Portée par une Vision Royale ambitieuse, la généralisation de l’Assurance Maladie obligatoire (AMO) constitue l’un des chantiers sociaux les plus structurants du Maroc. Ce projet vise à offrir une couverture médicale à l’ensemble des citoyens, indépendamment de leur statut social ou professionnel, afin de garantir un accès équitable aux soins sur tout le territoire national.
Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine El Tahraoui, a affirmé, lors de la séance des questions orales au sein de la Chambre des conseillers, tenue le mardi 29 avril, que près de 88% de la population marocaine bénéficiait déjà d’une couverture médicale à la fin de l’année 2024, un chiffre qui témoigne d’une mise en œuvre rapide et soutenue de la réforme. «Ce progrès a été rendu possible grâce à l’adoption de 29 décrets d’application, au transfert automatique de 11 millions d’ex-bénéficiaires du Ramed vers l’AMO Tadamon, et à l’intégration de 3,8 millions de travailleurs indépendants et leurs ayants droit à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)», a-t-il précisé.
Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine El Tahraoui, a affirmé, lors de la séance des questions orales au sein de la Chambre des conseillers, tenue le mardi 29 avril, que près de 88% de la population marocaine bénéficiait déjà d’une couverture médicale à la fin de l’année 2024, un chiffre qui témoigne d’une mise en œuvre rapide et soutenue de la réforme. «Ce progrès a été rendu possible grâce à l’adoption de 29 décrets d’application, au transfert automatique de 11 millions d’ex-bénéficiaires du Ramed vers l’AMO Tadamon, et à l’intégration de 3,8 millions de travailleurs indépendants et leurs ayants droit à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)», a-t-il précisé.
Un secteur privé en perte de vitesse ?
Mais cette extension progressive soulève aujourd’hui une série de questions sur l’avenir du secteur privé de l’assurance santé, longtemps acteur central dans la couverture des salariés du secteur privé. À mesure que l’AMO s’étend, le rôle des compagnies privées évolue-t-il vers une complémentarité, ou risque-t-il de se réduire de manière significative ? L'activité santé des assureurs est-elle appelée à décliner dans un système de plus en plus centralisé autour de la CNSS ?
Ces incertitudes touchent également les assurés. Beaucoup de travailleurs du secteur privé, couverts depuis des années par des contrats collectifs auprès de compagnies privées, affirment constater une baisse de qualité de service ces dernières années depuis le lancement du projet de généralisation. «Les remboursements sont moins généreux, les conditions changent, et on ne sait pas trop à quoi s’attendre», confie un employé d’une société de transport à Casablanca. Une inquiétude diffuse s’installe : la crainte d’un basculement obligatoire vers l’AMO, perçu par certains comme moins souple et moins avantageux que les régimes privés.
Dans ce contexte de transition, une question reste ouverte : quel équilibre futur entre couverture publique universelle et offre privée ? Et surtout, comment garantir aux assurés un service de qualité, quelle que soit la voie choisie ?
Ces incertitudes touchent également les assurés. Beaucoup de travailleurs du secteur privé, couverts depuis des années par des contrats collectifs auprès de compagnies privées, affirment constater une baisse de qualité de service ces dernières années depuis le lancement du projet de généralisation. «Les remboursements sont moins généreux, les conditions changent, et on ne sait pas trop à quoi s’attendre», confie un employé d’une société de transport à Casablanca. Une inquiétude diffuse s’installe : la crainte d’un basculement obligatoire vers l’AMO, perçu par certains comme moins souple et moins avantageux que les régimes privés.
Dans ce contexte de transition, une question reste ouverte : quel équilibre futur entre couverture publique universelle et offre privée ? Et surtout, comment garantir aux assurés un service de qualité, quelle que soit la voie choisie ?
Vers un nouveau modèle de partenariat public-privé
Contactée par nos soins, une source au sein de la CNSS affirme qu’il n’existe aucune contradiction entre la généralisation de l’AMO et l’activité des compagnies d’assurance privées. «Au contraire, ces deux systèmes sont appelés à se compléter», précise-t-elle.
Selon notre source, le basculement progressif de la population vers l’Assurance Maladie obligatoire se fait en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, notamment le ministère des Finances et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). Si certaines compagnies privées et intermédiaires souhaitent encore retarder ce passage, la CNSS estime que ce transfert aurait dû intervenir plus tôt, «tant pour le bien des assurés que pour celui du système de couverture santé dans son ensemble». Néanmoins, la même source insiste : «le temps nécessaire sera accordé pour garantir une transition douce, fluide et équitable».
Dans cette logique de «collaboration intelligente», des partenariats entre la CNSS et les compagnies d’assurance privées sont déjà en cours. L’objectif : créer un modèle complémentaire innovant, avec à terme un guichet unique permettant aux assurés de déposer un seul dossier pour bénéficier à la fois du remboursement de base (AMO) et du complément assuré par leur mutuelle ou leur assurance privée. Cette approche vise à simplifier les démarches tout en optimisant la couverture globale des soins pour les citoyens.
Alors que le débat sur l’avenir du secteur privé dans le contexte de la généralisation de l’AMO reste ouvert, nous avons sollicité les réactions des assureurs concernés. Mais à l’heure où nous mettons sous presse, ni la Fédération marocaine de l’assurance (FMA), ni les compagnies approchées n’ont souhaité s’exprimer sur le sujet. Un silence révélateur d’une certaine réserve, à l’heure où l’écosystème de la protection sociale se transforme en profondeur.
Selon notre source, le basculement progressif de la population vers l’Assurance Maladie obligatoire se fait en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, notamment le ministère des Finances et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). Si certaines compagnies privées et intermédiaires souhaitent encore retarder ce passage, la CNSS estime que ce transfert aurait dû intervenir plus tôt, «tant pour le bien des assurés que pour celui du système de couverture santé dans son ensemble». Néanmoins, la même source insiste : «le temps nécessaire sera accordé pour garantir une transition douce, fluide et équitable».
Dans cette logique de «collaboration intelligente», des partenariats entre la CNSS et les compagnies d’assurance privées sont déjà en cours. L’objectif : créer un modèle complémentaire innovant, avec à terme un guichet unique permettant aux assurés de déposer un seul dossier pour bénéficier à la fois du remboursement de base (AMO) et du complément assuré par leur mutuelle ou leur assurance privée. Cette approche vise à simplifier les démarches tout en optimisant la couverture globale des soins pour les citoyens.
Alors que le débat sur l’avenir du secteur privé dans le contexte de la généralisation de l’AMO reste ouvert, nous avons sollicité les réactions des assureurs concernés. Mais à l’heure où nous mettons sous presse, ni la Fédération marocaine de l’assurance (FMA), ni les compagnies approchées n’ont souhaité s’exprimer sur le sujet. Un silence révélateur d’une certaine réserve, à l’heure où l’écosystème de la protection sociale se transforme en profondeur.
Un marché en mutation dominé par la CNSS
Abdelmajid Belaïche, expert en économie de la santé et analyste des marchés pharmaceutiques, souligne que la convergence vers un système de couverture médicale universelle est essentielle pour optimiser les ressources destinées au financement des soins et des médicaments, tout en offrant des soins de qualité et en assurant la pérennité des équilibres budgétaires de l'AMO pour tous. Il précise : «Cela a commencé par l’intégration de la population Ramediste au sein de la CNSS, puis des adhérents de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS)». «D’une manière générale, nous pouvons dire que le marché de l’assurance maladie aura augmenté dans de larges proportions, mais il sera essentiellement entre les mains de la CNSS, sauf pour les complémentaires de l’assurance-maladie».
Pour l’expert, l'AMO remplacera complètement les assurances privées pour les soins de base et essentiels. Cependant, les assurances privées conserveront la main sur les assurances maladies complémentaires. «L’AMO sera obligatoire pour l’ensemble des citoyens, tandis que celles complémentaires seront facultatives et optionnelles. Il est important de noter que l'accès aux complémentaires ne sera pas systématique et automatique. Les assurances privées mettront en place des critères en termes de risques de morbidité et de mortalité, ce qui pourrait exclure certains profils dont l'inclusion dans les complémentaires risquerait de générer des déficits financiers ou d'augmenter les cotisations de ces patients dits “à risque”. Cela contraste avec l’AMO de base, qui est inclusive et obligatoire, avec des cotisations basées sur les revenus et l’absence de cotisations pour les personnes en situation de précarité», indique Belaiche. Et d’ajouter que : «l’objectif principal de l'AMO est d'assurer une couverture médicale universelle et d'améliorer l'accès aux soins pour toutes les catégories sociales, y compris les plus vulnérables. Le passage vers une couverture médicale universelle se fera en concertation avec toutes les compagnies d'assurance privées, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, afin de garantir une intégration harmonieuse des différents systèmes de couverture médicale au profit de tous. Mais la question qui se pose alors est : les assureurs privés pourront-ils s’y retrouver financièrement, uniquement avec ces assurances maladie complémentaires ?»
Pour l’expert, l'AMO remplacera complètement les assurances privées pour les soins de base et essentiels. Cependant, les assurances privées conserveront la main sur les assurances maladies complémentaires. «L’AMO sera obligatoire pour l’ensemble des citoyens, tandis que celles complémentaires seront facultatives et optionnelles. Il est important de noter que l'accès aux complémentaires ne sera pas systématique et automatique. Les assurances privées mettront en place des critères en termes de risques de morbidité et de mortalité, ce qui pourrait exclure certains profils dont l'inclusion dans les complémentaires risquerait de générer des déficits financiers ou d'augmenter les cotisations de ces patients dits “à risque”. Cela contraste avec l’AMO de base, qui est inclusive et obligatoire, avec des cotisations basées sur les revenus et l’absence de cotisations pour les personnes en situation de précarité», indique Belaiche. Et d’ajouter que : «l’objectif principal de l'AMO est d'assurer une couverture médicale universelle et d'améliorer l'accès aux soins pour toutes les catégories sociales, y compris les plus vulnérables. Le passage vers une couverture médicale universelle se fera en concertation avec toutes les compagnies d'assurance privées, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, afin de garantir une intégration harmonieuse des différents systèmes de couverture médicale au profit de tous. Mais la question qui se pose alors est : les assureurs privés pourront-ils s’y retrouver financièrement, uniquement avec ces assurances maladie complémentaires ?»
Le rôle crucial des complémentaires dans le futur de la couverture santé
Notre interlocuteur indique qu’au regard du panier de soins proposé par la CNSS et des taux de remboursement plus faibles que ceux de la CNOPS ou des assurances privées, il est clair que le recours aux assurances complémentaires plus attractives sera la solution pour beaucoup de citoyens afin de se faire rembourser des soins ou des médicaments non pris en charge par la CNSS. «Cela aura pour effet d’augmenter de manière significative les adhésions aux complémentaires, notamment pour une bonne partie de la classe moyenne ou riche. Tout dépendra bien sûr des campagnes de sensibilisation des citoyens à l’intérêt et à l’importance de ces complémentaires pour une prise en charge optimisée de leurs problèmes de santé».
L’expert rappelle, en outre, que la Tarification nationale de référence (TNR) n’a pas été révisée depuis 2006, et la différence entre les coûts réels des soins et les remboursements basés sur une TNR non actualisée ne cesse de se creuser, au détriment des patients. «Ce facteur pourrait également pousser de nombreux patients à se tourner vers des assurances complémentaires de santé, leur permettant de bénéficier d'une couverture plus complète. Par ailleurs, les assureurs peuvent également proposer à leurs adhérents des produits d'assurance diversifiés et mieux adaptés à leurs besoins, tels que l'assurance vie, l'assurance habitation...»
L’expert rappelle, en outre, que la Tarification nationale de référence (TNR) n’a pas été révisée depuis 2006, et la différence entre les coûts réels des soins et les remboursements basés sur une TNR non actualisée ne cesse de se creuser, au détriment des patients. «Ce facteur pourrait également pousser de nombreux patients à se tourner vers des assurances complémentaires de santé, leur permettant de bénéficier d'une couverture plus complète. Par ailleurs, les assureurs peuvent également proposer à leurs adhérents des produits d'assurance diversifiés et mieux adaptés à leurs besoins, tels que l'assurance vie, l'assurance habitation...»
S’inspirer des modèles internationaux pour une couverture santé efficace et durable
Pour faire évoluer durablement son système de santé, le Maroc gagnerait à «benchmarker les modèles internationaux les plus réussis», affirme Abdelmajid Belaiche. L’objectif : mettre en place une offre de soins «de qualité et équitable pour l’ensemble de la population tout en optimisant le financement de la santé». À ce titre, plusieurs pays pourraient servir de source d’inspiration concrète, à commencer par les pays nordiques.
Ces derniers ont misé sur une politique active de prévention des maladies non transmissibles, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’insuffisance rénale ou encore les complications liées à l’obésité. «La sensibilisation des citoyens à une vie basée sur une alimentation saine et l’exercice physique» constitue selon lui un levier crucial pour éviter des maladies chroniques coûteuses ou des décès prématurés, souvent évitables. Et d’ajouter : «On estime qu’un dirham investi dans la prévention permet d’économiser 100 dirhams en soins».
Autre clé de réussite pour les pays du Nord : la qualité et l’exploitation des données. «Une bonne politique de santé ne peut être construite en absence de données fiables», insiste Belaiche, évoquant autant les données épidémiologiques que celles relatives à la consommation et aux coûts des médicaments ou des actes médicaux. Ces indicateurs permettent d’évaluer les performances, de repérer les défaillances et d’orienter les décisions de manière éclairée.
Le Maroc pourrait aussi tirer des enseignements du modèle suisse. Celui-ci combine couverture de base obligatoire et solidaire, tout en permettant aux assureurs privés de proposer des couvertures complémentaires. «Ce modèle permettrait d’assurer à tous une couverture de base équitable, sans pour autant bloquer le développement d’offres complémentaires à ceux qui le souhaitent», explique-t-il.
Enfin, Abdelmajid Belaiche insiste sur l’importance d’un partenariat fort entre les secteurs public et privé, à l’image du système mis en place à Singapour. «Le secteur privé et le secteur public doivent travailler en synergie et en complémentarité, et non pas en opposition», affirme-t-il. Aujourd’hui, au Maroc, la situation est déséquilibrée : «90% des remboursements de l’Assurance Maladie vont aux soins dans le secteur privé», alors que la part du secteur public ne cesse de diminuer.
Pour rétablir cet équilibre, il est urgent de restaurer la confiance des citoyens dans les hôpitaux publics. «De grandes structures hospitalières ont été construites et certaines offrent déjà une qualité d’accueil et de soins comparable au secteur privé, mais à des coûts bien moindres», note-t-il. Le défi majeur reste cependant les ressources humaines, continuellement drainées vers le privé. La solution ? Un système de mobilité continue entre les deux secteurs, qui profiterait aux patients comme aux professionnels.
Les partenariats public-privé déjà en place dans certaines spécialités, comme l’hémodialyse, pourraient être généralisés. «Singapour est un très bon exemple d’un partenariat réussi entre secteur public et privé pour garantir une meilleure qualité des soins et une gestion efficace des ressources», conclut-il.
Ces derniers ont misé sur une politique active de prévention des maladies non transmissibles, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’insuffisance rénale ou encore les complications liées à l’obésité. «La sensibilisation des citoyens à une vie basée sur une alimentation saine et l’exercice physique» constitue selon lui un levier crucial pour éviter des maladies chroniques coûteuses ou des décès prématurés, souvent évitables. Et d’ajouter : «On estime qu’un dirham investi dans la prévention permet d’économiser 100 dirhams en soins».
Autre clé de réussite pour les pays du Nord : la qualité et l’exploitation des données. «Une bonne politique de santé ne peut être construite en absence de données fiables», insiste Belaiche, évoquant autant les données épidémiologiques que celles relatives à la consommation et aux coûts des médicaments ou des actes médicaux. Ces indicateurs permettent d’évaluer les performances, de repérer les défaillances et d’orienter les décisions de manière éclairée.
Le Maroc pourrait aussi tirer des enseignements du modèle suisse. Celui-ci combine couverture de base obligatoire et solidaire, tout en permettant aux assureurs privés de proposer des couvertures complémentaires. «Ce modèle permettrait d’assurer à tous une couverture de base équitable, sans pour autant bloquer le développement d’offres complémentaires à ceux qui le souhaitent», explique-t-il.
Enfin, Abdelmajid Belaiche insiste sur l’importance d’un partenariat fort entre les secteurs public et privé, à l’image du système mis en place à Singapour. «Le secteur privé et le secteur public doivent travailler en synergie et en complémentarité, et non pas en opposition», affirme-t-il. Aujourd’hui, au Maroc, la situation est déséquilibrée : «90% des remboursements de l’Assurance Maladie vont aux soins dans le secteur privé», alors que la part du secteur public ne cesse de diminuer.
Pour rétablir cet équilibre, il est urgent de restaurer la confiance des citoyens dans les hôpitaux publics. «De grandes structures hospitalières ont été construites et certaines offrent déjà une qualité d’accueil et de soins comparable au secteur privé, mais à des coûts bien moindres», note-t-il. Le défi majeur reste cependant les ressources humaines, continuellement drainées vers le privé. La solution ? Un système de mobilité continue entre les deux secteurs, qui profiterait aux patients comme aux professionnels.
Les partenariats public-privé déjà en place dans certaines spécialités, comme l’hémodialyse, pourraient être généralisés. «Singapour est un très bon exemple d’un partenariat réussi entre secteur public et privé pour garantir une meilleure qualité des soins et une gestion efficace des ressources», conclut-il.
Des risques économiques liés à l’élargissement de l’AMO
L’élargissement de l’Assurance Maladie obligatoire (AMO) au Maroc constitue une avancée sociale majeure, mais il comporte également des risques économiques importants en matière de financement et de viabilité à long terme. Pour Abdelmajid Belaiche, expert en politiques de santé, «cette réforme est aussi une opportunité en termes d’économie d’échelle, à condition de mettre en place un certain nombre de mesures pour, d’un côté, améliorer les sources de financement, et de l’autre, contrôler et maîtriser les dépenses de santé».
Parmi les priorités, il évoque la nécessité d’intégrer le secteur informel, qui représente entre 30 et 40% de l’économie nationale, et qui regroupe «jusqu’à 77% des employés au Maroc». Ce secteur, souligne-t-il, «ne contribue ni aux ressources fiscales, ni aux cotisations versées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)», ce qui affaiblit considérablement la base de financement du système. La lutte contre les paiements en espèces s’inscrit également dans cette stratégie et «a déjà été entamée».
Mais équilibrer les comptes de l’AMO passe aussi par une maîtrise rigoureuse des dépenses. Selon Belaiche, «offrir des soins de qualité à tous ne peut se faire sans mesures strictes concernant les soins et les médicaments». Il plaide ainsi pour «l’instauration d’un parcours de soins coordonné», qui éviterait les dépenses superflues ou inadaptées en orientant les patients vers la bonne spécialité médicale. Il insiste également sur «la mise en place de protocoles thérapeutiques pour l’ensemble des maladies et le contrôle strict de leur application». Cela permettrait, par exemple, «d’éviter que des médicaments de deuxième ligne pour des cancers métastatiques soient prescrits en première ligne pour des cancers moins graves, alors que des alternatives moins coûteuses existent».
La rationalisation doit aussi concerner les moyens diagnostiques et thérapeutiques les plus onéreux, dont «l’usage doit vraiment être justifié par l’état du patient». Belaiche rappelle que «les protocoles thérapeutiques sont fondés sur des preuves et des évidences scientifiques».
Concernant les médicaments, il appelle à privilégier «l’usage des génériques et des biosimilaires», qui garantissent «le même niveau d’efficacité et de sécurité tout en générant des économies substantielles». Une étude aurait d’ailleurs montré que ces produits ont permis «une économie de X millions de dirhams en 2023 et de X millions entre 2015 et 2023». Les pays occidentaux, ajoute-t-il, «y ont massivement recours pour équilibrer leurs systèmes d’assurance maladie».
Mais l’expert alerte sur les risques réels de dérive si des mesures correctives ne sont pas prises rapidement. «Nous ne devons pas oublier les déficits abyssaux qu’a connus la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), en grande partie à cause de l’inflation des soins et des médicaments liés aux affections de longue durée (ALD) comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, ainsi qu’aux affections lourdes et coûteuses (ALC) telles que les cancers et maladies rares».
À ce propos, il rappelle les propos récents du ministre délégué au Budget, Faouzi Lekjaâ, qui s’était exprimé devant la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) sur «la cherté de certains médicaments, notamment ceux de la quatrième tranche, dont les prix peuvent atteindre 130.000 dirhams par boîte». Une étude conjointe de la CNOPS et de l’Administration des douanes a, en effet, révélé «de flagrantes différences de prix entre le Maroc, la France et la Belgique, alors que ces deux pays figurent pourtant parmi les pays de référence fixés par le décret de 2013 sur les prix des médicaments». Pire encore, cette étude a mis en évidence «d’importants écarts entre les prix déclarés à la douane et ceux effectivement pratiqués au Maroc».
Belaiche fustige aussi «la marge supplémentaire de 10% accordée aux importateurs et non aux fabricants locaux», une mesure qu’il juge «injustifiée», d’autant plus que le Maroc aspire désormais à une «véritable souveraineté pharmaceutique», fondée notamment sur le «renforcement de la production locale, en particulier des génériques».
Enfin, il insiste sur l’importance des outils d’analyse et d’anticipation pour garantir la durabilité du système. «Les études épidémiologiques, pharmaco-économiques, médico-économiques et actuarielles ainsi que la collecte de toutes les données de santé seront indispensables pour bâtir un système de santé robuste», conclut-il, non sans rappeler que «les mêmes causes produisant les mêmes effets, si ces mesures ne sont pas appliquées, le scénario catastrophique de la CNOPS risque fort de se reproduire».
L’espoir réside dans la mise en place récente de deux institutions clés : l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé (AMMPS) et la Haute Autorité de la santé (HAS), censées porter cette ambition de transformation durable.
Parmi les priorités, il évoque la nécessité d’intégrer le secteur informel, qui représente entre 30 et 40% de l’économie nationale, et qui regroupe «jusqu’à 77% des employés au Maroc». Ce secteur, souligne-t-il, «ne contribue ni aux ressources fiscales, ni aux cotisations versées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)», ce qui affaiblit considérablement la base de financement du système. La lutte contre les paiements en espèces s’inscrit également dans cette stratégie et «a déjà été entamée».
Mais équilibrer les comptes de l’AMO passe aussi par une maîtrise rigoureuse des dépenses. Selon Belaiche, «offrir des soins de qualité à tous ne peut se faire sans mesures strictes concernant les soins et les médicaments». Il plaide ainsi pour «l’instauration d’un parcours de soins coordonné», qui éviterait les dépenses superflues ou inadaptées en orientant les patients vers la bonne spécialité médicale. Il insiste également sur «la mise en place de protocoles thérapeutiques pour l’ensemble des maladies et le contrôle strict de leur application». Cela permettrait, par exemple, «d’éviter que des médicaments de deuxième ligne pour des cancers métastatiques soient prescrits en première ligne pour des cancers moins graves, alors que des alternatives moins coûteuses existent».
La rationalisation doit aussi concerner les moyens diagnostiques et thérapeutiques les plus onéreux, dont «l’usage doit vraiment être justifié par l’état du patient». Belaiche rappelle que «les protocoles thérapeutiques sont fondés sur des preuves et des évidences scientifiques».
Concernant les médicaments, il appelle à privilégier «l’usage des génériques et des biosimilaires», qui garantissent «le même niveau d’efficacité et de sécurité tout en générant des économies substantielles». Une étude aurait d’ailleurs montré que ces produits ont permis «une économie de X millions de dirhams en 2023 et de X millions entre 2015 et 2023». Les pays occidentaux, ajoute-t-il, «y ont massivement recours pour équilibrer leurs systèmes d’assurance maladie».
Mais l’expert alerte sur les risques réels de dérive si des mesures correctives ne sont pas prises rapidement. «Nous ne devons pas oublier les déficits abyssaux qu’a connus la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), en grande partie à cause de l’inflation des soins et des médicaments liés aux affections de longue durée (ALD) comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, ainsi qu’aux affections lourdes et coûteuses (ALC) telles que les cancers et maladies rares».
À ce propos, il rappelle les propos récents du ministre délégué au Budget, Faouzi Lekjaâ, qui s’était exprimé devant la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) sur «la cherté de certains médicaments, notamment ceux de la quatrième tranche, dont les prix peuvent atteindre 130.000 dirhams par boîte». Une étude conjointe de la CNOPS et de l’Administration des douanes a, en effet, révélé «de flagrantes différences de prix entre le Maroc, la France et la Belgique, alors que ces deux pays figurent pourtant parmi les pays de référence fixés par le décret de 2013 sur les prix des médicaments». Pire encore, cette étude a mis en évidence «d’importants écarts entre les prix déclarés à la douane et ceux effectivement pratiqués au Maroc».
Belaiche fustige aussi «la marge supplémentaire de 10% accordée aux importateurs et non aux fabricants locaux», une mesure qu’il juge «injustifiée», d’autant plus que le Maroc aspire désormais à une «véritable souveraineté pharmaceutique», fondée notamment sur le «renforcement de la production locale, en particulier des génériques».
Enfin, il insiste sur l’importance des outils d’analyse et d’anticipation pour garantir la durabilité du système. «Les études épidémiologiques, pharmaco-économiques, médico-économiques et actuarielles ainsi que la collecte de toutes les données de santé seront indispensables pour bâtir un système de santé robuste», conclut-il, non sans rappeler que «les mêmes causes produisant les mêmes effets, si ces mesures ne sont pas appliquées, le scénario catastrophique de la CNOPS risque fort de se reproduire».
L’espoir réside dans la mise en place récente de deux institutions clés : l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé (AMMPS) et la Haute Autorité de la santé (HAS), censées porter cette ambition de transformation durable.
L'impact de la généralisation de l'AMO sur le système de santé : Témoignages de Dr Ayman Aït Haj Kaddour, médecin conférencier
Le Matin : En tant que médecin, constatez-vous des différences dans la prise en charge des patients couverts par l’AMO et ceux ayant une assurance privée ?
Dr Ayman Aït Haj Kaddour : Oui, il existe des différences notables entre les patients couverts par l’Assurance Maladie obligatoire (AMO) et ceux disposant d’une assurance privée, notamment en matière d’accès aux soins et de prise en charge des frais médicaux.
D’une part, la tarification pratiquée dans le cadre de l’AMO repose sur une grille tarifaire inférieure aux coûts réels des soins, ce qui oblige souvent les patients à avancer les frais avant d’être partiellement remboursés. En revanche, les assurances privées proposent généralement des niveaux de remboursement plus élevés, réduisant ainsi le reste à charge. D’autre part, les assurés de l’AMO sont majoritairement dirigés vers les établissements publics, où la pression sur les infrastructures nuit parfois à la qualité de la prise en charge, tandis que les bénéficiaires d’une assurance privée peuvent plus facilement accéder aux cliniques privées, où les conditions de soins sont souvent considérées comme meilleures.
Avez-vous remarqué un changement dans le comportement des patients avec l’extension de l’AMO ?
En effet, plusieurs changements ont été observés depuis l’extension de l’Assurance maladie obligatoire, notamment une augmentation significative de la fréquentation des consultations médicales : de nombreux patients qui hésitaient auparavant à consulter en raison des coûts viennent désormais plus régulièrement, notamment pour des bilans de santé et le suivi de maladies chroniques. On note également un recours plus fréquent aux spécialistes, rendu possible par une meilleure accessibilité financière. Cependant, cette évolution s’accompagne d’une augmentation des dépenses de santé supportées par les patients, qui doivent souvent avancer les frais avant d’être partiellement remboursés, ce qui peut freiner certains, en particulier lorsque les montants remboursés demeurent inférieurs aux frais engagés. Cette demande croissante exerce par ailleurs une pression importante sur le système de santé, en particulier sur les structures publiques, contraintes d’absorber un afflux plus important de patients.
Quel impact a eu la généralisation de l’AMO sur la qualité des soins et l’accès aux spécialistes ?
La généralisation de l’Assurance maladie obligatoire a eu un impact à la fois positif et négatif sur la qualité des soins et l’accès aux spécialistes. D’un côté, elle a permis à des millions de Marocains, notamment les travailleurs indépendants et les populations autrefois exclues du système, de bénéficier d’une couverture médicale, avec un meilleur suivi des pathologies chroniques grâce à un accès plus régulier aux soins. De l’autre, cette extension a engendré une surcharge des consultations, en particulier dans les hôpitaux publics et certains cabinets spécialisés, entraînant un allongement des délais d’attente. L’obligation d’avancer les frais médicaux reste également un frein pour de nombreux assurés, surtout lorsque les remboursements s’avèrent inférieurs aux tarifs appliqués. De plus, certains spécialistes choisissent de limiter le nombre de patients couverts par l’AMO, en raison de la faiblesse de la grille tarifaire, ce qui restreint encore davantage l’offre de soins. En somme, si l’accès s’est élargi, des défis structurels subsistent et doivent être relevés pour garantir à tous des soins de qualité.
Comment l'absence d’actualisation de la Tarification nationale de référence impacte-t-elle directement la qualité des soins et l’accès à certaines prestations pour les patients couverts par l’AMO ?
L’absence d’actualisation de la Tarification nationale de référence (TNR) constitue un frein majeur à l’efficacité du système de remboursement, car les montants prévus ne correspondent plus aux coûts réels des soins. En conséquence, les patients doivent souvent avancer des sommes importantes pour des remboursements partiels, ce qui en dissuade certains de consulter des spécialistes ou de suivre leurs traitements. Cette situation pousse également une partie des assurés à se tourner vers le secteur public, aggravant la surcharge des hôpitaux. Par ailleurs, l’accès aux soins spécialisés est compromis, car certains médecins appliquent des dépassements d’honoraires et certaines cliniques privées se montrent réticentes à prendre en charge les patients AMO, faute de rentabilité. Dans ce contexte, les patients à faibles revenus sont particulièrement pénalisés, contraints parfois de recourir à des soins moins coûteux, mais de qualité inférieure. En somme, l’absence de révision de la TNR accentue les inégalités d’accès, alourdit la charge financière des assurés et nuit à la qualité globale du système de santé.
Quels ajustements seraient prioritaires selon vous ?
Pour améliorer le système de couverture santé, plusieurs mesures sont essentielles. Tout d'abord, l'actualisation de la Tarification nationale de référence est une priorité urgente, nécessitant une révision des tarifs de remboursement pour mieux refléter les coûts réels des soins et élargir la couverture de certaines spécialités. Il est également crucial de réduire les délais de remboursement afin d’éviter les difficultés financières des patients ayant avancé les frais, en simplifiant les démarches administratives pour rendre le processus plus fluide. Par ailleurs, le renforcement des infrastructures de santé publique s'avère indispensable, notamment par l’investissement dans les hôpitaux et la formation de nouveaux spécialistes pour réduire les délais d’attente. Encourager le secteur privé à mieux prendre en charge les patients AMO est également une étape clé, à travers le développement de conventions entre l’AMO et les cliniques privées et l’incitation des spécialistes à accepter davantage de patients AMO en ajustant les tarifs. Enfin, il est primordial de mieux informer les patients sur leurs droits et les démarches à suivre pour optimiser leur prise en charge et éviter les mauvaises surprises liées aux remboursements.
Dr Ayman Aït Haj Kaddour : Oui, il existe des différences notables entre les patients couverts par l’Assurance Maladie obligatoire (AMO) et ceux disposant d’une assurance privée, notamment en matière d’accès aux soins et de prise en charge des frais médicaux.
D’une part, la tarification pratiquée dans le cadre de l’AMO repose sur une grille tarifaire inférieure aux coûts réels des soins, ce qui oblige souvent les patients à avancer les frais avant d’être partiellement remboursés. En revanche, les assurances privées proposent généralement des niveaux de remboursement plus élevés, réduisant ainsi le reste à charge. D’autre part, les assurés de l’AMO sont majoritairement dirigés vers les établissements publics, où la pression sur les infrastructures nuit parfois à la qualité de la prise en charge, tandis que les bénéficiaires d’une assurance privée peuvent plus facilement accéder aux cliniques privées, où les conditions de soins sont souvent considérées comme meilleures.
Avez-vous remarqué un changement dans le comportement des patients avec l’extension de l’AMO ?
En effet, plusieurs changements ont été observés depuis l’extension de l’Assurance maladie obligatoire, notamment une augmentation significative de la fréquentation des consultations médicales : de nombreux patients qui hésitaient auparavant à consulter en raison des coûts viennent désormais plus régulièrement, notamment pour des bilans de santé et le suivi de maladies chroniques. On note également un recours plus fréquent aux spécialistes, rendu possible par une meilleure accessibilité financière. Cependant, cette évolution s’accompagne d’une augmentation des dépenses de santé supportées par les patients, qui doivent souvent avancer les frais avant d’être partiellement remboursés, ce qui peut freiner certains, en particulier lorsque les montants remboursés demeurent inférieurs aux frais engagés. Cette demande croissante exerce par ailleurs une pression importante sur le système de santé, en particulier sur les structures publiques, contraintes d’absorber un afflux plus important de patients.
Quel impact a eu la généralisation de l’AMO sur la qualité des soins et l’accès aux spécialistes ?
La généralisation de l’Assurance maladie obligatoire a eu un impact à la fois positif et négatif sur la qualité des soins et l’accès aux spécialistes. D’un côté, elle a permis à des millions de Marocains, notamment les travailleurs indépendants et les populations autrefois exclues du système, de bénéficier d’une couverture médicale, avec un meilleur suivi des pathologies chroniques grâce à un accès plus régulier aux soins. De l’autre, cette extension a engendré une surcharge des consultations, en particulier dans les hôpitaux publics et certains cabinets spécialisés, entraînant un allongement des délais d’attente. L’obligation d’avancer les frais médicaux reste également un frein pour de nombreux assurés, surtout lorsque les remboursements s’avèrent inférieurs aux tarifs appliqués. De plus, certains spécialistes choisissent de limiter le nombre de patients couverts par l’AMO, en raison de la faiblesse de la grille tarifaire, ce qui restreint encore davantage l’offre de soins. En somme, si l’accès s’est élargi, des défis structurels subsistent et doivent être relevés pour garantir à tous des soins de qualité.
Comment l'absence d’actualisation de la Tarification nationale de référence impacte-t-elle directement la qualité des soins et l’accès à certaines prestations pour les patients couverts par l’AMO ?
L’absence d’actualisation de la Tarification nationale de référence (TNR) constitue un frein majeur à l’efficacité du système de remboursement, car les montants prévus ne correspondent plus aux coûts réels des soins. En conséquence, les patients doivent souvent avancer des sommes importantes pour des remboursements partiels, ce qui en dissuade certains de consulter des spécialistes ou de suivre leurs traitements. Cette situation pousse également une partie des assurés à se tourner vers le secteur public, aggravant la surcharge des hôpitaux. Par ailleurs, l’accès aux soins spécialisés est compromis, car certains médecins appliquent des dépassements d’honoraires et certaines cliniques privées se montrent réticentes à prendre en charge les patients AMO, faute de rentabilité. Dans ce contexte, les patients à faibles revenus sont particulièrement pénalisés, contraints parfois de recourir à des soins moins coûteux, mais de qualité inférieure. En somme, l’absence de révision de la TNR accentue les inégalités d’accès, alourdit la charge financière des assurés et nuit à la qualité globale du système de santé.
Quels ajustements seraient prioritaires selon vous ?
Pour améliorer le système de couverture santé, plusieurs mesures sont essentielles. Tout d'abord, l'actualisation de la Tarification nationale de référence est une priorité urgente, nécessitant une révision des tarifs de remboursement pour mieux refléter les coûts réels des soins et élargir la couverture de certaines spécialités. Il est également crucial de réduire les délais de remboursement afin d’éviter les difficultés financières des patients ayant avancé les frais, en simplifiant les démarches administratives pour rendre le processus plus fluide. Par ailleurs, le renforcement des infrastructures de santé publique s'avère indispensable, notamment par l’investissement dans les hôpitaux et la formation de nouveaux spécialistes pour réduire les délais d’attente. Encourager le secteur privé à mieux prendre en charge les patients AMO est également une étape clé, à travers le développement de conventions entre l’AMO et les cliniques privées et l’incitation des spécialistes à accepter davantage de patients AMO en ajustant les tarifs. Enfin, il est primordial de mieux informer les patients sur leurs droits et les démarches à suivre pour optimiser leur prise en charge et éviter les mauvaises surprises liées aux remboursements.
