Menu
Search
Dimanche 28 Avril 2024
S'abonner
close
Dimanche 28 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Voici comment le secteur touristique s’adapte à la pénurie d’eau

À l'heure où les réserves d'eau du Maroc s'amenuisent inexorablement, tous les secteurs économiques portent le devoir absolu d'optimiser leur utilisation de cette ressource vitale. Comment cela est-il envisagé dans le secteur touristique avec ses 4.000 unités hôtelières ? Et comment les opérateurs dans cette filière importante de l’économie nationale entendent-ils répondre à cette nouvelle contrainte ? Voici l’éclairage du président du Conseil régional du tourisme de la région de Casablanca-Settat, Othmane Cherif Alami.

L'industrie touristique et hôtelière est engagée depuis plus de 20 ans sur la voie d'une consommation rationalisée de l'eau. C'est ce qu'a répondu M. Cherif Alami, invité de l'émission «L'info en face», lorsque Rachid Hallaouy lui a demandé pourquoi le ministère du Tourisme ne donnait pas encore d'alerte sur l’impératif de revoir le mode de consommation de l'eau.



«L'industrie touristique et hôtelière a déjà pris en compte ce dispositif en matière de consommation d'eau. Dans les hôtels, par exemple, et cela est d’usage depuis plus de vingt ans maintenant, le lavage des serviettes est laissé à la discrétion du client, qui peut les laisser accrochées, et donc on ne va pas les changer chaque jour, comme les normes d'hospitalité hôtelière le voudraient», souligne le président du CRT de Casablanca-Settat. Autre exemple cité par M. Cherif Alami : la grande station de traitement des eaux usées cofinancée par les clubs de golf de Marrakech, l'État et la région, pour arroser les différents parcours de golf de Marrakech.

Et M. Cherif Alami de rappeler aussi que depuis 2006, il y a une obligation de supprimer les baignoires dans les hôtels (alors qu'avant il y avait une obligation d'avoir des baignoires, même dans les hôtels 3 étoiles) et que même pour les hôtels 5 étoiles, il y a maintenant une obligation de limiter les baignoires à 20% du nombre de chambres, et encore cela devrait être bientôt supprimé. Le président du CRT de Casablanca-Settat a fait remarquer que les ménages et les particuliers dans les villes utilisent moins de 15% de l'eau dans le Royaume, tandis que le reste est largement consacré à l'agriculture, où ce bien rare se perd faute de canalisations et de bassins de rétention adéquats.

La consommation d'eau dans les hôtels est estimée à 150 litres/nuitée

En ce qui concerne la consommation moyenne d'eau par nuitée dans les différents hôtels, et en l'absence de données précises à ce sujet, M. Cherif Alami a fait savoir que les estimations faisaient état d'une consommation quotidienne moyenne de 150 litres dans les hôtels classés 4, 3 et 2 étoiles, et de 300 litres par jour dans les hôtels classés 5 étoiles. Le président du CRT de Casablanca-Settat a également précisé que sur les 4.000 unités hôtelières que compte le Royaume, plus de la moitié intègre les règles relatives à l'économie d'eau et à la sobriété énergétique, alors que le reste ne peut être comptabilisé comme étant à forte consommation d'eau, dans la mesure où il n'y a pas de jardins, de piscines ou de baignoires.

Et M. Cherif Alami d'insister sur le fait que l'objectif de doubler le nombre de touristes visitant le Maroc à 26 millions et de réaliser 150 milliards de dirhams de recettes ne se fera pas au détriment de cette source vitale qu'est l'eau. Au contraire, affirme-t-il, la feuille de route 2023-2026 du secteur met clairement l'accent sur un tourisme «responsable et durable», et il existe même des lignes directrices à prendre en compte pour les futurs projets touristiques au niveau de chaque région en fonction de ses capacités en ressources hydriques.
Lisez nos e-Papers