En 2025, le Maroc avance à grands pas vers la modernisation de ses villes et le renforcement de son État social. Pourtant, pour des millions de Marocains, la vie quotidienne reste rythmée par des défis très concrets : pouvoir d’achat sous pression, difficulté à se loger et mobilités longues et coûteuses. Dans ce paysage, les politiques publiques déployées par l’État se multiplient et tentent d’apporter des réponses tangibles.
Coût de la vie : arbitrages quotidiens et filets de sécurité
Pour beaucoup, la réalité des prix est palpable chaque semaine au marché ou au supermarché. Selon le Haut‑Commissariat au Plan (HCP), l’inflation au Maroc reste modérée mais persistante, avec une progression d’environ 0,9% sur les neuf premiers mois de 2025, principalement tirée par les produits alimentaires. Cette inflation reste conforme aux prévisions de Bank Al‑Maghrib et témoigne d’une stabilisation des prix, même si elle n’efface pas les tensions vécues par les ménages.
Selon l’indice Numbeo de 2025, Casablanca, Rabat et Marrakech figurent parmi les villes africaines où le coût de la vie est le plus élevé sur le continent, avec des dépenses mensuelles estimées hors logement à environ 5.483 DH à Casablanca, 5.290 DH à Rabat et 5.141 DH à Marrakech. Et pour beaucoup de ménages urbains, ces tensions se traduisent par un sentiment d’étirement du budget et par des arbitrages quotidiens : choisir entre qualité et prix, proximité et commodité, ou encore consommation locale versus importée.
Selon l’indice Numbeo de 2025, Casablanca, Rabat et Marrakech figurent parmi les villes africaines où le coût de la vie est le plus élevé sur le continent, avec des dépenses mensuelles estimées hors logement à environ 5.483 DH à Casablanca, 5.290 DH à Rabat et 5.141 DH à Marrakech. Et pour beaucoup de ménages urbains, ces tensions se traduisent par un sentiment d’étirement du budget et par des arbitrages quotidiens : choisir entre qualité et prix, proximité et commodité, ou encore consommation locale versus importée.
C’est ce que confirme Meryem, pour laquelle chaque sortie au marché est un exercice de calcul. «Je compare les prix, j’essaie de planifier chaque achat. Parfois, il faut renoncer à certains produits», déclare cette mère de trois enfants qui réside à Rabat. «Avant, on achetait sans trop réfléchir. Aujourd’hui, on calcule presque chaque dirham», déplore-t-elle. Les nouvelles générations, plus connectées et informées, adoptent pour leur part des stratégies numériques pour optimiser leurs dépenses, des applications de comparaison de prix aux services de livraison à domicile plus compétitifs.
Face à ces défis, l’État marocain a engagé des stratégies financières pour soutenir le pouvoir d’achat. Au niveau budgétaire, plus de 110 milliards de dirhams ont été alloués entre 2022 et 2025 pour soutenir le pouvoir d’achat et atténuer les chocs des ménages, y compris à travers des subventions sur l’eau, l’électricité et une supervision renforcée des marchés pour lutter contre les pratiques spéculatives. Rien qu’en 2025, le gouvernement a consacré une enveloppe d’environ 16,5 milliards de dirhams dans le projet de loi de Finances au soutien du pouvoir d’achat, notamment via le maintien des subventions sur le gaz butane, le sucre ou la farine, mais aussi la suspension de certains droits de douane, la réforme de l'impôt sur le revenu et la poursuite du soutien direct aux familles en situation de précarité.
Face à ces défis, l’État marocain a engagé des stratégies financières pour soutenir le pouvoir d’achat. Au niveau budgétaire, plus de 110 milliards de dirhams ont été alloués entre 2022 et 2025 pour soutenir le pouvoir d’achat et atténuer les chocs des ménages, y compris à travers des subventions sur l’eau, l’électricité et une supervision renforcée des marchés pour lutter contre les pratiques spéculatives. Rien qu’en 2025, le gouvernement a consacré une enveloppe d’environ 16,5 milliards de dirhams dans le projet de loi de Finances au soutien du pouvoir d’achat, notamment via le maintien des subventions sur le gaz butane, le sucre ou la farine, mais aussi la suspension de certains droits de douane, la réforme de l'impôt sur le revenu et la poursuite du soutien direct aux familles en situation de précarité.
Logement : aides ciblées face à un marché tendu
Le marché du logement demeure un enjeu central pour les Marocains. Dans les grandes villes, les prix immobiliers restent élevés : selon des indices récents, le coût moyen d’un appartement dans les zones urbaines marocaines varie de 13.650 à plus de 15.000 dirhams le mètre carré, une somme difficile à mobiliser pour de nombreux ménages. Quant aux loyers, ils ont augmenté en moyenne de 5% sur un an.
Youssef, jeune ingénieur à Casablanca, témoigne : «Trouver un appartement abordable reste un défi. Les prix sont hors de portée, surtout dans le centre-ville». À Casablanca et Rabat, le coût de la vie et les loyers élevés poussent à habiter en périphérie et à adopter des solutions de mobilité innovantes. À Marrakech, la proximité avec les zones touristiques permet des revenus complémentaires, mais accentue la pression sur les prix locaux. Fès et Agadir offrent un compromis entre coût plus raisonnable et accès limité aux services modernes.
Un élément concret de la réponse de l’État est le programme national d’aide au logement direct, déployé depuis 2024 avec un cadre opérationnel actif en 2025. Selon les chiffres livrés en novembre dernier par Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, quelque 75.760 personnes ont bénéficié de ce programme, dont une large part (62%) pour des logements dont le prix est compris entre 300.000 et 700.000 DH. Les femmes représentent 47% des bénéficiaires, les jeunes de moins de 40 ans 55% et les Marocains résidant à l'étranger 24%.
Pour rappel, ce dispositif prévoit un soutien direct de 100.000 DH pour les logements de moins de 300.000 DH ou de 70.000 DH pour ceux entre 300.000 et 700.000 DH, une aide significative qui vise à réduire l’effort financier initial des acheteurs, notamment les jeunes, les femmes et les Marocains résidant à l’étranger (24% des bénéficiaires à septembre 2025), ce qui atteste l’ampleur de la demande pour des logements abordables.
Fatima, enseignante, commente : «Cette aide a fait une réelle différence pour nous. Elle ne règle pas tous les problèmes de logement, mais elle rend la situation beaucoup plus accessible». Elle précise que les jeunes familles se tournent de plus en plus vers la périphérie des villes, où le foncier reste moins cher, mais où la question de la mobilité et de l’accès aux services devient centrale.
La dynamique des aides au logement s’inscrit dans un contexte plus large où l’État dépense des milliards pour réduire le déficit en logements et soutenir la construction nouvelle. Sur les dix dernières années, le ministère a investi environ 9,2 milliards de dirhams, dont 6,38 milliards sous le mandat actuel, favorisant plus de 67.000 ménages relogés et réduisant légèrement le déficit global de logements estimé. Si des programmes comme «Villes sans bidonvilles» ont contribué à améliorer les conditions d’habitat de centaines de milliers de familles durant les décennies précédentes, les réformes récentes sont désormais centrées sur l’aide directe aux ménages et sur les solutions de logement flexible comme la location avec soutien financier pour la classe moyenne (nouvelle stratégie annoncée en fin 2025).
Youssef, jeune ingénieur à Casablanca, témoigne : «Trouver un appartement abordable reste un défi. Les prix sont hors de portée, surtout dans le centre-ville». À Casablanca et Rabat, le coût de la vie et les loyers élevés poussent à habiter en périphérie et à adopter des solutions de mobilité innovantes. À Marrakech, la proximité avec les zones touristiques permet des revenus complémentaires, mais accentue la pression sur les prix locaux. Fès et Agadir offrent un compromis entre coût plus raisonnable et accès limité aux services modernes.
Un élément concret de la réponse de l’État est le programme national d’aide au logement direct, déployé depuis 2024 avec un cadre opérationnel actif en 2025. Selon les chiffres livrés en novembre dernier par Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, quelque 75.760 personnes ont bénéficié de ce programme, dont une large part (62%) pour des logements dont le prix est compris entre 300.000 et 700.000 DH. Les femmes représentent 47% des bénéficiaires, les jeunes de moins de 40 ans 55% et les Marocains résidant à l'étranger 24%.
Pour rappel, ce dispositif prévoit un soutien direct de 100.000 DH pour les logements de moins de 300.000 DH ou de 70.000 DH pour ceux entre 300.000 et 700.000 DH, une aide significative qui vise à réduire l’effort financier initial des acheteurs, notamment les jeunes, les femmes et les Marocains résidant à l’étranger (24% des bénéficiaires à septembre 2025), ce qui atteste l’ampleur de la demande pour des logements abordables.
Fatima, enseignante, commente : «Cette aide a fait une réelle différence pour nous. Elle ne règle pas tous les problèmes de logement, mais elle rend la situation beaucoup plus accessible». Elle précise que les jeunes familles se tournent de plus en plus vers la périphérie des villes, où le foncier reste moins cher, mais où la question de la mobilité et de l’accès aux services devient centrale.
La dynamique des aides au logement s’inscrit dans un contexte plus large où l’État dépense des milliards pour réduire le déficit en logements et soutenir la construction nouvelle. Sur les dix dernières années, le ministère a investi environ 9,2 milliards de dirhams, dont 6,38 milliards sous le mandat actuel, favorisant plus de 67.000 ménages relogés et réduisant légèrement le déficit global de logements estimé. Si des programmes comme «Villes sans bidonvilles» ont contribué à améliorer les conditions d’habitat de centaines de milliers de familles durant les décennies précédentes, les réformes récentes sont désormais centrées sur l’aide directe aux ménages et sur les solutions de logement flexible comme la location avec soutien financier pour la classe moyenne (nouvelle stratégie annoncée en fin 2025).
Mobilité urbaine : contraintes et investissements
Les difficultés d’accès au logement conjuguées à l’expansion urbaine ont un impact direct sur la mobilité. Dans les métropoles comme Casablanca ou Rabat, les trajets domicile‑travail sont longs. Youssef, fonctionnaire à Rabat, raconte : «Mes trajets quotidiens prennent parfois plus d’une heure. C’est long, mais on commence à sentir les effets des nouvelles lignes de tram et des améliorations des bus». Le trajet moyen domicile-travail est estimé à 55 minutes à Casablanca, 40 minutes à Rabat et 35 minutes à Marrakech.
Pour réduire cette contrainte, l’État a investi massivement dans les infrastructures de transport. Outre les politiques municipales classiques (trams, bus), le Maroc a engagé des projets à grande échelle, notamment dans le ferroviaire. Le Royaume a approuvé un plan d’expansion ferroviaire de près de 96 milliards de dirhams, visant à étendre le réseau à plus de villes d’ici 2040, y compris des lignes à grande vitesse, et l’achat de centaines de nouveaux trains pour les liaisons interurbaines et urbaines.
Dans la métropole de Casablanca, des projets de réseau express régional (RER) et d’infrastructure ferroviaire locale ont été validés pour un coût d’environ 48 milliards de dirhams, incluant la construction de nouvelles gares, 260 km de voies et de nombreuses améliorations du réseau existant, un signe concret que les autorités multiplient les leviers pour décongestionner les axes urbains et améliorer l’accès aux zones périphériques.
Ces investissements s’ajoutent aux extensions des réseaux de tramway et à d’autres projets de mobilité (15 km du tramway à Casablanca et 6 km à Rabat, modernisation des lignes de bus, renforcement des flottes et création de parkings relais...), avec une logique de transport intégré visant à réduire le temps de déplacement des citoyens et encourager l’usage des transports publics et semi‑collectifs. Aujourd’hui, 42% des Casablancais et 38% des habitants de Rabat utilisent régulièrement les transports publics. Ces améliorations réduisent le stress quotidien pour certains, mais les heures de pointe restent un défi.
Pour réduire cette contrainte, l’État a investi massivement dans les infrastructures de transport. Outre les politiques municipales classiques (trams, bus), le Maroc a engagé des projets à grande échelle, notamment dans le ferroviaire. Le Royaume a approuvé un plan d’expansion ferroviaire de près de 96 milliards de dirhams, visant à étendre le réseau à plus de villes d’ici 2040, y compris des lignes à grande vitesse, et l’achat de centaines de nouveaux trains pour les liaisons interurbaines et urbaines.
Dans la métropole de Casablanca, des projets de réseau express régional (RER) et d’infrastructure ferroviaire locale ont été validés pour un coût d’environ 48 milliards de dirhams, incluant la construction de nouvelles gares, 260 km de voies et de nombreuses améliorations du réseau existant, un signe concret que les autorités multiplient les leviers pour décongestionner les axes urbains et améliorer l’accès aux zones périphériques.
Ces investissements s’ajoutent aux extensions des réseaux de tramway et à d’autres projets de mobilité (15 km du tramway à Casablanca et 6 km à Rabat, modernisation des lignes de bus, renforcement des flottes et création de parkings relais...), avec une logique de transport intégré visant à réduire le temps de déplacement des citoyens et encourager l’usage des transports publics et semi‑collectifs. Aujourd’hui, 42% des Casablancais et 38% des habitants de Rabat utilisent régulièrement les transports publics. Ces améliorations réduisent le stress quotidien pour certains, mais les heures de pointe restent un défi.
Un équilibre en mutation
Les témoignages et les chiffres montrent un quotidien marqué par des contraintes concrètes. Les réponses publiques et les données officielles montrent que le pays ne néglige pas ces sujets, avec des investissements budgétaires et des programmes structurants qui apportent des solutions tangibles et parfois rapides. Elles ne suppriment pas toutes les difficultés, mais elles participent à un équilibre progressif entre tensions du quotidien et dispositifs de soutien.
À l’aube de 2026, ces constats et ces initiatives offrent une perspective claire : les efforts entrepris pour alléger les contraintes du quotidien devront se poursuivre et s’adapter, afin que l’année à venir soit non seulement celle de la continuité des réformes, mais aussi celle d’une amélioration tangible de la qualité de vie pour tous les Marocains.
À l’aube de 2026, ces constats et ces initiatives offrent une perspective claire : les efforts entrepris pour alléger les contraintes du quotidien devront se poursuivre et s’adapter, afin que l’année à venir soit non seulement celle de la continuité des réformes, mais aussi celle d’une amélioration tangible de la qualité de vie pour tous les Marocains.
