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Lundi 06 Mai 2024
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Grossesse : une hormone produite par le fœtus expliquerait les nausées

Une hormone produite par le fœtus serait à l’origine des nausées et vomissements que subissent un grand nombre de femmes pendant la grossesse, une découverte majeure qui pourrait ouvrir la voie à des traitements.

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Jusqu’à sept grossesses sur dix sont affectées par des nausées et des vomissements. Chez certaines femmes – entre une et trois grossesses sur 100 –, ces symptômes peuvent être graves. C’est ce que l’on appelle l’hyperémèse gravidique et il s’agit de la cause la plus fréquente d’admission à l’hôpital chez les femmes au cours des trois premiers mois de la grossesse.



Selon les résultats d’une étude, publiés récemment dans la revue «Nature», impliquant des scientifiques de l’Université de Cambridge et des chercheurs d’Écosse, des États-Unis et du Sri Lanka, ces maux – graves ou non – sont dus à une hormone produite par le fœtus – une protéine connue sous le nom de GDF15.

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont étudié les données de femmes recrutées dans un certain nombre d’études et utilisé une combinaison d’approches : mesures des hormones dans le sang des femmes enceintes, études sur des cellules et des souris...

Ils ont montré que le degré de nausées et de vomissements qu’une femme éprouve pendant la grossesse est directement lié à la fois à la quantité de GDF15 produite par la partie foetale du placenta et envoyée dans sa circulation sanguine, et à sa sensibilité à l’effet de cette hormone.

L’équipe a notamment découvert que certaines femmes ont un risque génétique beaucoup plus élevé d’hyperémèse gravidique, associé à des niveaux plus faibles de l’hormone dans le sang et les tissus en dehors de la grossesse.

De même, les femmes atteintes d’une maladie héréditaire du sang, la bêta-thalassémie, qui leur permet d’avoir des taux naturellement très élevés de GDF15 avant la grossesse, éprouvent peu ou pas de nausées ou de vomissements.

«Le bébé qui grandit dans l’utérus produit une hormone à des niveaux auxquels la mère n’est pas habituée. Plus elle est sensible à cette hormone, plus elle sera malade», a résumé le professeur Stephen O’Rahilly, co-directeur de l’Institut des sciences métaboliques du Wellcome-Medical Research Council de l’Université de Cambridge, l’un des auteurs de l’étude. «Savoir cela nous donne un indice sur la façon dont nous pourrions empêcher que cela ne se produise», a-t-il poursuivi.
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