Tout savoir sur le CHU Mohammed VI d’Agadir : services, spécialités et accès aux soins

Implanté sur plus de 30 hectares et doté d’une capacité avoisinant 900 lits, le CHU Mohammed VI d’Agadir se présente comme une véritable “ville hospitalière”. Sa mise en service progresse à un rythme soutenu, portée par un investissement de 3,1 milliards de dirhams. Établissement de référence de nouvelle génération, il est destiné à répondre aux besoins de près de 3 millions d’habitants. Le CHU Mohammed VI d’Agadir se compose de deux pôles complémentaires :

• L’Hôpital des spécialités avec une capacité de 867 lits, accueillant la majorité des disciplines médicales et chirurgicales,
• L’Hôpital mère-enfant (245 lits), qui concentre les services d’obstétrique, pédiatrie et soins néonatals.

Cette organisation thématique facilite l’orientation des patients et permet une meilleure coordination des équipes médicales, y compris avec la faculté de médecine et de pharmacie d’Agadir, qui participe à la formation et à la recherche.

Urgences : des circuits dédiés pour les adultes, les enfants et les femmes

Le dispositif d’urgences est organisé en circuits dédiés, avec 33 lits pour les adultes, 12 lits pour les urgences pédiatriques et 21 lits pour les urgences de gynécologie-obstétrique. Concrètement, traumatisme majeur, douleur thoracique aiguë, détresse respiratoire, convulsions chez l’enfant ou urgence obstétricale trouvent un accès immédiat à un parcours d’évaluation, d’imagerie et, si nécessaire, d’intervention. La filière soins critiques s’appuie sur 75 lits de réanimation (médicale, chirurgicale, néonatale et grands brûlés), avec respirateurs « intelligents », pompes connectées et monitoring centralisé en continu.



Chaque circuit dispose de zones de tri, de surveillance et de stabilisation, et s’appuie sur des équipes spécialisées. Les pathologies graves — accidents vasculaires cérébraux, polytraumatismes, complications cardiaques, convulsions infantiles — sont désormais prises en charge localement, avec un accès rapide aux plateaux techniques et à la réanimation.

Un pôle mère-enfant complet : de la grossesse à la chirurgie pédiatrique

Le pôle mère-enfant concentre la chaîne obstétricale (grossesse à risque, salle de naissances, réanimation de la naissance), la pédiatrie spécialisée et la chirurgie pédiatrique. Les 21 incubateurs de réanimation néonatale et la réanimation pédiatrique permettent de stabiliser sur place les nouveau-nés fragiles. le pôle est ainsi conçu pour assurer un continuum de soins :

⇒ suivi de grossesse,

⇒ accouchement,

⇒ réanimation de la naissance,

⇒ pédiatrie spécialisée,

⇒ chirurgie pédiatrique.

L’existence d’une réanimation néonatale de haut niveau réduit considérablement le risque de transfert de nourrissons fragiles vers d’autres villes.

Cardiologie, AVC, cancers : prise en charge rapprochée

Pour la cardiologie, le CHU dispose de deux salles de cathétérisme, de lits de soins intensifs et d’une plateforme d’imagerie cardiaque dédiée (un des deux IRM est cardio-orienté). Infarctus, troubles du rythme, dilatations coronaires ou ablations peuvent être pris en charge dans des délais compatibles avec les recommandations internationales. Côté oncologie, l’arrivée du PET-Scan (tomographie par émission de positons) sécurise le diagnostic précoce et le suivi des traitements, jusqu’ici tributaires de longs déplacements. Les trois scanners multibarrettes complètent le dispositif pour l’AVC, le polytraumatisme et la pathologie abdominale.

Blocs opératoires et chirurgie de précision

Le bloc central aligne 19 salles d’opération (plus un bloc d’urgence), avec tables numériques, éclairage opératoire de dernière génération et traçabilité intégrale du matériel. Le CHU introduit en outre, pour la première fois à l’échelle africaine, un robot de chirurgie “Revo I” : urologie, digestif ou gynécologie bénéficient d’incisions plus petites, d’une précision « micrométrique », moins de douleur et de séjours écourtés. Une salle dédiée aux grands brûlés complète l’offre opératoire spécialisée.

Maladies chroniques : dialyse, rééducation, plaies complexes

Le centre de néphrologie-dialyse aligne 24 générateurs d’hémodialyse, dimensionnés pour absorber la prévalence régionale de l’insuffisance rénale. Une unité de rééducation (plateformes de marche, vélos médicaux, orthèses) accélère la récupération post-AVC et post-opératoire. Le CHU se dote aussi d’une chambre d’oxygénothérapie hyperbare (10 places), indiquée pour certaines intoxications, ischémies aiguës, complications du « pied diabétique » ou brûlures : des prises en charge rarement disponibles hors des grands centres universitaires.

Examens : obtenir un diagnostic vite et bien

La plateforme d’imagerie comprend 2 IRM, 3 scanners, mammographie numérique, échographie doppler, tables opératoires radio-assistées. Ces machines sont interconnectés à un système d’archivage et de partage d’images. Résultat : moins d’attente, meilleure coordination entre urgences, services et blocs, décisions thérapeutiques plus rapides et plus sûres.

De même, pour garantir la sécurité du patient et la qualité des soins, le CHU Mohammed VI d’Agadir est doté d’une Centrale de stérilisation complète (laveurs-désinfecteurs, autoclaves à vapeur saturée, et zones de conditionnement automatisées assurant la traçabilité des instruments et une sécurité maximale du patient), ainsi que d’une pharmacie centrale disposant d’un robot de distribution des médicaments, garantissant la préparation sécurisée et la livraison automatisée aux services hospitaliers, une première à l’échelle régionale.

Un hôpital « numérique » pour simplifier le parcours de soins

Véritable symbole de modernité, le CHU d’Agadir est le premier établissement en Afrique à intégrer dans son plateau technique le robot chirurgical "Revo I", permettant des interventions mini-invasives avec une précision micrométrique, une vision 3D haute définition et un confort opératoire inédit pour le chirurgien et le patient. L'hôpital traite chaque dossier de manière informatisée. Ce dossier suit le patient depuis l’accueil jusqu’au bloc et à la consultation, fluidifie les examens, évite les redondances, et fonde un socle de données utile à la qualité et à la recherche. Côté confort : signalétique claire, espaces d’attente lumineux, circulation intuitive, intégration paysagère — tout est pensé pour réduire le stress du parcours hospitalier.

Repères utiles

1. Pour une urgence vitale : se présenter directement aux urgences adultes/pédiatriques/obstétricales ; l’évaluation clinique oriente vers imagerie, bloc ou réanimation.
2. Pour une grossesse à risque ou un accouchement : le pôle mère-enfant concentre salle de naissance, néonatalogie, réanimation de la naissance et urgences de gynécologie-obstétrique.
3. Pour un suivi chronique (dialyse, cardio, diabète, rééducation) : l’orientation se fait depuis la consultation spécialisée ou après un épisode aigu pris en charge au CHU.
4. Transferts : l’objectif est d’éviter les déplacements lointains ; les filières cardiologie, AVC, brûlés, onco-imagerie et réanimation sont calibrées pour traiter sur place la majorité des cas complexes.