Les chiffres concernant l’état de la santé mentale au Maroc continuent d’interpeller les spécialistes du secteur. C’est le cas d’Imane Kandili, psychiatre-addictologue, qui qualifie la santé mentale de crise silencieuse que la société ne veut pas reconnaître. Depuis la pandémie de la Covid-19, les troubles mentaux ont augmenté de 30% dans le monde, avec une hausse des cas de dépression et de suicide. Pour elle, ces troubles sont le résultat de facteurs complexes mêlant biologie, psychologie et environnement, et il est urgent de les aborder de manière systématique.
Par ailleurs, Dre Kandili a insisté sur l’importance d’un dialogue ouvert pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la santé mentale. Elle appelle à déconstruire les tabous et à encourager les gens à chercher de l’aide sans crainte de stigmatisation. «La santé mentale est omniprésente,» a-t-elle déclaré, rappelant que des troubles comme la dépression, l’anxiété ou même les maladies chroniques ont souvent des composantes mentales qui nécessitent une prise en charge globale.
En conclusion, Dre Kandili a exprimé son souhait de voir le Maroc devenir un modèle en matière de santé mentale en Afrique. Cela nécessite des actions concrètes : intégrer la santé mentale dans les politiques publiques, renforcer la formation des professionnels et promouvoir des collaborations internationales. Pour elle, investir dans la santé mentale, c’est investir dans l’avenir du pays. «Le Maroc a fait des pas de géant dans de nombreux domaines. Il est temps de faire de même pour la santé mentale,» a-t-elle affirmé.
Le Maroc à la croisée des chemins
Le Maroc se trouve dans une position unique, entre tradition et modernité, ce qui rend la gestion de la santé mentale encore plus complexe. Les défis varient selon les régions : les jeunes subissent la pression de la modernité, tandis que les personnes âgées sont confrontées aux conséquences d’un mode de vie traditionnel. Dre Kandili plaide pour une approche qui prenne en compte ces différences culturelles et régionales afin de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe.Un manque criant de moyens
La psychiatre a déploré le fait que la santé mentale reste le «parent pauvre» du système de santé marocain, avec seulement 2% du Budget national de la santé qui lui est consacré. Cela se traduit par un manque d’infrastructures, de personnel formé et de soutien institutionnel. Bien que le pays dispose de centres d’addictologie parmi les meilleurs, ces structures souffrent d’un déficit en ressources humaines qualifiées. Dre Kandili appelle à combler ces lacunes par une formation accrue et une véritable prise en charge.Les jeunes en première ligne
Les jeunes Marocains sont particulièrement vulnérables aux troubles mentaux. L’omniprésence des réseaux sociaux et d’Internet favorise l’isolement, l’anxiété et d’autres problèmes psychologiques. Pour Dre Kandili, le Maroc doit tirer les leçons des pays qui ont déjà légiféré pour encadrer l’usage des réseaux sociaux, comme la France et la Chine, afin de protéger les jeunes contre les effets nocifs de la surconsommation numérique.La santé mentale absente des réformes de l’AMO
L’absence de la santé mentale dans les réformes de l’Assurance Maladie obligatoire (AMO) est un autre point de préoccupation. Malgré les efforts pour refondre le secteur de la santé, Dre Kandili déplore que la santé mentale ne soit toujours pas prise en compte de manière adéquate. Elle souligne le besoin urgent de former plus de professionnels, notamment des psychiatres et des psychologues, pour répondre à la demande croissante.Par ailleurs, Dre Kandili a insisté sur l’importance d’un dialogue ouvert pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la santé mentale. Elle appelle à déconstruire les tabous et à encourager les gens à chercher de l’aide sans crainte de stigmatisation. «La santé mentale est omniprésente,» a-t-elle déclaré, rappelant que des troubles comme la dépression, l’anxiété ou même les maladies chroniques ont souvent des composantes mentales qui nécessitent une prise en charge globale.
En conclusion, Dre Kandili a exprimé son souhait de voir le Maroc devenir un modèle en matière de santé mentale en Afrique. Cela nécessite des actions concrètes : intégrer la santé mentale dans les politiques publiques, renforcer la formation des professionnels et promouvoir des collaborations internationales. Pour elle, investir dans la santé mentale, c’est investir dans l’avenir du pays. «Le Maroc a fait des pas de géant dans de nombreux domaines. Il est temps de faire de même pour la santé mentale,» a-t-elle affirmé.