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Comment les collectivités territoriales luttent contre le phénomène des chiens errants

Le ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire de la Direction générale des collectivités territoriales, a renforcé son action en matière de lutte contre les chiens errants à travers un soutien juridique, financier et technique accru aux collectivités territoriales. En effet, le ministère appuie annuellement les collectivités pour l’acquisition de véhicules équipés de cages et de matériel de capture des animaux, avec un budget ayant atteint près de 70 millions de dirhams au cours des cinq dernières années.

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Conscient de la complexité que représente le phénomène des chiens et chats errants, le Maroc s’est mis à pied d'œuvre pour la lutte contre cette problématique endémique dans le cadre des efforts visant la promotion des services publics liés à la prévention sanitaire et à la salubrité publique. Pour répondre aux attentes des citoyens, le ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire de la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), a renforcé son action en la matière à travers un soutien juridique, financier et technique accru aux collectivités territoriales.

>> Lire aussi : Casablanca : Nouvelles restrictions contre l’élevage et la circulation des animaux et du bétail

En effet, le ministère appuie annuellement les collectivités pour l’acquisition de véhicules équipés de cages et de matériel de capture des animaux, avec un budget ayant atteint près de 70 millions de dirhams au cours des cinq dernières années, a affirmé Mohammed Roudani, chef de la division de l'Hygiène et des Espaces verts à la direction des Services publics locaux au ministère de l'Intérieur.

En vertu d'une convention de partenariat signée en 2019 entre la DGCT, le ministère de la Santé et de la protection sociale, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et l'Ordre national des vétérinaires, les chiens errants sont désormais ramassés dans des dispensaires spécialisés, stérilisés pour limiter leur reproduction, vaccinés contre la rage, traités des parasites et remis dans leur milieu d'origine après identification, dans le plein respect du bien-être animal, a-t-il expliqué dans une déclaration à la presse.

Situé dans la préfecture de Salé sur une superficie d’un hectare, le dispensaire animalier de la région de Rabat-Salé-Kénitra respecte les normes internationales de protection animale définies par l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation mondiale de la santé animale a affirmé Youssef Lhor, président de l’Association marocaine de protection des animaux et de la nature (AMPANA), chargée de la gestion du dispensaire.

Cet établissement actif au niveau des communes de Rabat, Salé et Témara adopte la technique appelée «TNR» (Trap-Neuter-Release), qui consiste à capturer les chiens errants, puis à les traiter (vaccination et stérilisation) et à les relâcher dans leur milieu d’origine, a-t-il souligné à la presse à l'occasion d'une visite au dispensaire animalier régional.

Cette approche permet de contrôler la population animale errante tout en garantissant la sécurité publique, a-t-il dit, notant que le suivi des animaux est assuré par un système informatique qui garantit une gestion efficace le long du processus.

Afin d’accélérer la mise en œuvre de ce procédé au niveau national, le ministère de l'Intérieur a alloué, jusqu’à fin juillet 2024, quelque 80 millions de DH destinés aux collectivités pour la construction et l’équipement, dans un cadre partenarial, de dispensaires animaliers conformément aux critères reconnus dans ce domaine, notamment à Oujda, Tanger, Ifrane, Sidi Slimane, Kénitra, Khémisset, Salé, Rabat, Témara, Béni Mellal, Agadir, Marrakech, et Casablanca, a fait savoir M. Roudani, ajoutant que d'autres projets similaires sont en cours d'étude.

Par ailleurs, le ministère œuvre à la mise en place d’un programme visant la création de 130 Bureaux communaux d'hygiène (BCH) dans le cadre des groupements de collectivités territoriales, avec une enveloppe globale d’un milliard et 40 millions de dirhams, a-t-il indiqué.

Une fois ce programme achevé à l’horizon 2025, le taux de couverture nationale de ce service vital atteindra près de 100%, contre seulement 18% en 2018, a-t-il fait remarquer, notant que la gestion du phénomène des chiens et chats errants, ainsi que la lutte contre la rage constituent des fondements essentiels de ce programme.

Chaque BCH réalisé dans le cadre de ces groupements sera doté de deux médecins, deux infirmiers, deux techniciens de santé, ainsi qu’un vétérinaire chargé de la gestion du dispensaire et de la supervision des opérations de stérilisation des animaux ramassés.

Face à l’absence de données précises du nombre de chiens errants au Maroc, le ministère a signé, récemment, une convention de partenariat avec l'Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II pour effectuer un recensement de la population canine errante, en plus de la mise à disposition de vaccins à voie orale, a assuré M. Roudani.

De plus, en vertu de la convention signée en 2018 avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale visant à rapprocher les services médicaux aux citoyens, notamment en milieu rural, le ministère consacre annuellement 40 millions de DH pour l’acquisition de vaccins et de sérums antirabique de l’Institut Pasteur au profit des 556 centres de santé, relevant du ministère de la Santé et de la Protection sociale, a-t-il précisé.

Ce montant, a-t-il poursuivi, s’ajoute aux 40 millions de DH alloués chaque année par les communes pour l’acquisition de ces produits vitaux qui sont mis à disposition des centres antirabique, relevant de ces communes.

Dans la même lignée et afin d’améliorer les conditions de propreté et d’hygiène, le ministère soutient les collectivités dans la création, l'équipement et la modernisation des abattoirs de viandes rouges, des souks hebdomadaires, ainsi que des décharges, considérés comme étant une source de nutrition pour les animaux errants et un facteur encourageant leur multiplication, a relevé M. Roudani.

Sur le plan législatif, un projet de décret a été élaboré en application de la loi n° 56.12 relative à la prévention et à la protection des personnes contre les dangers de chiens, qui comprend plusieurs mesures pour une meilleure gestion du phénomène des chiens errants, tout en respectant le principe du bien-être animal, a conclu le responsable.
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