Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent aujourd’hui l’une des principales causes de mortalité et de handicap dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 15 millions de personnes en sont victimes chaque année, dont près de 6 millions décèdent. L’AVC représente ainsi la deuxième cause de décès d’origine cardiovasculaire, juste après les cardiopathies ischémiques. Les projections sont inquiétantes : à défaut d’intensifier les efforts de prévention, le nombre de cas pourrait atteindre 23 millions d’ici 2030.
Au Maroc, la situation reste tout aussi préoccupante. D’après l’Institut des mesures et de l’évaluation de la santé (IHME), plus de 52.000 Marocains ont été victimes d’un AVC en 2021, dont 36.508 décès. Une étude nationale publiée en 2022 par le ministère de la Santé et de la protection sociale estime que près de 4.000 AVC ischémiques sont directement liés au tabagisme, avec un coût annuel moyen de 3.688 dollars par patient.
Ces chiffres traduisent une réalité alarmante : malgré les avancées médicales, l’AVC continue de tuer ou de laisser des séquelles graves, alors que jusqu’à 90% des cas pourraient être évités grâce à une meilleure prévention et au contrôle de facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète, le tabac ou l’hypercholestérolémie.
L’objectif est double : renforcer la prévention et améliorer la réactivité face aux premiers signes d’alerte. Des actions de dépistage sont menées dans les établissements de soins de santé primaires afin d’identifier précocement les principaux facteurs de risque cardiovasculaire. En parallèle, des activités de communication, des ateliers et des campagnes d’information visent à sensibiliser le grand public à reconnaître les symptômes et à agir sans délai.
Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité des efforts mondiaux de lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), réaffirmés lors de la 4ᵉ réunion de haut niveau des Nations unies sur les MNT, tenue le 25 septembre dernier. L’enjeu est clair : réduire le fardeau des maladies chroniques, dont l’AVC est l’une des manifestations les plus dramatiques.
«Si vous êtes témoin d’un de ces signes, il faut appeler immédiatement les secours», insiste le Dʳ Hamdi. «En cas d’AVC ischémique, chaque minute compte : deux millions de neurones meurent chaque minute.»
Il rappelle que l’AVC ischémique, qui représente 80 à 85% des cas, résulte de l’obstruction d’une artère cérébrale, tandis que l’AVC hémorragique (15 à 20%) est causé par la rupture d’un vaisseau sanguin. Quant à l’accident ischémique transitoire (AIT), il ne dure que quelques heures, mais constitue un signal d’alarme majeur, puisqu’il précède souvent un AVC plus grave.
Le médecin explique que ce retard s’explique à la fois par un manque de connaissance des signes d’alerte et par des obstacles logistiques majeurs, notamment l’inégalité d’accès aux équipements d’imagerie médicale. Dans certaines régions, en particulier les zones rurales, l’absence de scanner ou d’IRM disponibles en urgence rend impossible la confirmation rapide du diagnostic, condition pourtant essentielle avant d’engager une thrombolyse ou une thrombectomie mécanique. «L’accès rapide à un scanner ou à une IRM reste inégal selon les régions, ce qui retarde la reperfusion cérébrale et augmente le risque de séquelles», déplore-t-il. Les conséquences de ces retards sont dramatiques : un AVC sur deux laisse des séquelles invalidantes, qu’il s’agisse d’une paralysie, d’une aphasie, de troubles cognitifs ou d’une perte partielle de la mémoire et de la motricité. Plus d’un quart des patients décèdent dans l’année qui suit l’accident, un chiffre qui illustre non seulement la gravité de la pathologie, mais aussi les inégalités territoriales persistantes dans le système de santé marocain.
Pour le Dr Hamdi, une amélioration durable passe par une stratégie globale, fondée sur la prévention, la rapidité d’intervention et la rééducation. Il appelle à renforcer la sensibilisation des familles aux signes d’alerte afin qu’elles réagissent dès les premières secondes, à créer un numéro d’urgence spécifiquement dédié aux AVC pour faciliter l’orientation rapide vers les services compétents et à équiper les hôpitaux d’unités neurovasculaires capables d’assurer une prise en charge immédiate et adaptée. Il insiste aussi sur la nécessité de développer la rééducation post-AVC, notamment la kinésithérapie, l’orthophonie et l’ergothérapie, encore trop peu accessibles dans les régions rurales.
Selon lui, la véritable bataille se joue avant tout sur le terrain de la prévention : contrôler la tension artérielle, réduire le tabagisme, surveiller le diabète et adopter une hygiène de vie équilibrée demeurent les meilleures armes contre l’AVC. «La prévention des facteurs de risque, en particulier l’hypertension artérielle, reste la clé», conclut-il avec insistance.
Au Maroc, la situation reste tout aussi préoccupante. D’après l’Institut des mesures et de l’évaluation de la santé (IHME), plus de 52.000 Marocains ont été victimes d’un AVC en 2021, dont 36.508 décès. Une étude nationale publiée en 2022 par le ministère de la Santé et de la protection sociale estime que près de 4.000 AVC ischémiques sont directement liés au tabagisme, avec un coût annuel moyen de 3.688 dollars par patient.
Ces chiffres traduisent une réalité alarmante : malgré les avancées médicales, l’AVC continue de tuer ou de laisser des séquelles graves, alors que jusqu’à 90% des cas pourraient être évités grâce à une meilleure prévention et au contrôle de facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète, le tabac ou l’hypercholestérolémie.
Une campagne nationale axée sur la prévention et la réactivité
Conscient de l’ampleur du problème, le ministère de la Santé et de la protection sociale a lancé, du 29 octobre au 28 novembre 2025, une campagne nationale de sensibilisation à la prévention de l’AVC. Cette initiative, organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’AVC célébrée le 29 octobre, s’articule autour du thème «Chaque minute compte».L’objectif est double : renforcer la prévention et améliorer la réactivité face aux premiers signes d’alerte. Des actions de dépistage sont menées dans les établissements de soins de santé primaires afin d’identifier précocement les principaux facteurs de risque cardiovasculaire. En parallèle, des activités de communication, des ateliers et des campagnes d’information visent à sensibiliser le grand public à reconnaître les symptômes et à agir sans délai.
Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité des efforts mondiaux de lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), réaffirmés lors de la 4ᵉ réunion de haut niveau des Nations unies sur les MNT, tenue le 25 septembre dernier. L’enjeu est clair : réduire le fardeau des maladies chroniques, dont l’AVC est l’une des manifestations les plus dramatiques.
Reconnaître les signes d’alerte pour sauver des vies
Le Dʳ Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé, rappelle que les symptômes d’un accident vasculaire cérébral apparaissent de manière soudaine et doivent être pris très au sérieux dès les premières secondes. Il précise que trois signes majeurs doivent immédiatement alerter, à savoir une déformation de la bouche lorsqu’une personne sourit, une faiblesse d’un côté du corps touchant souvent le bras ou la jambe, ainsi que des troubles de la parole ou de la compréhension. Ces manifestations peuvent parfois s’accompagner d’une baisse de la vision, d’un déséquilibre brutal ou de maux de tête intenses. Des signaux qui, trop souvent, sont banalisés alors qu’ils nécessitent une réaction urgente et une prise en charge immédiate.«Si vous êtes témoin d’un de ces signes, il faut appeler immédiatement les secours», insiste le Dʳ Hamdi. «En cas d’AVC ischémique, chaque minute compte : deux millions de neurones meurent chaque minute.»
Il rappelle que l’AVC ischémique, qui représente 80 à 85% des cas, résulte de l’obstruction d’une artère cérébrale, tandis que l’AVC hémorragique (15 à 20%) est causé par la rupture d’un vaisseau sanguin. Quant à l’accident ischémique transitoire (AIT), il ne dure que quelques heures, mais constitue un signal d’alarme majeur, puisqu’il précède souvent un AVC plus grave.
Une prise en charge encore inégale au Maroc
Sur le terrain, la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux demeure confrontée à de nombreuses difficultés, dont la plus critique reste le retard d’intervention. Le Dr Tayeb Hamdi souligne que, dans une grande majorité des cas, les patients ou leurs proches tardent à réagir et attendent parfois plus de six heures avant d’appeler les secours, un délai fatal qui réduit considérablement les chances de récupération. Or le traitement de référence, la thrombolyse intraveineuse à base d’alteplase, n’est efficace que s’il est administré dans les quatre heures suivant l’apparition des premiers symptômes. Au-delà de ce laps de temps, les dommages cérébraux deviennent souvent irréversibles.Le médecin explique que ce retard s’explique à la fois par un manque de connaissance des signes d’alerte et par des obstacles logistiques majeurs, notamment l’inégalité d’accès aux équipements d’imagerie médicale. Dans certaines régions, en particulier les zones rurales, l’absence de scanner ou d’IRM disponibles en urgence rend impossible la confirmation rapide du diagnostic, condition pourtant essentielle avant d’engager une thrombolyse ou une thrombectomie mécanique. «L’accès rapide à un scanner ou à une IRM reste inégal selon les régions, ce qui retarde la reperfusion cérébrale et augmente le risque de séquelles», déplore-t-il. Les conséquences de ces retards sont dramatiques : un AVC sur deux laisse des séquelles invalidantes, qu’il s’agisse d’une paralysie, d’une aphasie, de troubles cognitifs ou d’une perte partielle de la mémoire et de la motricité. Plus d’un quart des patients décèdent dans l’année qui suit l’accident, un chiffre qui illustre non seulement la gravité de la pathologie, mais aussi les inégalités territoriales persistantes dans le système de santé marocain.
Pour le Dr Hamdi, une amélioration durable passe par une stratégie globale, fondée sur la prévention, la rapidité d’intervention et la rééducation. Il appelle à renforcer la sensibilisation des familles aux signes d’alerte afin qu’elles réagissent dès les premières secondes, à créer un numéro d’urgence spécifiquement dédié aux AVC pour faciliter l’orientation rapide vers les services compétents et à équiper les hôpitaux d’unités neurovasculaires capables d’assurer une prise en charge immédiate et adaptée. Il insiste aussi sur la nécessité de développer la rééducation post-AVC, notamment la kinésithérapie, l’orthophonie et l’ergothérapie, encore trop peu accessibles dans les régions rurales.
Selon lui, la véritable bataille se joue avant tout sur le terrain de la prévention : contrôler la tension artérielle, réduire le tabagisme, surveiller le diabète et adopter une hygiène de vie équilibrée demeurent les meilleures armes contre l’AVC. «La prévention des facteurs de risque, en particulier l’hypertension artérielle, reste la clé», conclut-il avec insistance.
