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Cancer du sein : à partir de 25 ans, toutes les femmes sont appelées à la vigilance

Au Maroc, elles sont 13.000 chaque année à découvrir qu’un cancer du sein bouleverse leur vie… et près de 4.000 à en mourir, laissant des familles brisées. Première cause de mortalité par cancer chez la femme, ce fléau continue de peser lourd. Face à cette réalité, l’association Dar Zhor rappelle que la détection précoce change tout et appelle la société à transformer la peur en solidarité et la maladie en combat collectif.

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Dar Zhor s’est donné pour mission de briser ce mur de silence. L’association, créée pour accompagner les femmes atteintes du cancer du sein, rappelle sans relâche que la prévention demeure la première arme. Son message est limpide : « N’attendez pas et consultez dès le moindre signe, n’hésitez pas à demander un deuxième avis si le doute persiste, votre vie est entre vos mains »; Dès 25 ans, les femmes sont invitées à pratiquer l’autopalpation et, à partir de 45 ans, la mammographie tous les deux ans s’impose comme un geste essentiel de dépistage.

Cette vigilance médicale s’accompagne d’une volonté de sensibiliser autrement. Cette année, l’association a produit un film de sensibilisation diffusé sur ses réseaux sociaux et proposé aux chaînes de télévision pour toucher un public plus large. Et parce qu’il faut aussi briser les tabous par la culture, une pièce intitulée Les filles de Dar Zhor est programmée ce vendredi 3 octobre, de 20h à 21h30, à la F.O.L Casablanca. Sur scène, des patientes atteintes d’un cancer du sein livrent leur expérience, leurs doutes, leurs rêves. Elles rappellent que la maladie ne les définit pas et que, même au cœur de l’épreuve, peuvent éclore solidarité, humour et dignité.

Mais la maladie n’affecte pas seulement le corps et l’intime. Elle fragilise aussi la place des femmes dans le monde du travail. Trop nombreuses sont celles qui perdent leur emploi pendant leurs traitements. Une double peine qui conjugue la douleur des soins et l’humiliation du licenciement. Pour Dar Zhor, il est urgent de rompre ce cercle. « Le cancer n’est pas la fin d’un parcours professionnel, il doit être au contraire un appel à la solidarité et au respect de la dignité », souligne l’association. Dans ce contexte, la réforme du Code du travail est perçue comme une opportunité historique pour garantir aux patientes le droit de se soigner sans craindre l’exclusion.

C’est tout le sens d’Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein, que Dar Zhor fait vivre à travers une série d’initiatives. Ateliers dans les quartiers populaires, rencontres en entreprises, capsules diffusées en ligne, conférences numériques... Parmi elles, une rencontre prévue le 25 octobre, consacrée au cancer du sein métastatique, viendra mettre en lumière les réalités encore trop méconnues de cette forme avancée de la maladie.

Au-delà des campagnes, Dar Zhor agit au quotidien. L’association propose gratuitement des soins de support dès l’annonce du diagnostic et jusqu’à un an après la fin des traitements. Psychologues, nutritionnistes, coachs sportifs et spécialistes du bien-être participent à un accompagnement complet qui redonne souffle et confiance. Une étude menée au Maroc a confirmé l’impact de ces programmes : ils réduisent le stress, améliorent le sommeil, renforcent l’énergie et diminuent le risque de rechute.

De là se déploie un message grave mais porteur d’espoir. Aux femmes, d’abord, pour qu’elles veillent sur elles-mêmes. Aux familles, pour qu’elles offrent écoute et soutien. Aux médecins, pour qu’ils travaillent en équipe. Aux entreprises, pour qu’elles choisissent la protection plutôt que l’exclusion. Aux responsables publics, enfin, pour qu’ils renforcent l’accès aux soins de support.
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