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Casablanca : la commune récupère 245 millions de dirhams et valide une série de projets structurants

La session ordinaire du Conseil communal de Casablanca, tenue mardi 7 octobre, a été marquée par deux annonces fortes : la récupération de plus de 245 millions de dirhams perdus dans d’anciens contentieux judiciaires, et l’adoption de plusieurs projets urbains majeurs destinés à transformer durablement la métropole.

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L’annonce de la maire, Nabila Rmili, a créé la surprise. La commune, a-t-elle révélé, est parvenue à recouvrer d’importantes sommes perdues au fil d’années de procédures et de litiges. « Ce résultat n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’un suivi rigoureux des dossiers judiciaires. Les irrégularités qui ont eu lieu par le passé ne se reproduiront plus », a affirmé Mme Rmili, avant de préciser que des plaintes pour escroquerie et détournement ont été déposées et feront l’objet d’un suivi judiciaire.

Les montants recouvrés traduisent, selon plusieurs conseillers, un début de redressement administratif et une meilleure gestion des affaires juridiques de la commune. Mais derrière cette réussite, une question demeure : qui est responsable de la perte initiale de ces fonds publics ?

Le chef du groupe du Rassemblement national des indépendants a été clair : « Nous avons récupéré des sommes colossales, mais la reddition des comptes doit suivre. Nous commençons à regagner la confiance des citoyens. » Même ton du côté de l’Istiqlal : « Ce travail met fin au gaspillage de l’argent public. Il faut rompre définitivement avec le laxisme et le désordre administratif », a déclaré le conseiller Abdelghani Marhani.



Le rapport présenté au Conseil montre que la commune reste exposée à un volume important de litiges :
  • 31 affaires liées à des atteintes matérielles,
  • 18 dossiers fiscaux,
  • 60 procédures concernant les bâtiments menaçant ruine,
  • 65 affaires relatives à des accidents, des loyers ou à la propriété,
  • et 50 contentieux portant sur la valorisation du patrimoine communal.
Ces chiffres témoignent de la complexité juridique d’une ville tentaculaire, encore marquée par des années de mauvaise gouvernance et de lenteurs administratives.

51 projets approuvés sur 58 à l’ordre du jour

Outre ces questions judiciaires, la séance a été l’occasion d’adopter 51 points sur un total de 58 inscrits à l’ordre du jour, en présence du secrétaire général de la Wilaya de la région Casablanca-Settat. Parmi les projets phares approuvés :
  1. La convention relative au transfert des engagements liés au relogement et à la compensation des bénéficiaires de l’Avenue Royale, incluant la démolition des habitations et la réaffectation des biens immobiliers concernés.
  2. La création du pôle urbain “Unité africaine” dans l’arrondissement de Ben M’Sick, destinée à redynamiser ce secteur de la ville.
  3. Une convention entre la commune, le CHU Ibn Rochd et la société Casablanca Iskane et Équipements pour la construction d’un pavillon d’accueil au centre d’oncologie (Pavillon 40).
  4. Des conventions de voirie dans la zone industrielle de Sidi Bernoussi et la construction de la route AC119 à Aïn Chock, en partenariat avec la Région, la Wilaya, l’ONCF et Casa Aménagement.
  5. Enfin, un accord entre la commune et l’Institut Pasteur pour renforcer la campagne de vaccination contre la rage.
Dans son intervention, Mme Rmili a salué le travail des commissions et des services communaux, tout en insistant sur la continuité des réformes.

« Ces réalisations répondent directement aux attentes des Casablancais et visent à améliorer leurs conditions de vie », a-t-elle souligné. La capitale économique semble ainsi entrer dans une phase nouvelle : celle du retour à la rigueur financière et à la transparence, mais aussi celle d’un engagement concret en faveur des projets structurants. Cependant, pour les habitants confrontés chaque jour aux problèmes de circulation, de propreté et de services publics, ces décisions ne prendront sens que lorsqu’elles se traduiront par des changements visibles dans leur quotidien.
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