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Stress Hydrique : Sadiki défend sa stratégie devant les professionnels du secteur agricole

Le Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a présidé le lundi 15 juillet 2024 à Rabat, une réunion avec les représentants de la profession du secteur agricole, consacrée à la problématique de gestion des ressources hydriques et à la préparation de la prochaine campagne agricole.  

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Ont pris part à la réunion, le Président de la Fédération des Chambres d’Agriculture, le Président de la Confédération Marocaine de l’Agriculture et du Développement Rural (COMADER), les Présidents des chambres régionales d’Agriculture, les Présidents des fédérations interprofessionnelles ainsi que les responsables centraux et régionaux du département.

Le cumul pluviométrique national en baisse de 34%

La campagne agricole actuelle intervient dans une conjoncture climatique difficile, marquée par un déficit hydrique sévère. Le cumul pluviométrique national au 14 juillet 2024 est de 240 mm, en baisse de 34% par rapport à une campagne normale (362 mm) et de 3% par rapport à la campagne précédente à la même date (247 mm). Le taux de remplissage des barrages à usage agricole à l’échelle nationale avoisine 29% de leur capacité (4025 Mm3), contre 30% lors de la campagne précédente à la même date.

Compte tenu de la situation critique de l'eau, l'irrigation à partir des barrages est arrêtée au niveau de la plupart des périmètres de la grande hydraulique irrigués à partir des barrages.

Ainsi, en dehors des périmètres du Loukkos et Tafrata, soit un total de 39 000 hectares, ce qui représente 6% de la superficie totale des grands périmètres irrigués, qui bénéficient encore normalement de l'irrigation, les autres grands périmètres (550 000 hectares, ce qui représente 78% de la superficie totale des principaux districts d'irrigation) subissent des restrictions sévères pour certains et l’arrêt de l’irrigation depuis plusieurs mois, et certains, depuis plus de quatre ans.

Le périmètre du Gharb subit des restrictions moyennes à sévères ; les périmètres du Tadla, du Haouz (Tassaout amont et N’fis) et de la Moulouya et Ouarzazate (56% de la superficie globale) sont à restrictions très sévères et arrêt d’irrigation ; ceux du Doukkala et du Haouz (Haouz central et Tassaout aval, Souss Massa et Tafilalet (38% de la superficie globale) sont en arrêt d’irrigation.

Seuls 390 Mm3 sont réservés pour l’irrigation, soit 10 % des barrages à usage agricole

Le Ministère a mis en place des actions conjoncturelles d’urgence pour sauvegarder le patrimoine arboricole et les cultures pérennes, à travers notamment, des irrigations d’appoint des jeunes plantations, particulièrement dans le cadre des projets de l’agriculture solidaire.

Des actions structurelles sont par ailleurs programmées dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030 et du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, à travers notamment, la modernisation des systèmes d’irrigation et l’amélioration de l’efficacité hydrique par le développement de l’irrigation localisée, la sauvegarde des ressources en eau souterraines, la réalisation de projets de dessalement de l’eau de mer et de projets d’interconnexion entre bassins hydrauliques.

Etat d’avancement de la campagne agricole

La campagne agricole actuelle a été caractérisée par un retard des pluies, entrainant une sécheresse longue au début de la campagne, ce qui a affecté les semis des cultures d’automne. La superficie semée en céréales principales au titre de cette campagne est de 2,47 Millions d’hectares contre 3,67 Millions d’hectares en 2022/23, soit une baisse de 33%. La superficie récoltable est estimée à 1,85 Millions d’hectares, soit près de 75% de la superficie semée. Avec un rendement moyen prévisionnel au niveau national de 16,9 Qx/Ha, la production prévisionnelle des trois céréales principales au titre de la campagne est estimée à 31,2 Millions de quintaux contre 55,1 Millions de quintaux en 2022/23, en baisse de 43% par rapport à la campagne précédente. Par espèce, la production prévisionnelle est comme suit :

• 17,5 Millions de quintaux pour le Blé tendre ;

• 7,1 Millions de quintaux pour le Blé dur ;

• 6,6 Millions de quintaux pour l’Orge.

Les légumineuses occupent environ 109.140 Ha, dont 10% en irrigué, en baisse de 35% par rapport à la campagne précédente à la même date (167.490 Ha) et de 27% par rapport à une année normale (150.000 Ha). Les principales espèces cultivées sont les fèves (62%), les petits pois (22%) et les lentilles (14%).

Concernant les cultures sucrières, la superficie semée en betterave à sucre est de 22.672 Ha, soit 42% du programme. Ce faible taux de réalisation est dû essentiellement à la non disponibilité en eau d’irrigation dans les bassins de Doukkala, du Tadla et de la Moulouya. Pour la canne à sucre, la superficie plantée en automne s’élève à près de 1.055 Ha, soit 35% du programme (3.000 Ha). La production prévisionnelle de la betterave à sucre est estimée à 1,5 Millions de Tonnes et celle de la canne à sucre à 330 Mille Tonnes.



Les précipitations enregistrées au cours du mois de mars ont permis l’installation des cultures de printemps, notamment le pois chiche, le maïs grain, le tournesol, le haricot sec et les cultures maraichères. Les réalisations des grandes cultures de printemps sont de l’ordre de 147.040 Ha, soit 91% du programme (160.970 Ha). Pour les cultures maraîchères, les réalisations portent sur une superficie totale de 249.000 Ha répartie sur les quatre saisons, de l’automne 2023 à l’été 2024 (avec les prévisions estimées pour l’été). Cette superficie engendre une production globale d’environ 8,4 millions de tonnes, permettant de couvrir les besoins de consommation du marché local en ces produits et les exportations pendant les périodes estivale et automnale 2024. La production de la tomate d’été, issue de la région de Souss-Massa, assurera une production s’étalant jusqu’à fin mai 2025.

Concernant la composante sauvegarde du cheptel du programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique, la quantité distribuée s’élève à 7,67 millions de quintaux d’orge subventionnée, à un prix de cession de 200 Dh/Ql, au profit de 492 mille bénéficiaires. Concernant les aliments composés, 3,27 millions de quintaux ont été distribués au profit de 309 mille éleveurs de bovins laitiers au prix subventionné de 250 Dh/Ql.

Préparation de la prochaine campagne agricole

Pour préparer la prochaine campagne agricole 2024-2025, le ministère prend une série de mesures, en matière notamment, d’approvisionnement en facteurs de production végétale (semences et engrais) et animale (alimentation), de développement des filières agricoles, de gestion de l’eau d’irrigation, d’assurance agricole, de financement et d’accompagnement des agriculteurs.

Concernant les semences, le Gouvernement poursuivra le soutien des semences céréalières certifiées d’environ 40% pour maintenir les prix à des niveaux abordables pour les agriculteurs, et intégrera de nouvelles espèces notamment de légumineuses et fourrages. Ainsi, il est prévu au titre de la prochaine campagne, de mobiliser 1,26 millions de quintaux de semences certifiées de céréales à des prix incitatifs et subventionnés.

Il est prévu également, pour la deuxième campagne consécutive, la subvention des semences et plants de tomate ronde, d’oignon et de pomme de terre dans le but de réduire le coût de production de ces légumes, d'améliorer la production et de garantir l’approvisionnement du marché national en quantités suffisantes en légumes et à des prix raisonnables pour le consommateur.

S’agissant des engrais, il est prévu l’approvisionnement du marché à hauteur de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés, au même prix que la campagne précédente. Pour les engrais azotés qui sont importés, la subvention sera maintenue au même titre que la campagne qui s’est écoulée nés à hauteur de 40 à 45%, pour une quantité programmée de 5 millions Qx. L’octroi d’aides aux analyses de laboratoire (sols, eaux et plantes) sera maintenu pour encourager les agriculteurs à la pratique d’une fertilisation raisonnée.

Le programme prévisionnel des cultures d’automne sera mis en place en tenant compte des disponibilités hydriques dans les zones pluviales. Il prévoit 4,36 Millions d’ha de céréales, près de 545 900 ha de cultures fourragères, près de 300000 ha de légumineuses alimentaires et 105 860 ha de maraichage d’automne. La réalisation de ce programme prévisionnel dépendra des conditions climatiques et de la disponibilité de l’eau d’irrigation.

Concernant la production animale, la subvention de l’orge et des aliments composés continuera selon les conditions climatiques et l’état des parcours et de la production fourragère.

Parallèlement aux mesures conjoncturelles, le Ministère travaille pour rétablir progressivement les équilibres des différentes filières, en poursuivant les investissements structurants visant à renforcer la résilience du secteur face au changement climatique.

En effet, l’encouragement de l’investissement dans le secteur agricole se poursuit conformément aux dispositions de la stratégie Génération Green en octroyant des incitations dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA) avec le maintien des incitations en vigueur et la mise en place de nouvelles aides.

Deux programmes structurants pour les céréales se poursuivent conformément au contrat-programme signé avec la fédération interprofessionnelle. Il s’agit du programme national de développement du semis direct qui vise d’atteindre 1 million d’ha à horizon 2030 (Programme 1 Million ha semis direct). Il prévoit au titre de la prochaine campagne agricole une superficie de près de 260.000 ha, l’acquisition et distribution de 200 semoirs au profit des coopératives agricoles, outre l’aide dans le cadre du FDA des semoirs directs.

Le deuxième programme concerne l’encouragement de l’irrigation de complément des systèmes céréaliers avec l’objectif d’atteindre 1 Million d’ha. Les études sont intensifiées pour cartographier les zones potentielles de cette pratique.

Les professionnels ont fait part de leur mobilisation pour le respect de leurs engagements dans le cadre des contrat-programmes pour la consolidation des filières agricoles.

Un mode de gouvernance a été mis en place à l’échelle nationale, régionale et locale pour un suivi continu et régulier de l’évolution de la campagne agricole et des disponibilités en eau au niveau des périmètres irrigués, en coordination avec l’ensemble des parties concernées, ce qui permettra de prendre les mesures complémentaires nécessaires aux ajustements en temps utile.

Des actions d’accompagnement de proximité des agriculteurs sont menées à travers un programme intense de conseil agricole, pour sensibiliser aux bonnes pratiques agricoles, notamment en conditions de sécheresse.
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