Le Salon international de l’édition et du livre (SIEL) 2025 a résonné des préoccupations et des espoirs liés à l’autonomisation des jeunes filles adolescentes lors d’une table ronde essentielle. Les discussions ont mis en lumière des défis contemporains majeurs, allant de la violence en ligne aux crises de santé mentale, tout en explorant les pistes d’action pour un avenir plus sûr et plus équitable.
«Dans ce monde numérique, tout le monde n’est pas préparé de la même manière», a insisté Pr Bentaleb, mettant en exergue la pression constante et les enjeux complexes – économiques, techniques et sociaux – qui font des enfants, et particulièrement des jeunes filles, une population particulièrement exposée. L’absence de cadre juridique adapté pour poursuivre de tels actes comme le cas évoqué au Royaume-Uni souligne l’urgence d’une réflexion globale sur la protection des mineurs dans le cyberespace.
Kohen a insisté sur la vulnérabilité de cette catégorie en matière de santé et de comportements à risque, avec des conséquences potentielles sur leur parcours scolaire et social. Elle a plaidé pour la mise en place de conditions favorables sur les plans sanitaire, social et psychologique comme un levier essentiel pour améliorer le rendement scolaire et l’acquisition de compétences.
Au sein du ministère de l’Éducation nationale, une grande importance est accordée à la santé scolaire pour assurer le bien-être des élèves et prévenir les maladies et comportements à risque. L’objectif est de développer une «culture de la santé» chez les élèves, en intégrant des contenus liés à la santé dans les programmes scolaires et en proposant des activités de vie scolaire ciblées. Des initiatives spécifiques visent à soutenir les filles en milieu scolaire et à lutter contre le décrochage, avec des résultats positifs tels que la réintégration de plus de 20.000 filles dans le système scolaire grâce à une convention avec le ministère public. De plus, plus de 19.000 filles en situation de handicap sont scolarisées dans plus de 1.600 établissements inclusifs.
La table ronde a mis en lumière la complexité des défis auxquels sont confrontées les jeunes filles adolescentes. Entre les dangers insidieux du monde numérique et la crise silencieuse de la santé mentale, une action concertée et multidimensionnelle est impérative. L’éducation, le soutien psychologique, la sensibilisation et la mise en place de cadres protecteurs apparaissent comme des leviers essentiels pour garantir un avenir où chaque jeune fille peut s’épanouir pleinement, en sécurité et avec la confiance nécessaire pour naviguer dans un monde en constante évolution.
Alerte sur les risques virtuels
L’intervention du Pr Youssef Bentaleb, président du Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation (CMRPI), a profondément marqué les esprits en mettant en lumière une réalité préoccupante : la violence qui sévit dans les espaces numériques immersifs. Son récit poignant d’une jeune Britannique, victime d’un viol collectif virtuel dans le métavers, a souligné la vulnérabilité des jeunes filles dans ces environnements où les frontières entre réel et virtuel s’estompent dangereusement. Selon l’expert, l’impact psychologique et émotionnel ressenti par les victimes dans ces univers immersifs est comparable à celui d’une agression dans le monde réel. Il a, également, alerté sur le fait que le métavers constitue un terrain particulièrement propice aux agissements des prédateurs sexuels.«Dans ce monde numérique, tout le monde n’est pas préparé de la même manière», a insisté Pr Bentaleb, mettant en exergue la pression constante et les enjeux complexes – économiques, techniques et sociaux – qui font des enfants, et particulièrement des jeunes filles, une population particulièrement exposée. L’absence de cadre juridique adapté pour poursuivre de tels actes comme le cas évoqué au Royaume-Uni souligne l’urgence d’une réflexion globale sur la protection des mineurs dans le cyberespace.
Santé mentale : crise silencieuse
Pour sa part, Dr Mohamed Khalis, directeur du département Santé publique et Recherche clinique au Centre Mohammed VI de la recherche et l’innovation (CM6RI), a dressé un tableau préoccupant de la santé mentale des adolescents. Il a présenté une étude révélant que 16,16% des jeunes âgés de 15 à 19 ans souffrent de dépression, et 6,8% d’anxiété généralisée. Plus alarmant encore, 16,16% des participants, majoritairement des étudiants urbains, ont sérieusement envisagé le suicide, avec un taux plus élevé chez les filles (17%).Khalis a aussi mis en lumière les conduites à risque, citant une étude de 2021 indiquant que 5,4% des filles consomment de l’alcool, 2,1% du cannabis, et 2,9% des stimulants. Ces chiffres soulignent la nécessité d’une prise en charge globale des vulnérabilités des jeunes filles. Par ailleurs, 12,5% des jeunes utilisent des cigarettes électroniques.L’importance du soutien familial et amical
L’étude de Dr Khalis a, par la même occasion, souligné l’importance cruciale du soutien familial et social pour la santé mentale des jeunes. Il ressort que 96% des jeunes affirment que de bonnes relations familiales jouent un rôle essentiel dans leur santé mentale. De plus, 43% estiment que des amis positifs sont également un facteur important, et une majorité significative de 83% pense que la présence d’un adulte de confiance est cruciale pour leur équilibre mental. Ces données soulignent l’influence protectrice des relations interpersonnelles saines. Enfin, certains témoignages recueillis dans le cadre de cette recherche ont mis en lumière des cas poignants de jeunes souffrant de troubles psychiques en raison de fragilités dans ces différents domaines.Réseaux sociaux : une arme à double tranchant
Si l’étude présentée par Khalis reconnaît le rôle des réseaux sociaux dans le maintien du lien social pour les jeunes (86% les considèrent essentiels pour rester en contact avec leurs amis), elle met, par la même occasion, en évidence leur potentiel anxiogène (67% reconnaissent qu’ils sont sources de stress et d’anxiété). Pr Bentaleb a renchéri en soulignant l’influence de l’intelligence artificielle sur la diffusion d’informations et la formation de la pensée chez les jeunes, les exposant potentiellement à des contenus biaisés et à la manipulation.Le rôle protecteur et préventif
de l’école
L’intervention de Dre Imane El Kohen, responsable du Service de santé scolaire au sein du ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, a mis en lumière le rôle crucial de l’environnement scolaire dans le bien-être des jeunes. Elle a souligné que les enfants, leurs accompagnateurs et les jeunes représentent environ un tiers de la population marocaine, une proportion significative qui nécessite une attention particulière.Kohen a insisté sur la vulnérabilité de cette catégorie en matière de santé et de comportements à risque, avec des conséquences potentielles sur leur parcours scolaire et social. Elle a plaidé pour la mise en place de conditions favorables sur les plans sanitaire, social et psychologique comme un levier essentiel pour améliorer le rendement scolaire et l’acquisition de compétences.
Au sein du ministère de l’Éducation nationale, une grande importance est accordée à la santé scolaire pour assurer le bien-être des élèves et prévenir les maladies et comportements à risque. L’objectif est de développer une «culture de la santé» chez les élèves, en intégrant des contenus liés à la santé dans les programmes scolaires et en proposant des activités de vie scolaire ciblées. Des initiatives spécifiques visent à soutenir les filles en milieu scolaire et à lutter contre le décrochage, avec des résultats positifs tels que la réintégration de plus de 20.000 filles dans le système scolaire grâce à une convention avec le ministère public. De plus, plus de 19.000 filles en situation de handicap sont scolarisées dans plus de 1.600 établissements inclusifs.
Agir ensemble pour l’autonomisation : L’engagement des acteurs de terrain
Animant cette rencontre, Fadwa Rih, directrice de la division des Affaires féminines au ministère de la Jeunesse et de la communication, a détaillé les actions concrètes menées pour accompagner les jeunes. L’accent est mis sur la formation continue, la sensibilisation aux droits des femmes et des jeunes filles, et la création d’espaces d’écoute.La table ronde a mis en lumière la complexité des défis auxquels sont confrontées les jeunes filles adolescentes. Entre les dangers insidieux du monde numérique et la crise silencieuse de la santé mentale, une action concertée et multidimensionnelle est impérative. L’éducation, le soutien psychologique, la sensibilisation et la mise en place de cadres protecteurs apparaissent comme des leviers essentiels pour garantir un avenir où chaque jeune fille peut s’épanouir pleinement, en sécurité et avec la confiance nécessaire pour naviguer dans un monde en constante évolution.