivie pour actualiser les initiatives stratégiques, notamment autour du Sahara, pour traduire la souveraineté en actions concrètes. Ce rôle se manifeste par l’harmonisation des politiques publiques, la transparence dans la gouvernance et l’intégration des divers acteurs nationaux autour d’une vision commune de souveraineté nationale forte et durable.
Une souveraineté économique pour résister aux turbulences mondiales
Pour le Maroc, la souveraineté économique n’est plus un simple slogan, mais une exigence stratégique. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, l’inflation importée et les dépendances extérieures ont mis en lumière la vulnérabilité des économies trop ouvertes.Bâtir cette souveraineté économique implique pour le Royaume de renforcer son tissu industriel, de promouvoir le « Made in Morocco », de maîtriser les secteurs stratégiques et de réduire les dépendances dans les domaines essentiels. Cela passe également par le soutien à l’innovation, l’encouragement à la montée en gamme technologique et la création d’un environnement propice à des investissements durables et responsables.
Cette dynamique est portée par l’impulsion constante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a guidé la mise en œuvre de stratégies industrielles ambitieuses, soutenues par des infrastructures de pointe. Des projets structurants comme le port Tanger Med, plus de 1 600 km d’autoroutes, la création de 150 zones industrielles et la mobilisation de 40 000 hectares de foncier industriel ont jalonné cette transformation. Des initiatives récentes, telles que le complexe industriel de moteurs d’avions à Casablanca ou l’extension du train à grande vitesse vers Marrakech, viennent renforcer et diversifier cet écosystème en plein essor.
L’autonomie productive poursuivie par le Maroc n’implique pas un repli sur soi ; au contraire, elle confère au pays plus de force, de crédibilité et de compétitivité sur la scène internationale.
La souveraineté sanitaire : une priorité révélée par les crises
La pandémie de COVID-19 a démontré à quel point la santé est un pilier de sécurité nationale. Elle a également illustré la nécessité pour le Maroc de développer ses propres capacités sanitaires. La souveraineté sanitaire marocaine repose notamment sur la production locale de médicaments essentiels, le développement de capacités en biotechnologie, la formation de compétences médicales spécialisées, la modernisation continue du système hospitalier et la maîtrise des technologies clés, notamment dans les vaccins. Pour rappel, le Maroc s’est distingué par une gestion exemplaire de la crise sanitaire, sans pénurie d’aucune sorte. Le Royaume a renforcé sa sécurité sanitaire grâce à un dispositif efficace d’approvisionnement en médicaments, vaccins et équipements.L’énergie : pilier central d’une souveraineté durable
Pour le Maroc, l’indépendance énergétique est un pilier fondamental de la souveraineté globale. Dans un contexte mondial volatil, marqué par les fluctuations des prix du pétrole et du gaz, le Royaume fait de la transition énergétique un levier stratégique. Le développement massif de l’énergie solaire, éolienne et hydraulique, ainsi que l’émergence d’une filière de l’hydrogène vert, permet au Maroc de réduire sa dépendance aux importations, de renforcer sa sécurité énergétique et de se positionner comme une plateforme régionale de production d’énergie propre. La souveraineté énergétique du Maroc passe également par la maîtrise des réseaux, des technologies de stockage et par l’intégration harmonieuse de la production locale dans son tissu économique.Le Maroc prévoit des investissements massifs, en particulier dans les filières solaire et éolienne, afin de dépasser l’objectif national de 52 % de part des énergies renouvelables (EnR) dans le mix électrique d’ici 2030. Le Plan d’équipement électrique 2025 2030, piloté par l’ONEE, prévoit à ce titre un investissement de 120 milliards de dirhams sur la période (hors projets Transport). La part des EnR dans la capacité installée a déjà progressé, passant de 37 % en 2021 à plus de 45 % aujourd’hui. L’État ambitionne d’atteindre 52 % dès 2026, soit quatre ans avant la date prévue par la stratégie énergétique nationale. L’Office table sur une progression à 56 % de la capacité installée d’ici 2027.
Le Maroc confirme aussi ses ambitions dans le domaine de l’hydrogène vert. À l’issue de l’« Offre Maroc », cinq opérateurs internationaux ont été retenus pour développer six projets majeurs à travers différentes régions du Royaume. Parmi eux figurent Ornx, Cepsa, Taqa, Enel Green Power, Acwa Power, ainsi que plusieurs consortiums européens et asiatiques. Ces initiatives stratégiques, soutenues par la Banque européenne d’investissement et d’autres institutions internationales, visent à doter le Maroc d’une capacité compétitive à l’export tout en fournissant une énergie propre à son industrie locale.
Sur le front du gaz, le Royaume s’apprête à franchir une étape historique. Grâce au projet de Sound Energy à Tendrara, le Maroc produira pour la première fois du gaz naturel liquéfié dès 2025. Cette infrastructure clé permettra de diversifier les sources d’approvisionnement, de renforcer la sécurité énergétique et de répondre à la demande croissante du secteur industriel. Le renforcement de la souveraineté énergétique passe également par des partenariats structurants. En mai 2025, le Maroc a conclu des accords stratégiques avec TAQA Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, afin d’accélérer le déploiement d’un programme national dédié aux énergies renouvelables et aux capacités électriques.
Data centers et cloud : piliers de la souveraineté numérique
La souveraineté technologique constitue la condition essentielle d’une transformation numérique durable au Maroc. Le développement d’un cloud souverain marocain est désormais une priorité stratégique, inscrite dans le décret n° 2-24-921 encadrant l’hébergement des données sensibles sous juridiction nationale. Le Maroc dispose aujourd’hui d’une capacité installée d’environ 25 à 30 MW, loin derrière l’Afrique du Sud (400 MW). Cependant, avec le projet de Dakhla, la capacité nationale passera à 500 MW, plaçant le Royaume sur la carte africaine et internationale des data centers hyperscale. Connecté au monde par des câbles sous-marins intercontinentaux, ce data center, alimenté à 100% par les énergies renouvelables, est le pilier du programme « Du4AZ » (Digital for Sustainable Development), qui vise à faire du Maroc un carrefour numérique arabo-africain. L’essor du cloud, la multiplication exponentielle des données, l’offensive de l’intelligence artificielle et le lancement de la 5G, font de la capacité locale de stockage et de traitement des données un enjeu urgent pour le Royaume. Cette quête de souveraineté globale n’est ni un repli ni une fermeture : elle vise à renforcer l’autonomie stratégique du Royaume, tout en maintenant une ouverture maîtrisée sur le monde, fondée sur l’innovation, la compétitivité et la durabilité.Radouane Himdi, auteur de l'ouvrage «Le règne visionnaire du Roi Mohammed VI : Un quart de siècle de réformes et de progrès» et ancien directeur du protocole au sein du Parlement : « La Vision Royale fait du Maroc un modèle de souveraineté moderne et assumée »
Le Matin : Dans votre ouvrage «Le règne visionnaire du Roi Mohammed VI : Un quart de siècle de réformes et de progrès», vous évoquez la vision du Souverain. Pourriez vous nous expliquer comment vous pensez que cette vision continue de guider le Maroc vers une souveraineté complète et durable ?
Radouane Himdi :
· Une Gouvernance rénovée : En promouvant un pouvoir plus décentralisé et concerté, le Maroc a rompu avec les schémas de centralisation rigide, renforçant ainsi l'efficacité de la gestion de ses affaires internes et la proximité avec ses citoyens.
· L'Autonomie multidimensionnelle : La vision Royale vise à consolider l'indépendance du pays à travers des piliers concrets : l'autonomie économique, la réforme éducative, la justice sociale et la transition environnementale.
· Une Diplomatie d'influence : Le Maroc s'est imposé sur la scène internationale grâce à une diplomatie proactive et crédible, fondée sur des initiatives tangibles. La cause nationale du Sahara marocain reste au cœur de cette action, portée par une dynamique irréversible.
· Un développement ancré et durable : Ce modèle de développement est conçu pour être pérenne. Il puise sa force dans la justice sociale, la cohésion entre toutes les régions du Royaume et l'innovation comme levier de progrès.
Ainsi, le Maroc construit un avenir où la souveraineté nationale, la modernité et la durabilité sont indissociables.
Dans votre ouvrage, quelles réalisations ou réformes illustrent le mieux la capacité du Maroc à préserver et affirmer sa souveraineté sur le plan national et international ?
La souveraineté renforcée du Maroc se concrétise à travers des réformes et des projets structurants, tant sur le plan interne qu'international. · Souveraineté sociale et juridique : La révision ambitieuse de la Moudawana (Code de la famille) en 2004 a constitué une réforme pionnière. Elle illustre la capacité du Royaume à moderniser ses institutions en harmonie avec ses valeurs, renforçant ainsi les droits des femmes et la cohésion sociale.
· Souveraineté territoriale et diplomatique : La mise à jour constante et soutenue du plan d'autonomie pour les provinces du Sud incarne la détermination du Maroc à défendre son intégrité territoriale. Cette initiative crédible et constructive, largement soutenue par la communauté internationale, positionne le Royaume en acteur de paix et de solution.
· Souveraineté économique et territoriale : Cette vision se traduit également par des investissements massifs dans les infrastructures, le déploiement de modèles économiques durables (tels que l'économie bleue et la valorisation des zones montagneuses) et la promotion de l'entrepreneuriat. Cette gouvernance proactive et inclusive stimule le développement local et améliore concrètement le quotidien des citoyens.
En tant qu’ancien chef de protocole / cabinet dans les institutions marocaines, comment percevez vous l’engagement institutionnel de notre pays autour de cette thématique de la souveraineté ?
L’engagement institutionnel est profond et structuré, avec une mobilisation claire des partis politiques, des ministères et des conseillers royaux pour soutenir la vision du Souverain. Les institutions marocaines ont pris un rôle actif dans la concertation suivie pour actualiser les initiatives stratégiques, notamment autour du Sahara, pour traduire la souveraineté en actions concrètes. Ce rôle se manifeste par l’harmonisation des politiques publiques, la transparence dans la gouvernance et l’intégration des divers acteurs nationaux autour d’une vision commune de souveraineté nationale forte et durable.
