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La transformation des systèmes agroalimentaires dans la région MENA doit s'accélérer (FAO)

Évaluer la situation des systèmes agroalimentaires de la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord et créer un plan d’action pour l’avenir, tels sont les objectifs de la 37e session de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient qui se tiendra en Jordanie les 4 et 5 mars prochain. À cette occasion, Qu Dongyu, directeur général de la FAO, appelle à mobiliser tous les efforts pour transformer les systèmes agroalimentaires, en accordant la priorité aux ressources pour garantir la sécurité alimentaire et une meilleure nutrition pour tous.

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La 37e session de la Conférence régionale de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour le Proche-Orient se tiendra à Amman en Jordanie les 4 et 5 mars prochain. Le Maroc sera représenté par une délégation du ministère de l’Agriculture lors de cet événement qui vise à évaluer la situation des systèmes agroalimentaires de la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Durant cette réunion biennale, les ministres vont également créer un plan d’action pour l’avenir pour identifier les principales priorités du programme de travail de la FAO dans la région. La FAO appelle, dans ce sens, à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.



«Le monde est confronté à un défi majeur dans son parcours pour atteindre le deuxième objectif de développement durable (ODD2) des Nations unies, qui vise à éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030. Ceci est particulièrement avéré dans la région MENA qui a connu ces dernières années une montée inquiétante de l’insécurité alimentaire. Cet effroyable développement peut être imputé à une multitude de facteurs, l’impact des conflits, la crise climatique et d’autres calamités plus proéminentes», souligne Qu Dongyu, directeur général de la FAO, à l’occasion de cette réunion. Et d’ajouter qu’«une action immédiate est nécessaire pour surmonter ces défis et préserver les chaînes d’approvisionnement alimentaire afin de garantir la sécurité alimentaire pour tous. À la FAO, nous avons réaligné et recentré nos efforts pour aider les membres à accélérer la transformation requise».

Qu Dongyu précise ainsi que l’organisation onusienne a adopté des stratégies opérationnelles agiles, offert des données adaptées et opportunes en plus d’un soutien analytique, renforcé notre engagement auprès des gouvernements, du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et des institutions financières internationales, et établi des partenariats transformateurs avec tous les acteurs clés. «La FAO, réformée et restructurée, est désormais mieux équipée, adaptée aux objectifs et œuvre déjà dans le sens de cette transformation», affirme-t-il.

Le directeur de la FAO rappelle, en outre, que les défis auxquels font face les systèmes agroalimentaires dans la région, et en dehors de la région, sont énormes et ne cessent de s’amplifier. «Avec une population croissante et des ressources agricoles qui s’amenuisent, nous devons nous battre pour améliorer autant que possible la productivité et l’efficacité. Nous devons produire plus avec moins. À cette fin, nous devons exploiter le potentiel de la coopération, du commerce, de l’investissement et de l’utilisation de l’innovation et de la technologie au sein de la région, mais aussi avec d’autres régions», indique Qu Dongyu, insistant que la priorité devrait être d’établir des corridors alimentaires, qui devraient exploiter le potentiel de production, les chaînes de valeur régionales, le commerce intra-régional, le stockage et les systèmes de réserve.

Il signale également que la région est confrontée à une grave pénurie d’eau et à des chocs climatiques. «Nous devons accorder la priorité à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les systèmes agroalimentaires sont des solutions fondées sur la science et les données. Nous devrions reconnaître les efforts déployés par l’Égypte et les Émirats arabes unis pour encourager une action collective et des voies à suivre lors des COP 27 et COP 28 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), afin de faire évoluer l’agenda des systèmes agroalimentaires et de la sécurité alimentaire, ainsi que le nexus alimentation-eau-énergie», affirme-t-il. Et d’insister qu’«en soutien à ce processus, la FAO a initié, lors de la COP 27, un processus qui a atteint son point culminant lors de la COP 28, avec le lancement de la feuille de route mondiale pour la réalisation de l’ODD 2 sans dépasser le seuil de 1,5°C. Cette feuille de route tend à démontrer que des actions climatiques accélérées peuvent transformer les systèmes agroalimentaires et contribuer à atteindre une alimentation saine et nutritive pour tous, tant aujourd’hui que demain».

Le directeur de l’organisation onusienne déclare aussi que plus de la moitié de la population de la région ne peut se permettre un régime alimentaire sain, ce qui représente une sérieuse préoccupation. «Les gouvernements devraient œuvrer à améliorer l’accès à des régimes alimentaires sains et abordables pour leurs populations. La FAO continuera à soutenir ces efforts nationaux en servant, notamment, de plateforme professionnelle pour le dialogue et l’échange de connaissances». Il a souligné, en outre, l’importance d’une transformation non seulement efficiente et efficace, mais aussi inclusive. «Nous devons nous attaquer aux lacunes et aux inégalités structurelles et sociétales. Pour y parvenir, nous devons nous pencher sur le développement rural, l’autonomisation des femmes, la mobilisation des jeunes en tant qu’acteurs clés des systèmes agroalimentaires, la promotion des entrepreneurs agricoles et des connaissances locales, et l’inclusion des communautés et des groupes marginalisés. Les agriculteurs doivent être au cœur de notre travail».
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