Interpellé à ce sujet lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a tiré la sonnette d’alarme, dénonçant un phénomène qui, au-delà de la simple mendicité, glisse de plus en plus vers des pratiques d’escroquerie et de manipulation émotionnelle.
Selon le responsable gouvernemental, les tribunaux marocains ont traité pas moins de 6.128 affaires liées à la mendicité en ligne durant l’année 2020, ce qui a abouti à 6.525 condamnations prononcées contre des personnes impliquées dans différentes formes de mendicité. Pour rappel, un recensement mené en 2007 avait estimé à près de ,200.000 le nombre total de personnes vivant de la mendicité au Maroc.
Pour Abdellatif Ouahbi, ces pratiques relèvent clairement de l’infraction pénale, car elles reposent sur une manipulation émotionnelle délibérée. Le ministère entend ainsi renforcer son action non seulement contre la mendicité numérique elle-même, mais aussi contre l’ensemble des arnaques et fraudes qui en découlent.
Des chiffres préoccupants
La mendicité numérique assimilée à une infraction pénale
Abdellatif Ouahbi a tenu à rappeler que la mendicité via les réseaux sociaux est considérée, au regard de la loi, comme une infraction au même titre que celle exercée dans l’espace public. La législation marocaine ne fait aucune distinction entre ces deux formes. Le ministre a souligné que le législateur a instauré un cadre juridique strict pour encadrer les actions de bienfaisance publique. Toute collecte de dons ou appel à la générosité effectué en dehors de ce dispositif légal est ainsi passible de sanctions pénales.Une dérive vers l’escroquerie et la manipulation émotionnelle
Le ministre de la Justice a également mis en garde contre une autre dérive plus pernicieuse de la mendicité en ligne : l’escroquerie. Il a dénoncé la multiplication des cas d’exploitation abusive d’images de malades ou de personnes en situation de détresse, souvent sorties de leur contexte ou totalement fabriquées, dans le but de tromper les internautes et de susciter leur générosité à des fins frauduleuses.Pour Abdellatif Ouahbi, ces pratiques relèvent clairement de l’infraction pénale, car elles reposent sur une manipulation émotionnelle délibérée. Le ministère entend ainsi renforcer son action non seulement contre la mendicité numérique elle-même, mais aussi contre l’ensemble des arnaques et fraudes qui en découlent.
Une vigilance accrue face à un phénomène en constante évolution
La montée de la mendicité sur les réseaux sociaux illustre les nouvelles formes que peut prendre ce phénomène ancien, aujourd’hui amplifié par la viralité des plateformes numériques. Face à cette mutation, les autorités judiciaires entendent intensifier la répression et rappeler aux citoyens que toute action caritative doit impérativement s’inscrire dans le cadre légal prévu par la loi.