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Latifa Chérif : Le diagnostic précoce du cancer sauve des vies, il a sauvé la mienne

Engagée sur le front de la santé et de la lutte contre le cancer, Latifa Chérif, présidente de l'association Les Amis du Ruban Rose et députée de l'USFP, revient sur son parcours, ses initiatives et la situation sanitaire au Maroc.

Latifa Chérif
Latifa Chérif
Le Matin : Vous êtes députée et membre de la commission des secteurs sociaux. Un choix qui n’est pas dû au hasard ?

Latifa Chérif :
Absolument pas. Mon engagement politique et mon rôle au sein de la commission de la santé sont une vocation de longue date. C’est une passion devenue une véritable mission de vie.

En ce mois d'octobre, on parle beaucoup de la santé et, surtout, de la lutte contre le cancer. Êtes-vous confiante quant aux réformes sanitaires en cours ?

Le secteur de la santé connaît actuellement une transformation majeure, impulsée par une Initiative Royale avec la mise en place de la couverture universelle. Cette réforme structurelle vise à améliorer le parcours de soins des patients marocains. Nous sommes sur la bonne voie, mais des ajustements sont nécessaires pour aller plus vite.



Des nominations récentes ont été effectuées dans le secteur. Est-ce un pas dans la bonne direction ?

Oui, je crois en les compétences des nouveaux responsables de la Haute-Autorité de santé, de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé et de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés. Ce sont des spécialistes dans leurs domaines respectifs. Je suis confiante qu'ils sauront mener à bien leur mission avec une cohabitation intelligente avec le ministre de la Santé.



Vous êtes très active dans la lutte contre le cancer via votre association. Le diagnostic précoce reste une priorité pour vous ?

Le diagnostic précoce est crucial. «Octobre Rose» est l’occasion de sensibiliser davantage, mais je déplore que ce mois devienne parfois un simple argument marketing. Ce qu’il faut, c’est une vraie éducation sanitaire, pour que les femmes comprennent l’importance de se faire dépister. Le dépistage précoce sauve des vies, il a sauvé la mienne.

Peut-on dire qu'il y a une meilleure adhésion au dépistage dans les zones rurales qu’en ville ?

Curieusement, oui. Les femmes rurales semblent plus enclines à parler de leur corps et à se faire dépister, contrairement à certaines femmes en ville qui, par peur ou par déni, évitent le diagnostic. C'est une question de sensibilisation continue.

La situation financière des patients atteints de cancer reste une problématique majeure. Quelle est votre opinion sur la couverture par l'AMO ?

L’Assurance Maladie obligatoire (AMO) couvre jusqu’à 95% des frais de traitement pour les maladies chroniques, ce qui est considérable. Cependant, il y a encore des cas où certains abandonnent leur traitement faute de moyens pour payer la différence. C'est une problématique à laquelle il faut répondre avec des solutions adaptées.

Concernant la vaccination contre le cancer du col de l'utérus, quelles sont les initiatives prises ?

Le ministère a lancé la vaccination en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, ce qui est un excellent début. Cependant, il faut intensifier la sensibilisation pour encourager plus de parents à faire vacciner leurs enfants, car c'est un moyen efficace de prévention.

En conclusion, quel message souhaitez-vous transmettre aux femmes à l’occasion d'«Octobre Rose» ?

Le cancer n’est pas une fatalité. Avec un diagnostic précoce, la majorité des cas peuvent être traités avec succès. C’est ce message d’espoir que je veux véhiculer, et je continuerai à œuvrer pour que chaque femme, quelle que soit sa situation, puisse accéder aux soins dont elle a besoin.
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