La vague des piscines privées déferle sur le Maroc depuis quelques années. Avec des étés de plus en plus chauds, la demande pour ces installations est en constante augmentation. Elles sont devenues presque omniprésentes dans les complexes résidentiels et les villas. Pour répondre à cette demande en pleine expansion, plusieurs entreprises spécialisées dans la construction de piscines ont vu le jour au Maroc. Ces entreprises constatent que même si la demande pour les piscines privées a augmenté régulièrement depuis plusieurs années, elle a explosé depuis la pandémie de Covid-19. «La pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont fortement augmenté la demande pour les piscines privées au Maroc. Avec la fermeture des complexes publics et des plages, de nombreuses personnes ont recherché des solutions de loisirs à domicile. Cette situation a entraîné une augmentation estimée de 50% des demandes depuis 2019. Les piscines privées sont devenues des investissements attrayants pour répondre aux besoins de divertissement, de détente et d’exercice pendant les périodes de distanciation sociale», souligne Hamza Rguaï, cogérant de Ultraqua, société spécialisée dans la construction, la rénovation et l’entretien des piscines. «Nous pensons que dans les prochaines années, le marché des piscines privées au Maroc devrait connaître une demande croissante. Cette tendance est soutenue par un désir croissant de confort et de luxe, ainsi que par l’essor du secteur immobilier résidentiel. En conséquence, les entreprises spécialisées dans la construction et l’entretien de piscines pourraient voir de nouvelles opportunités de croissance sur ce marché en expansion», estime le pisciniste.
Mais cette expansion des piscines privées survient dans un contexte préoccupant de pénurie d’eau. Le Maroc fait, en effet, face à des défis sérieux en matière de gestion des ressources hydriques, exacerbés par la sécheresse, les changements climatiques... Chaque piscine représente une charge supplémentaire sur des ressources déjà limitées, soulevant ainsi des questions sur la responsabilité environnementale. «Ces dernières années, la situation hydrique est marquée par un sévère impact du changement climatique sur la disponibilité des ressources en eau et sur les réserves disponibles au niveau des barrages et donc sur la sécurisation de l’alimentation en eau potable des différents systèmes hydrauliques. Toute pression additionnelle exercée sur les ressources en eau stratégiques, notamment les eaux souterraines, serait susceptible de perturber l’alimentation en eau potable et de rétrécir l’échéance des horizons de saturation, d’où le danger lié à la prolifération des piscines privées», déclare au «Matin» Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau. Et d’ajouter que «pour faire face à cette situation, la politique de l’eau s’est orientée surtout vers des solutions basées sur la diversification des ressources en eau par le recours de plus en plus aux ressources en eau non conventionnelles, notamment le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées, le transfert interbassin et les projets de gestion de la demande en eau, en complément aux solutions traditionnelles de développement de l’offre en eau conventionnelle. Toutes ces solutions ont été intégrées dans le programme PNAEPI 2020-2027 dans sa version ajustée et ont permis de garantir l’alimentation en eau potable dans les différentes régions du pays». M. Baraka a, par ailleurs, souligné que le ministère de l’Équipement et de l’eau ne disposait pas des chiffres officiels concernant le nombre de piscines privées au Maroc, mais qu’il suivait de près la situation en étroite collaboration avec les services du ministère de l’Intérieur, en vue de mieux appréhender cette problématique.
Et pour gérer l’installation et l’entretien des piscines privées tout en tenant compte de la sécheresse et de la pénurie d’eau, les sociétés de construction de piscines sont de plus en plus nombreuses à utiliser des pratiques et technologies écologiques. «Avec la pénurie d’eau, le grand défi aujourd’hui est l’instauration des systèmes de recyclage permettant l’exploitation ou la réutilisation des eaux. C’est pourquoi nous optons pour des conceptions et installations efficaces pour éviter les fuites d’eau et des systèmes de filtration avancés pour une consommation réduite d’eau. Nous utilisons aussi des technologies de traitement de l’eau comme l’ionisation et l’ozonation pour minimiser l’utilisation de produits chimiques. Nous formons également les propriétaires sur les pratiques d’entretien éco-responsables», affirme Zineb Rguaï, cogérante de Ultraqua.
Le Matin : Quels sont les défis spécifiques posés par l’essor des piscines privées en termes de gestion de la ressource en eau et de préservation des ressources hydriques du pays ?
Nizar Baraka : Les défis spécifiques posés par l’essor des piscines privées sont, dans l’ensemble, ceux liés à l’usage des eaux souterraines, ces dernières jouant un rôle important pour le développement économique et social du pays. Elles constituent la principale source d’eau potable pour la plus grande partie du monde rural et elles contribuent également à la sécurisation de l’approvisionnement en eau de nombreuses villes. Cependant, la demande croissante en eau, ainsi que la succession d’années de sécheresse qu’a connue le Maroc, surtout ces dernières années, ont conduit à une exploitation excessive des aquifères, qui dépasse largement le volume d’eau renouvelable annuellement. Cette situation a entraîné une baisse du niveau d’eau dans ces nappes et une diminution de leurs réserves en eau. Dans certains cas, cette surexploitation s’est également traduite par la diminution du débit des eaux des sources, l’assèchement de quelques sources et lacs naturels, ainsi que la détérioration de la qualité des eaux souterraines, comme pour le cas des aquifères côtiers s’étendant de Casablanca à Safi.
Quelles sont les mesures prises pour atténuer l’impact de la multiplication des piscines privées, alors que le Maroc est confronté à une pénurie d’eau ?
Face à cette situation préoccupante, qui peut être exacerbée par le changement climatique et la forte demande en eau, le ministère a élaboré tout un programme de préservation des ressources en eau souterraine qui repose sur un ensemble de mécanismes efficaces et durables permettant la participation des usagers de l’eau souterraine dans la gestion et l’exploitation de ces ressources. Parmi ces mesures, le ministère développe un cadre organisationnel pour la gestion participative des nappes à travers l’élaboration du projet de décret relatif à la gestion participative des nappes qui est en cours de signature. Nous œuvrons également pour l’établissement de périmètres de sauvegarde et d’interdiction pour les zones dont les ressources en eau souterraine sont menacées du fait de leur surexploitation. Il est à noter aussi que les opérations de réalisation des forages et puits aux fins de recherche et/ou d’amenée et d’utilisation des ressources en eau souterraine (article 114 de la loi 36.15 relative à l’eau) sont soumises au régime d’autorisation, quelle que soit la profondeur, en plus de la suppression du système de seuil qui était en vigueur dans la loi 10.95 sur l’eau. Sans oublier l’obligation de se conformer aux orientations et objectifs des plans et schémas directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau des bassins hydrauliques lors de l’autorisation d’exploitation du domaine public hydraulique.
Le ministère a, par ailleurs, renforcé les sanctions liées à la réalisation de forages et puits sans autorisation. Là où la loi sur l’eau a institué une amende égale au dixième du montant des travaux estimés par l’Agence de bassin hydraulique. Cette dernière peut également suspendre les travaux en cours d’achèvement ou les arrêter définitivement sans préjudice des procédures de protection des ressources en eau qu’elle peut ordonner. Nous avons aussi mis en œuvre le programme des contrats de nappes ainsi que des comités de vigilance pour la gestion de la pénurie d’eau potable au niveau des préfectures et provinces afin d’empêcher autant que possible l’arrosage des espaces verts et des terrains de sport à partir des eaux souterraines et l’utilisation des eaux usées traitées à cette fin.
En outre, en supposant l’existence de 10.000 piscines privées au Maroc, avec un standard de 80 m² de capacité, soit un volume de 800.000 m³ par an, ce volume d’eau économisé rentre dans le cadre des bonnes pratiques exigeant une rationalisation de ce genre d’utilisation abusive de l’eau. Le remplissage en eau une fois par an de ces piscines avec l’utilisation de techniques de recyclage et de traitement comme cela est exigé dans les arrêtés au niveau de chaque province contribuera à l’économie de cette denrée rare.
Existe-t-il des réglementations ou des directives en place pour encadrer l’utilisation de l’eau dans les piscines privées et minimiser leur impact sur la disponibilité de l’eau potable pour d’autres usages essentiels ?
Oui, notamment les décisions gubernatoriales suite au circulaire de Monsieur le ministre de l’Intérieur, et ce par l’interdiction du remplissage des piscines publiques et privées avec de l’eau potable plus qu’une fois par un et l’obligation d’équiper ces piscines de systèmes de recyclage de l’eau. Il est également interdit de réaliser des puits et des forages d’exploitation ou de reconnaissance sans obtenir une autorisation des autorités compétentes et sans leur contrôle.
Comment le ministère de l’Eau collabore-t-il avec les autorités locales et les propriétaires de piscines privées pour promouvoir une utilisation responsable de l’eau et des pratiques de conservation ?
Le ministère de l’Équipement et de l’eau sensibilise à l’économie de l’eau à travers les réunions qu’il mène avec les autorités locales, où il dresse la situation des ressources en eau qui subissent un déficit en eau important dû aux effets du changement climatique, et à travers son programme de sensibilisation médiatique de la population à l’économie de l’eau et à l’utilisation efficace des ressources en eau.
Quelles sont les recommandations du ministère pour les autorités locales et les propriétaires de piscines privées afin de garantir une utilisation responsable de l’eau et une gestion équilibrée des ressources hydriques ?
À l’échelle locale, et comme stipulé dans la loi 36-15 relative à l’eau, le suivi de la gestion de la situation hydrique en période de pénurie est assuré par des commissions provinciales de l’eau afin de veiller à la gestion et à la rationalisation de l’usage des ressources en eau et garantir l’approvisionnement en eau potable (AEP) dans des conditions satisfaisantes. Dans cette même optique, le ministère de l’Intérieur a émis une circulaire à destination de l’ensemble des walis et gouverneurs des préfectures et des provinces pour adopter les mesures de restriction nécessaires à une gestion rationnelle des ressources en eau et garantir l’approvisionnement en eau potable de la population. Aussi, comme cité précédemment, les autorisations de prélèvement à usage autre que l’AEP sont proscrites actuellement, en étroite collaboration avec les services du ministère de l’Intérieur.
Le ministère recommande également aux autorités locales de maintenir à jour leur inventaire des piscines privées existant sur leur territoire, et de multiplier la cadence et la périodicité des contrôles, et de se monter ferme vis-à-vis des éventuelles transgressions. Quant aux propriétaires des piscines privées, ils sont appelés à éviter le recours aux prélèvements et pompages illicites et à installer – comme dicté par les décisions gubernatoriales – des système de recyclage d’eau et à respecter les consignes des arrêtés gubernatoriaux.
Et pour rendre ces installations plus accessibles, les piscinistes proposent à leur clients plusieurs options de financement. «Nous proposons des options de financement flexibles pour nos clients qui souhaitent installer une piscine. Notre échéancier de paiement est conçu pour faciliter le processus financier, avec des paiements échelonnés jusqu’à 4 parties en fonction de l’avancement des travaux. Si nécessaire, nous sommes également ouverts à discuter d’autres arrangements personnalisés pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients», indique Zineb Rguaï.
Le pisciniste souligne, en outre, que de nouvelles innovations émergent dans le domaine des piscines privées, notamment les piscines connectées 3.0. «Il y a des applications aujourd’hui qui permettent un contrôle à distance, une planification d’entretien automatisée et un suivi des paramètres de l’eau. On peut aussi contrôler à distance depuis un smartphone les systèmes permettant de gérer l’éclairage, le chauffage, le suivi de traitement de l’eau et la surveillance en temps réel de la température. Le traitement de l’eau se fait aussi grâce à des technologies comme l’ionisation et l’ozonation qui réduisent l’utilisation de produits chimiques», développe-t-il.
Mais cette expansion des piscines privées survient dans un contexte préoccupant de pénurie d’eau. Le Maroc fait, en effet, face à des défis sérieux en matière de gestion des ressources hydriques, exacerbés par la sécheresse, les changements climatiques... Chaque piscine représente une charge supplémentaire sur des ressources déjà limitées, soulevant ainsi des questions sur la responsabilité environnementale. «Ces dernières années, la situation hydrique est marquée par un sévère impact du changement climatique sur la disponibilité des ressources en eau et sur les réserves disponibles au niveau des barrages et donc sur la sécurisation de l’alimentation en eau potable des différents systèmes hydrauliques. Toute pression additionnelle exercée sur les ressources en eau stratégiques, notamment les eaux souterraines, serait susceptible de perturber l’alimentation en eau potable et de rétrécir l’échéance des horizons de saturation, d’où le danger lié à la prolifération des piscines privées», déclare au «Matin» Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau. Et d’ajouter que «pour faire face à cette situation, la politique de l’eau s’est orientée surtout vers des solutions basées sur la diversification des ressources en eau par le recours de plus en plus aux ressources en eau non conventionnelles, notamment le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées, le transfert interbassin et les projets de gestion de la demande en eau, en complément aux solutions traditionnelles de développement de l’offre en eau conventionnelle. Toutes ces solutions ont été intégrées dans le programme PNAEPI 2020-2027 dans sa version ajustée et ont permis de garantir l’alimentation en eau potable dans les différentes régions du pays». M. Baraka a, par ailleurs, souligné que le ministère de l’Équipement et de l’eau ne disposait pas des chiffres officiels concernant le nombre de piscines privées au Maroc, mais qu’il suivait de près la situation en étroite collaboration avec les services du ministère de l’Intérieur, en vue de mieux appréhender cette problématique.
Et pour gérer l’installation et l’entretien des piscines privées tout en tenant compte de la sécheresse et de la pénurie d’eau, les sociétés de construction de piscines sont de plus en plus nombreuses à utiliser des pratiques et technologies écologiques. «Avec la pénurie d’eau, le grand défi aujourd’hui est l’instauration des systèmes de recyclage permettant l’exploitation ou la réutilisation des eaux. C’est pourquoi nous optons pour des conceptions et installations efficaces pour éviter les fuites d’eau et des systèmes de filtration avancés pour une consommation réduite d’eau. Nous utilisons aussi des technologies de traitement de l’eau comme l’ionisation et l’ozonation pour minimiser l’utilisation de produits chimiques. Nous formons également les propriétaires sur les pratiques d’entretien éco-responsables», affirme Zineb Rguaï, cogérante de Ultraqua.
Entretien avec le ministre de l’Équipement et de l’eau
Nizar Baraka : «Le ministère a élaboré un programme de préservation des ressources en eau souterraine pour faire face à la multiplication des piscines privées»
Le Matin : Quels sont les défis spécifiques posés par l’essor des piscines privées en termes de gestion de la ressource en eau et de préservation des ressources hydriques du pays ?
Nizar Baraka : Les défis spécifiques posés par l’essor des piscines privées sont, dans l’ensemble, ceux liés à l’usage des eaux souterraines, ces dernières jouant un rôle important pour le développement économique et social du pays. Elles constituent la principale source d’eau potable pour la plus grande partie du monde rural et elles contribuent également à la sécurisation de l’approvisionnement en eau de nombreuses villes. Cependant, la demande croissante en eau, ainsi que la succession d’années de sécheresse qu’a connue le Maroc, surtout ces dernières années, ont conduit à une exploitation excessive des aquifères, qui dépasse largement le volume d’eau renouvelable annuellement. Cette situation a entraîné une baisse du niveau d’eau dans ces nappes et une diminution de leurs réserves en eau. Dans certains cas, cette surexploitation s’est également traduite par la diminution du débit des eaux des sources, l’assèchement de quelques sources et lacs naturels, ainsi que la détérioration de la qualité des eaux souterraines, comme pour le cas des aquifères côtiers s’étendant de Casablanca à Safi.
Quelles sont les mesures prises pour atténuer l’impact de la multiplication des piscines privées, alors que le Maroc est confronté à une pénurie d’eau ?
Face à cette situation préoccupante, qui peut être exacerbée par le changement climatique et la forte demande en eau, le ministère a élaboré tout un programme de préservation des ressources en eau souterraine qui repose sur un ensemble de mécanismes efficaces et durables permettant la participation des usagers de l’eau souterraine dans la gestion et l’exploitation de ces ressources. Parmi ces mesures, le ministère développe un cadre organisationnel pour la gestion participative des nappes à travers l’élaboration du projet de décret relatif à la gestion participative des nappes qui est en cours de signature. Nous œuvrons également pour l’établissement de périmètres de sauvegarde et d’interdiction pour les zones dont les ressources en eau souterraine sont menacées du fait de leur surexploitation. Il est à noter aussi que les opérations de réalisation des forages et puits aux fins de recherche et/ou d’amenée et d’utilisation des ressources en eau souterraine (article 114 de la loi 36.15 relative à l’eau) sont soumises au régime d’autorisation, quelle que soit la profondeur, en plus de la suppression du système de seuil qui était en vigueur dans la loi 10.95 sur l’eau. Sans oublier l’obligation de se conformer aux orientations et objectifs des plans et schémas directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau des bassins hydrauliques lors de l’autorisation d’exploitation du domaine public hydraulique.
Le ministère a, par ailleurs, renforcé les sanctions liées à la réalisation de forages et puits sans autorisation. Là où la loi sur l’eau a institué une amende égale au dixième du montant des travaux estimés par l’Agence de bassin hydraulique. Cette dernière peut également suspendre les travaux en cours d’achèvement ou les arrêter définitivement sans préjudice des procédures de protection des ressources en eau qu’elle peut ordonner. Nous avons aussi mis en œuvre le programme des contrats de nappes ainsi que des comités de vigilance pour la gestion de la pénurie d’eau potable au niveau des préfectures et provinces afin d’empêcher autant que possible l’arrosage des espaces verts et des terrains de sport à partir des eaux souterraines et l’utilisation des eaux usées traitées à cette fin.
En outre, en supposant l’existence de 10.000 piscines privées au Maroc, avec un standard de 80 m² de capacité, soit un volume de 800.000 m³ par an, ce volume d’eau économisé rentre dans le cadre des bonnes pratiques exigeant une rationalisation de ce genre d’utilisation abusive de l’eau. Le remplissage en eau une fois par an de ces piscines avec l’utilisation de techniques de recyclage et de traitement comme cela est exigé dans les arrêtés au niveau de chaque province contribuera à l’économie de cette denrée rare.
Existe-t-il des réglementations ou des directives en place pour encadrer l’utilisation de l’eau dans les piscines privées et minimiser leur impact sur la disponibilité de l’eau potable pour d’autres usages essentiels ?
Oui, notamment les décisions gubernatoriales suite au circulaire de Monsieur le ministre de l’Intérieur, et ce par l’interdiction du remplissage des piscines publiques et privées avec de l’eau potable plus qu’une fois par un et l’obligation d’équiper ces piscines de systèmes de recyclage de l’eau. Il est également interdit de réaliser des puits et des forages d’exploitation ou de reconnaissance sans obtenir une autorisation des autorités compétentes et sans leur contrôle.
Comment le ministère de l’Eau collabore-t-il avec les autorités locales et les propriétaires de piscines privées pour promouvoir une utilisation responsable de l’eau et des pratiques de conservation ?
Le ministère de l’Équipement et de l’eau sensibilise à l’économie de l’eau à travers les réunions qu’il mène avec les autorités locales, où il dresse la situation des ressources en eau qui subissent un déficit en eau important dû aux effets du changement climatique, et à travers son programme de sensibilisation médiatique de la population à l’économie de l’eau et à l’utilisation efficace des ressources en eau.
Quelles sont les recommandations du ministère pour les autorités locales et les propriétaires de piscines privées afin de garantir une utilisation responsable de l’eau et une gestion équilibrée des ressources hydriques ?
À l’échelle locale, et comme stipulé dans la loi 36-15 relative à l’eau, le suivi de la gestion de la situation hydrique en période de pénurie est assuré par des commissions provinciales de l’eau afin de veiller à la gestion et à la rationalisation de l’usage des ressources en eau et garantir l’approvisionnement en eau potable (AEP) dans des conditions satisfaisantes. Dans cette même optique, le ministère de l’Intérieur a émis une circulaire à destination de l’ensemble des walis et gouverneurs des préfectures et des provinces pour adopter les mesures de restriction nécessaires à une gestion rationnelle des ressources en eau et garantir l’approvisionnement en eau potable de la population. Aussi, comme cité précédemment, les autorisations de prélèvement à usage autre que l’AEP sont proscrites actuellement, en étroite collaboration avec les services du ministère de l’Intérieur.
Le ministère recommande également aux autorités locales de maintenir à jour leur inventaire des piscines privées existant sur leur territoire, et de multiplier la cadence et la périodicité des contrôles, et de se monter ferme vis-à-vis des éventuelles transgressions. Quant aux propriétaires des piscines privées, ils sont appelés à éviter le recours aux prélèvements et pompages illicites et à installer – comme dicté par les décisions gubernatoriales – des système de recyclage d’eau et à respecter les consignes des arrêtés gubernatoriaux.
Combien coûte la construction d’une piscine ?
Selon les professionnels du secteur, le coût moyen d’installation d’une piscine privée au Maroc peut varier en fonction de différents facteurs tels que la taille, le matériau utilisé, les équipements supplémentaires et la main-d’œuvre. «Pour une piscine classique de 15 m² (3 mx5 m) avec des carreaux à effet pierre et une garantie de 10 ans sur l’étanchéité, le coût moyen peut être d’environ 100.000 DH. Il est important de noter que ce chiffre représente un coût d’entrée de gamme et que les prix peuvent varier en fonction des spécifications exactes et des prestations souhaitées», explique Zineb Rguaï, cogérante de Ultraqua. Notre interlocutrice souligne également que les professionnels du secteur doivent faire face à plusieurs défis tels que l’augmentation des coûts des matières premières, l’inexistence de production locale des équipements dédiés à l’installation des piscines et la concurrence avec les sociétés de construction générales non spécialisées dans les piscines.Et pour rendre ces installations plus accessibles, les piscinistes proposent à leur clients plusieurs options de financement. «Nous proposons des options de financement flexibles pour nos clients qui souhaitent installer une piscine. Notre échéancier de paiement est conçu pour faciliter le processus financier, avec des paiements échelonnés jusqu’à 4 parties en fonction de l’avancement des travaux. Si nécessaire, nous sommes également ouverts à discuter d’autres arrangements personnalisés pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients», indique Zineb Rguaï.
Les nouvelles tendances prisées par les Marocains
Ces dernières années, au Maroc, les piscinistes ont noté l’émergence de plusieurs tendances marquantes dans l’installation de piscines privées. «Il s’agit notamment des piscines à débordement qui offrent un design moderne et spectaculaire, intégrant harmonieusement la piscine à son environnement. On note aussi une préférence pour les revêtements en pierres naturelles, particulièrement la pierre de Bali. Ces derniers gagnent en popularité pour leur esthétique haut de gamme et leur intégration avec le paysage environnant. Aussi, nous avons beaucoup de demandes pour les cascades et fontaines en animation qui ajoutent du dynamisme et de l’élégance à la piscine, créant une atmosphère apaisante grâce au mouvement de l’eau. Les piscines chauffées sont aussi de plus en plus demandées pour permettre une utilisation toute l’année, offrant confort et prolongation de la saison de baignade», souligne Hamza Rguaï, cogérant de Ultraqua.Le pisciniste souligne, en outre, que de nouvelles innovations émergent dans le domaine des piscines privées, notamment les piscines connectées 3.0. «Il y a des applications aujourd’hui qui permettent un contrôle à distance, une planification d’entretien automatisée et un suivi des paramètres de l’eau. On peut aussi contrôler à distance depuis un smartphone les systèmes permettant de gérer l’éclairage, le chauffage, le suivi de traitement de l’eau et la surveillance en temps réel de la température. Le traitement de l’eau se fait aussi grâce à des technologies comme l’ionisation et l’ozonation qui réduisent l’utilisation de produits chimiques», développe-t-il.