Lundi 17 mars 2025, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a dévoilé son Rapport économique sur l’Afrique 2025, document stratégique attendu par les décideurs économiques du continent. Intitulé «Faire progresser la mise en œuvre de l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine», ce rapport arrive à un moment où l’Afrique cherche à renforcer son autonomie économique dans un environnement mondial instable.
L’équipe dirigée par Hopestone Kayiska Chavula, Simon Mevel et Lee Everts s’est appuyée sur des données empiriques pour évaluer le potentiel transformateur de la Zlecaf. «Nous nous positionnons comme un allié indéfectible dans le parcours de transformation du continent», affirment les auteurs, visant à convertir les promesses de l’accord en «gains économiques tangibles».
La numérisation représente également un levier puissant, notamment avec le développement des systèmes de paiement instantané, dont 28 nationaux et 3 régionaux étaient déjà opérationnels en 2023.
L’équipe dirigée par Hopestone Kayiska Chavula, Simon Mevel et Lee Everts s’est appuyée sur des données empiriques pour évaluer le potentiel transformateur de la Zlecaf. «Nous nous positionnons comme un allié indéfectible dans le parcours de transformation du continent», affirment les auteurs, visant à convertir les promesses de l’accord en «gains économiques tangibles».
Un avenir prometteur pour l’économie africaine
Les projections économiques sont encourageantes. À l’horizon 2045, les modèles d’équilibre général calculable anticipent une augmentation du PIB continental de 1,2%, soit 140,6 milliards de dollars. La production devrait croître de 0,5%, tandis que les exportations et importations progresseraient respectivement de 7,3 et 6,9%. «Ces projections mettent en lumière l’opportunité sans précédent offerte par la Zlecaf», note le rapport. Le bien-être général du continent devrait s’améliorer de 0,9%, représentant un gain de 9 milliards de dollars.Le Maroc, futur champion industriel du continent
Dans ce contexte, le Maroc émerge comme un acteur clé susceptible de tirer des bénéfices substantiels de la Zlecaf. Les projections révèlent que les gains marocains seraient principalement concentrés dans le secteur industriel, soulignant le potentiel des industries manufacturières marocaines de pénétrer davantage les marchés africains. Si le rapport prévoit initialement une légère diminution des recettes douanières marocaines de 0,3% en 2025, cette phase transitoire devrait être suivie d’une augmentation atteignant 3,3% en 2045, générant un apport supplémentaire de 0,2 milliard de dollars.Des secteurs stratégiques à fort potentiel
Le rapport identifie plusieurs secteurs prometteurs pour l’expansion du commerce intra-africain : bois et papier, produits chimiques, caoutchouc, plastique, produits pharmaceutiques, véhicules et équipements de transport, métaux et autres produits manufacturés. Ces domaines, où le Maroc dispose déjà d’une expertise reconnue, offrent des perspectives significatives de diversification des exportations et de renforcement des chaînes de valeur régionales.Éliminer les obstacles non tarifaires
Mais la pleine réalisation du potentiel de la Zlecaf nécessite l’élimination des obstacles non tarifaires (ONT) qui entravent le commerce intra-africain. «Chaque État partie est appelé à élaborer une matrice d’élimination limitée dans le temps», souligne la CEA. Des plateformes en ligne ont été créées pour permettre aux opérateurs de signaler les obstacles rencontrés, activant des procédures de résolution. Pour le Maroc, comme pour les autres nations africaines, la suppression des ONT est cruciale pour maximiser les bénéfices de la Zlecaf.Intégration des politiques climatiques et énergétiques
L’accord peut aider par ailleurs le continent à surmonter ses déficits énergétiques en favorisant le commerce transfrontalier de produits énergétiques. «La mise en œuvre de politiques climatiques pourrait accroître l’utilisation des énergies renouvelables en Afrique de 5 à 12% d’ici à 2045», projette le rapport. L’implication du Maroc dans le développement des énergies renouvelables laisse présager un rôle potentiel de premier plan dans le commerce de ces technologies à l’échelle continentale.Infrastructures et numérisation : des investissements nécessaires
Le rapport insiste sur la nécessité d’investir dans les infrastructures physiques et numériques. «L’Afrique devra investir 120,83 milliards de dollars dans les équipements de transport d’ici 2030», alerte la CEA.La numérisation représente également un levier puissant, notamment avec le développement des systèmes de paiement instantané, dont 28 nationaux et 3 régionaux étaient déjà opérationnels en 2023.