Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a lancé un avertissement ferme sur les dérives de gouvernance qui minent les universités marocaines. Devant la Commission de l’enseignement de la Chambre des conseillers, il a pointé du doigt un dysfonctionnement structurel : l’absence quasi totale de mécanismes de contrôle sur l’action des présidents des universités, qu’il décrit comme un “pouvoir sans contre-pouvoir”.
Avec une franchise rare dans un exercice institutionnel, El Midaoui a évoqué son propre vécu à la tête d’une université pour illustrer l’ampleur du problème. « J’étais président d’université : si je voulais travailler, je travaillais. Si je ne voulais pas, je ne travaillais pas. Personne ne me demandait de comptes. Personne ne m’interrogeait sur les réalisations, ni sur l’exécution budgétaire », a-t-il témoigné. Une situation qu’il estime généralisée dans toutes les universités du Royaume, dénonçant l’idée même d’un responsable public exerçant sans obligation de reddition. « Même le Chef du gouvernement se présente une fois par mois devant le Parlement », a-t-il rappelé.
Pour le ministre, ce vide de responsabilité entraîne un autre coût majeur : l’absence de continuité dans les politiques universitaires. Chaque nouveau président arrive avec son propre programme, sans jamais s’appuyer sur les acquis de son prédécesseur. « On repart de zéro à chaque fois », déplore-t-il, alors que le projet de loi actuel s’inscrit précisément dans la logique inverse : inscrire l’enseignement supérieur dans une trajectoire de continuité et de consolidation des politiques publiques.
S’agissant de l’autonomie universitaire, El Midaoui a rappelé qu’elle est bien réelle – et même très large. « L’autonomie financière atteint 97 %. La tutelle ne décide pas, elle ne signe pas. Les universités reçoivent plus de 98 % du budget du ministère, et c’est le président qui exécute. Le ministère ne se mêle pas du tout du détail de la gestion », explique-t-il. Le problème n’est donc pas un excès d’ingérence, mais plutôt l’absence d’un dispositif de contrôle interne solide. « Les structures censées exercer la supervision ne le font pas », ajoute-t-il.
Le texte prévoit également la structuration des réseaux de présidents d’université et de directeurs d’établissements, afin d’assurer une meilleure cohérence des décisions académiques et administratives. « L’autonomie testée depuis 2000 a révélé des failles. Nous devons garantir la continuité des politiques publiques, le respect des structures internes et la responsabilité réelle », insiste El Midaoui. Il juge par exemple « impensable » qu’un Conseil d’université puisse « passer deux jours à valider un seul point », symptôme, selon lui, de lourdeurs qui freinent l’efficacité de la gouvernance universitaire.
Avec une franchise rare dans un exercice institutionnel, El Midaoui a évoqué son propre vécu à la tête d’une université pour illustrer l’ampleur du problème. « J’étais président d’université : si je voulais travailler, je travaillais. Si je ne voulais pas, je ne travaillais pas. Personne ne me demandait de comptes. Personne ne m’interrogeait sur les réalisations, ni sur l’exécution budgétaire », a-t-il témoigné. Une situation qu’il estime généralisée dans toutes les universités du Royaume, dénonçant l’idée même d’un responsable public exerçant sans obligation de reddition. « Même le Chef du gouvernement se présente une fois par mois devant le Parlement », a-t-il rappelé.
Pour le ministre, ce vide de responsabilité entraîne un autre coût majeur : l’absence de continuité dans les politiques universitaires. Chaque nouveau président arrive avec son propre programme, sans jamais s’appuyer sur les acquis de son prédécesseur. « On repart de zéro à chaque fois », déplore-t-il, alors que le projet de loi actuel s’inscrit précisément dans la logique inverse : inscrire l’enseignement supérieur dans une trajectoire de continuité et de consolidation des politiques publiques.
S’agissant de l’autonomie universitaire, El Midaoui a rappelé qu’elle est bien réelle – et même très large. « L’autonomie financière atteint 97 %. La tutelle ne décide pas, elle ne signe pas. Les universités reçoivent plus de 98 % du budget du ministère, et c’est le président qui exécute. Le ministère ne se mêle pas du tout du détail de la gestion », explique-t-il. Le problème n’est donc pas un excès d’ingérence, mais plutôt l’absence d’un dispositif de contrôle interne solide. « Les structures censées exercer la supervision ne le font pas », ajoute-t-il.
Un nouveau modèle de gouvernance : le Conseil des gouverneurs
Pour combler ce vide, le nouveau projet de loi sur l’enseignement supérieur introduit plusieurs mécanismes inédits, souligne le responsable. La mesure la plus structurante est la création d’un Conseil des gouverneurs, une instance indépendante chargée de superviser les stratégies, les projets, les contrats État–universités et l’ancrage territorial des établissements. Particularité notable : ses rapports ne seront pas adressés au ministère mais directement au Chef du gouvernement, garantissant ainsi une autonomie renforcée et une supervision dépolitisée.Le texte prévoit également la structuration des réseaux de présidents d’université et de directeurs d’établissements, afin d’assurer une meilleure cohérence des décisions académiques et administratives. « L’autonomie testée depuis 2000 a révélé des failles. Nous devons garantir la continuité des politiques publiques, le respect des structures internes et la responsabilité réelle », insiste El Midaoui. Il juge par exemple « impensable » qu’un Conseil d’université puisse « passer deux jours à valider un seul point », symptôme, selon lui, de lourdeurs qui freinent l’efficacité de la gouvernance universitaire.
