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Ce que l’on sait sur le «GX_P2V», le virus potentiellement mortel créé en laboratoire en Chine

Des chercheurs chinois ont révélé, en ce début d’année 2024, avoir expérimenté une souche mutante proche du coronavirus qui s’est avérée mortelle. Une découverte inquiétante, qui a beaucoup fait parler d’elle ces derniers jours. D’après Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en Politiques et Systèmes de santé, ce virus n’existe pas dans la nature et il n’est pas question de prévoir des mesures communautaires ou transfrontalières.

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Une équipe de chercheurs chinois aurait manipulé un virus proche du «Sars-CoV-2», le rendant potentiellement mortel. Les résultats de cette étude, publiés en ce début de 2024, ont suscité de nombreuses inquiétudes.



En effet, depuis la publication de cette découverte, plusieurs personnes craignent que ce virus se propage et mette en danger les systèmes de santé dans le monde. Les scientifiques appellent à mieux encadrer ce type de manipulations au niveau mondial, puisqu’elle n'apporte pas vraiment d'informations scientifiques importantes tout en faisant prendre d’énormes risques en cas d’accident qui entraînerait la libération du virus dans la nature.

Alors, la situation est-elle réellement alarmante ? Apparemment non. Ce super-virus, baptisé «GX_P2V», est maîtrisé et ne représente aucun danger sur les systèmes de santé. «Il ne s’agit pas d’un virus qui risque de se propager demain, mais d’un virus de recherche. Aucune mesure, en dehors des laboratoires concernés, n’est à prévoir, si ce n’est le débat scientifique sur la balance bénéfice/risque de telles recherches», rassure Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en Politiques et Systèmes de santé. «L’information a fait le tour du monde, mais avec des perceptions différentes : un laboratoire chinois a créé une souche mutante de la Covid-19, tueuse à 100%. Le virus mortel, appelé “GX_P2V”, a en effet tué 100% des souris génétiquement modifiées dans le laboratoire en huit jours. Mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’il ne s’agit pas d’un virus qui a été détecté dans la nature chez les humains ou chez les animaux, mais d’un modèle de virus appelé “GX_P2V” créé dans les laboratoires à partir d’une souche du coronavirus “GX_2017” détectée chez les pangolins en 2017 avant la pandémie», développe le médecin.

Dr Hamdi précise que ce genre de pratique entre dans le cadre de recherches scientifiques qu’on appelle «Recherches de Gain de fonction» (GoF gain of Function) dont le but justement est de prendre un virus pathogène et d’accélérer ses mutations pour le rendre plus transmissible, plus virulent et étudier et plus immunogène. «Le but de ces recherches de GoF est de connaître à l’avance quelles sont les conditions à prévoir pour contrôler un virus susceptible de devenir pandémique, comment anticiper ses mutations en agissant sur l’environnement, prévoir combien de mutations il lui reste pour être transmissible entre les humains et donc déclencher des épidémies ou une pandémie, anticiper les médicaments et vaccins qui pourraient le contrer», explique le spécialiste. Et d’ajouter que «ce qu’il faut retenir maintenant est que ce super-virus “GX_P2V” n’existe pas dans la nature et il n’est pas question de prévoir des mesures communautaires ou transfrontalières».
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