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Assises du Féminisme : 10 recommandations pour faire reculer les inégalités

Face à l’urgence d’une action structurelle en faveur des droits économiques des femmes, l’Association pour la Promotion de la Culture de l’Égalité (APCE) a dévoilé, à l’issue des 2èmes Assises du Féminisme tenues le 17 mai à Rabat, dix recommandations phares pour faire reculer les violences systémiques et les inégalités persistantes.

Intitulée « Violences et inégalités économiques : comprendre, analyser, agir », cette deuxième édition a rassemblé expertes, militantes, chercheuses et actrices du changement autour d’un objectif commun : transformer le diagnostic en solutions concrètes. À travers une feuille de route ambitieuse, l’APCE propose un cadre d’action pour garantir une égalité réelle et durable.



Dix recommandations prioritaires ont émergé des travaux. En tête : l’adoption d’une stratégie nationale multisectorielle et genrée, dotée de moyens financiers à la hauteur des enjeux. Cette stratégie permettrait d’ancrer l’égalité dans l’ensemble des politiques publiques, au-delà des approches sectorielles fragmentées.

Les participantes ont également appelé à reconnaître et valoriser le travail domestique et informel, encore largement invisibilisé. Son intégration dans les cadres législatifs et économiques permettrait de mieux protéger les millions de femmes qui y sont engagées.

Autre priorité : déployer des infrastructures essentielles à l’emploi féminin, telles que les crèches, des moyens de transport sûrs, et un accès élargi à des logements décents. Des conditions jugées indispensables pour libérer le potentiel économique des femmes, notamment dans les zones urbaines périphériques et rurales.

Le levier économique figure en bonne place : les recommandations incluent la réservation d’une part des marchés publics aux projets féminins et la mise en place d’un guichet unique dédié à l’accompagnement administratif et fiscal des entrepreneures.

L’accès aux ressources constitue un autre nœud structurel. Les Assises préconisent de faciliter l’accès au foncier, au crédit et aux moyens de production, en particulier pour les femmes rurales, souvent confrontées à des barrières cumulatives.

La protection des femmes dans les secteurs précaires est également ciblée. Il s’agit de renforcer les mécanismes de protection sociale et juridique des travailleuses informelles, souvent les premières exposées aux abus, sans cadre légal protecteur.

À l’échelle locale, les collectivités territoriales sont appelées à jouer un rôle plus actif. Les recommandations soulignent la nécessité de les doter de moyens concrets pour soutenir l’économie féminine de proximité, moteur de résilience dans de nombreuses régions.

Les Assises ont par ailleurs insisté sur l’importance d’appuyer les associations féminines et les formes émergentes de militantisme, notamment dans les territoires marginalisés et parmi les jeunes générations, actrices montantes du changement social.

Enfin, une attention particulière est accordée à la production de données publiques genrées, indispensable pour orienter les politiques, mesurer leur efficacité, et garantir une transparence dans l’allocation des ressources.

L’APCE réaffirme son engagement à suivre la mise en œuvre de ces recommandations, tout en appelant avec insistance décideurs politiques, institutions et partenaires sociaux à traduire ces propositions en actions concrètes. « Seule une mobilisation collective pourra faire de l’émancipation économique des femmes une réalité durable et une priorité nationale », affirme l’association.
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