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Aide sociale directe : une enquête de satisfaction lancée par l’ONDH, les résultats pour juin

Comment les chantiers du développement humain sont-ils accompagnés et suivis ? La question se pose avec acuité en ce contexte marqué par le lancement de nombreuses réformes sociales. Mais quels sont les outils mis en place pour le faire et quel investissement social pour renforcer le capital humain ? Éclairage avec l’invité de «L’Info en Face», Otmane Gair, président de l’Observatoire national du développement humain.

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Le Maroc s’engage dans une phase cruciale de la transformation sociale en lançant d’importants projets à leur tête le Chantier Royal de l’État social. Il s’agit d’une rupture dans l’approche qui nécessite une nouvelle stratégie de financement et d’évaluation.

C’est justement cette mission d’évaluer l’impact des projets, programmes et actions en matière de développement humain au Maroc qui a été attribuée à l’Observatoire national du développement humain (ONDH). Pour en savoir plus sur cette institution, comprendre ses attributions et comment elle s’acquitte de sa mission, «L’Info en Face» a invité son président, Otmane Gair, pour un débat ouvert avec Rachid Hallaouy.



«Le Maroc se trouve, aujourd’hui, dans une phase cruciale de la transformation sociale. Le Chantier Royal de l’État social marque une rupture par rapport à une certaine logique des politiques sociales qui ont existé pendant plusieurs décennies au Royaume. C’est aussi une modernisation de l’action sociale de l’État pour assurer une meilleure inclusion et une meilleure cohésion de la société», a expliqué le président de l’ONDH.

Les missions de l’ONDH

L’ONDH, créé par le Chef du gouvernement en réponse à une volonté royale, a pour mission l’observation, le suivi et l’évaluation des programmes sociaux. Il vise à accompagner les chantiers de développement humain en analysant et évaluant les programmes en place. Aujourd’hui, l’ONDH supervise de nombreux programmes, initiatives et politiques sociales à l’échelle nationale. Son rôle est crucial pour conseiller et alerter l’exécutif, tout en produisant des données probantes pour orienter l’action publique.

Le travail de l’ONDH se base sur quatre piliers pour améliorer les indicateurs de développement humain : mener des consultations citoyennes, mettre en place un système d’observation et d’implémentation de l’ensemble de ces programmes et initiatives sur place, mesurer l’impact de ces mesures sur la population locale, et réaliser une enquête sur cinq ans pour suivre l’évolution du développement humain.

Approche de l’ONDH pour évaluer les politiques de développement humain

Pour évaluer l’impact des projets, programmes et actions en matière de développement humain, Otmane Gair a souligné qu’ «il faut d’abord savoir qu’il s’agit d’une analyse qui doit s’opérer sur le long terme avec un investissement public basé sur plusieurs leviers, notamment l’emploi, la santé et l’éducation». Selon lui, le Maroc se trouve actuellement dans une phase cruciale de transformation sociale.

En termes d’indicateurs de développement humain, Gair a souligné que l’approche adoptée par l’ONDH se repose principalement sur une étroite collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour améliorer ces indicateurs. Et d’ajouter que l’observatoire mène un ensemble de projets avec le PNUD en matière d’évaluation de développement humain.

En ce qui concerne la continuité de ces évaluations, le président de l’ONDH a indiqué que «le débat intellectuel sur la pertinence de cet indice s’opère toujours et va continuer à s’opérer pour améliorer l’indicateur de développement humain».

De l’évaluation à la mesure de la satisfaction sociale

L’objectif de l’ONDH est «d’opérer un changement et de passer de la simple mesure du développement à une logique de mesure de la satisfaction sociale», a fait savoir Gair. Selon lui, il est très important de travailler sur des enquêtes de perception et de satisfaction sociale pour évaluer les programmes gouvernementaux, lancés dans le cadre du chantier de l’État social, car «même si on améliore les indicateurs de développement humain, on n’est pas sûre que la population soit satisfaite de ce développement».

Aide sociale directe et inclusion sociale

En ce qui concerne l’aide sociale directe lancée en décembre 2023, le président de l’ONDH a souligné qu’il s’agit d’un projet visant à promouvoir l’inclusion des populations vulnérables, et non pas à distribuer de l’argent ou à instaurer un régime d’assistanat.

Selon lui, «grâce à l’aide sociale directe, un certain nombre de familles marocaines n’auront plus intérêt à autoriser à leurs filles de se marier avant l’âge de 18 ans, par ce que ça va se répercuter financièrement sur le budget de la famille». Il a ajouté que cette aide sociale permettra de lutter contre la déperdition scolaire, car elle est conditionnée par la poursuite des études des enfants. Et de poursuivre que «ce programme est une approche d’accompagnement des populations les plus fragiles pour les amener à adopter un régime social qui va leur permettre d’être plus soucieux de la scolarité, de la santé de leurs enfants. Le cadre logique de cette démarche est de mettre la famille au centre de toute politique publique».

Dans ce contexte, il a dévoilé le lancement d’une enquête de satisfaction pour ce programme social. Cette enquête concerne plus de 3.600 ménages sur l’ensemble du territoire. Les résultats seront dévoilés vers la fin du premier semestre de 2024. Pour la question relative au programme de la décompensation des produits subventionnés, Gair a indiqué qu’«il faut d’abord faire la différence entre les différents programmes sociaux mis en place au Maroc et savoir qu’il n’y a aucun lien entre eux, car chacun se repose sur des critères spécifiques». Et d’ajouter que «l’idée de ces programmes est de réaménager et de réajuster le budget consacré aux politiques publiques sociales tout en assurant un ciblage pertinent des populations les plus nécessiteuses et en favorisant le fonctionnement du marché».
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