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La stratégie de la région de Guelmim-Oued Noun pour vaincre le stress hydrique

Dans le cadre des célébrations du 25e anniversaire de l’accession de S.M. le Roi Mohammed VI au Trône, la région Guelmim-Oued Noun se lance dans une véritable révolution hydraulique. Face aux défis de la sécheresse et des changements climatiques, les autorités locales et nationales ont lancé un ambitieux programme de construction de barrages. Notre équipe a suivi pendant trois jours, du 24 au 26 juillet, sous une chaleur écrasante dépassant parfois les 50°C, l’inauguration de plusieurs chantiers majeurs.

Le soleil écrasant de juillet darde ses rayons sur les vastes étendues désertiques de la région Guelmim-Oued Noun. Sous une chaleur atteignant les 50°C, un convoi de journalistes s’enfonce dans les terres arides de la région de Guelmim-Oued Noun. Le point de départ était la province de Guelmim en direction du site de construction du barrage de Tarourast, entre Guelmim et Assa Zag. Nous sommes venus assister à la naissance d’une nouvelle ère pour cette région longtemps marginalisée : celle des grands barrages et de la maîtrise de l’eau.

Une politique ambitieuse face à la menace de pénurie

Notre périple débute à proximité d’Assa-Zag, où le wali de la région de Guelmim-Oued Noun, Mohamed Najem Abhaï, et la présidente du Conseil régional, Mbarka Bouaïda, donnent le coup d’envoi des travaux de construction de trois nouveaux barrages. D’un coût total de 391 millions de dirhams, ces ouvrages s’inscrivent dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. «Ces projets sont prioritaires pour faire face à la rareté de l’eau», explique Mbarka Bouaïda. «Ils s’inscrivent dans une convention de partenariat plus large visant à construire 10 barrages dans la région, pour un investissement total dépassant les 850 millions de dirhams.» Le barrage le plus imposant, Bouljir, aura une capacité de stockage de 8,4 millions de mètres cubes pour un coût de près de 220 millions de dirhams. Avec ses 42 mètres de haut et ses 416 mètres de long, il permettra d’irriguer entre 10.000 et 20.000 hectares de terres agricoles.Des ouvrages multifonctions pour sécuriser l’avenir

Le deuxième ouvrage, le barrage Tarourast, dont les travaux sont déjà avancés à 22%, stockera 1,6 million de mètres cubes d’eau pour un investissement de 128 millions de dirhams. Enfin, le barrage Aouinet Lahna, d’une capacité d’un million de mètres cubes, complète ce trio d’infrastructures vitales pour la région. «Ces barrages auront des fonctions multiples», souligne un ingénieur du projet. «Ils permettront de protéger les populations contre les inondations, de recharger les nappes phréatiques, d’améliorer l’irrigation des terres agricoles et d’abreuver le bétail...» Au-delà de leur rôle hydraulique, ces ouvrages sont perçus comme de véritables leviers de développement économique et social pour des zones longtemps enclavées.

Le géant Fask, pièce maîtresse de la stratégie hydraulique

Lors de ce périple, nous avons beaucoup entendu parler, tant de la part de décideurs locaux et de la population que des représentants de médias locaux, d’un autre projet tout aussi important sur le plan hydraulique, le barrage de Fask, près de Guelmim. Avec sa retenue de 80 millions de mètres cubes, cet ouvrage gigantesque est appelé à devenir le plus grand barrage du Sud marocain. «C’est un édifice très spécial d’un point de vue technique», nous expliquent nos interlocuteurs. Lancés en 2018 pour un montant de 1,5 milliard de dirhams, les travaux se sont achevés et il sera opérationnel très prochainement. «Ce barrage aura des retombées socio-économiques très importantes», poursuivent-ils. «Il protégera Guelmim contre les inondations et permettra d’irriguer entre 10.000 et 20.000 hectares de terres agricoles».

Petits ouvrages, grands effets

Si les méga-projets comme Fask captent l’attention, la stratégie hydraulique de la région repose aussi sur une constellation de petits barrages et de lacs collinaires. À Sidi Ifni, nous avons eu des présentations au sujet de l’état d’avancement des travaux du barrage Assif Ouender, un ouvrage de 200 millions de dirhams. «Ces petits barrages jouent un rôle crucial dans la gestion locale de l’eau», explique un responsable du Conseil régional. «Ils permettent de retenir l’eau là où elle tombe et d’éviter qu’elle ne se perde dans la mer».

Notre périple s’achève par la visite du chantier de réhabilitation du barrage Aouinate Lahna, qui s’inscrit également dans le cadre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Le barrage, dont la construction a débuté dans la commune de Aouinet Lahna, son coût s’élève à 43 millions de dirhams et sa réalisation est prévue dans un délai de 24 mois. Il se caractérise par une capacité de stockage d’un million de mètres cubes et une profondeur de 20 mètres, tandis que la longueur de sa crête atteint 124 mètres. Le projet nécessite un remblai de 52.000 mètres cubes et un mur en béton d’une superficie de 2.640 mètres carrés. Alors que le soleil se couche sur les étendues rocailleuses de Guelmim-Oued Noun, offrant un spectable sublime, une certitude s’impose à nous : l’avenir de cette région passe par la maîtrise de l’eau. Face aux défis du changement climatique, ces nouveaux barrages apparaissent comme une bouée de sauvetage pour des populations assoiffées d’avenir.
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