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Grève des enseignants : Comment rattraper les cours des élèves du public sans pénaliser le privé

Après trois mois de perturbations à cause des grèves des enseignants, les salles de classe commencent à reprendre vie et une nouvelle phase d’apprentissage s’amorce. Le ministère de l’Education nationale s’attelle à mettre en place les mesures pour rattraper le temps perdu sans pour autant pénaliser les élèves du secteur privé qui ont suivi une scolarité normale depuis le début de l’année.

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Les grèves des enseignants ont fait perdre près de 40% du temps scolaire aux élèves des écoles publiques. Mais maintenant que les choses commencent à rentrer dans l’ordre après la signature de l’accord entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement, il est temps de mettre en place les mesures nécessaires pour accompagner les apprenants et les aider à rattraper le temps scolaire perdu.



Le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a tenu une réunion, mercredi dernier avec les instances représentatives des associations des parents et tuteurs d’élèves. Cette rencontre a porté notamment sur les moyens possibles pour que la reprise de la saison scolaire se déroule dans les meilleures conditions. «Au cours de cette réunion, les représentants des parents ont présenté des propositions pour rattraper les trois mois perdus à cause des grèves des enseignants, telles que le prolongement de l’année scolaire et l’organisation de cours de soutien. Nous apprécions les efforts déployés par le ministère qui a constitué quatre commissions en son sein pour gérer ce problème», déclare au «Matin» Ali Fannach, vice-président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM) et chargé de la communication et de la médiatisation.

Contacté par nos soins, Mohamed Zerouali, directeur des programmes d’études au ministère, nous apprend qu’une circulaire détaillant les mesures qui seront prises sera publiée incessamment. «Ces mesures porteront sur deux principaux axes. Le premier concerne la réorganisation des cours de façon à les alléger. Une équipe d’experts se réunit depuis plusieurs jours pour retravailler les leçons pour ne garder que les notions essentielles et omettre les notions facultatives. Le second axe concernera la gestion du reste du temps scolaire pour cette année. Il sera éventuellement question de réduire les périodes de vacances scolaires et les consacrer aux cours de rattrapage et de soutien», développe-t-il. Le responsable nous dévoile qu’un budget a été consacré pour rémunérer les enseignants qui participeront à ces opérations de cours de soutien. «Des enseignants stagiaires pourraient être mobilisés pour donner quelques cours de soutien sous la tutelle des enseignants. Il est aussi probable de rallonger l’année scolaire, mais pas plus de deux semaines», précise Zerouali.

Quel impact sur les élèves du privé ?

Bien que le secteur privé ne soit pas concerné par les grèves des enseignants, de nombreux parents craignent que la prise de mesures pour rattraper le temps perdu au niveau du public pénalise leurs enfants qui ont suivi une scolarité normale jusque-là. «Les établissements de l’enseignement privé sont un élément essentiel du système national de l’éducation. Certes, les grèves des enseignants ont impacté directement la scolarité des élèves du secteur public, mais cela ne veut pas dire que les écoles privées ne sont pas concernées. Même si les cours n’ont pas été interrompus et les résultats des contrôles ont été saisis dans le système “Massar”, les apprenants du privé suivent tous le même calendrier scolaire que ceux du public et ils ont des examens de certification unifiés. Les décisions qui seront prises toucheront inévitablement les deux secteurs, ce qui justifie la crainte de certains parents», nous affirme Mohamed Hansali, président de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc. Et d’ajouter que «dans ses discussions avec le ministère, l’Alliance a exprimé à maintes reprise la nécessité de prendre en compte l’intérêt de tous les apprenants, en particulier des élèves du baccalauréat qui sont liés par des dates spécifiques pour l’inscription aux concours des écoles supérieures... Nous sommes confiants que nos requêtes seront prises en considération grâce aux discussions avec le ministère qui se poursuivront pour défendre les intérêts des élèves et garantir le bon déroulement de l’année scolaire».

De son côté, Mohamed Zerouali tient à rassurer les parents des élèves du secteur privé. «Le ministère de l’Éducation nationale travaille d’arrache-pied pour préserver les droits de tous les élèves marocains. Le décalage entre les secteurs public et privé a été pris en considération dans la prise des mesures nécessaires pour rattraper le temps perdu à cause des grèves. Il faut savoir que même dans le public il y a des décalages entre les différentes écoles. C’est pourquoi nous discutons avec les AREF pour définir au cas par cas les besoins des élèves», explique le responsable. «Si on prend l’exemple de l’examen local de la sixième année primaire qui doit avoir lieu à la mi-janvier, celui-ci sera maintenu pour les élèves du privé qui ont eu une scolarité normale depuis le début de l’année, mais il sera forcément reporté au mois de mars pour les élèves impactés par les grèves», indique Zerouali. Ce dernier affirme que toute décision qui sera prise à ce sujet sera communiquée immédiatement pour renforcer la transparence avec les familles et tous les acteurs concernés.
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