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Les tests rapides d'orientation diagnostique en pharmacies officiellement autorisés

Les pharmaciens ont désormais l’autorisation de réaliser des tests rapides d'orientation diagnostique directement en officine. Cette évolution redéfinit leur rôle au sein du système de santé et renforce leur contribution au dépistage et à la prévention des maladies. Les pharmaciens voient ainsi s’ouvrir de nouvelles perspectives pour la prise en charge des patients, tout en espérant que cette initiative sera le prélude à une liste élargie de tests à leur disposition.

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La Journée mondiale des pharmaciens (25 septembre) est l'occasion de rappeler le rôle essentiel que jouent ces professionnels de santé dans notre système de santé.

En 2024, ce rôle a pris une nouvelle dimension avec l'entrée en vigueur, le 9 mai, d'un arrêté du ministère de la Santé autorisant les pharmaciens à réaliser directement en officine un panel de tests rapides d'orientation diagnostique (TROD). Cet arrêté précise les TROD concernés, incluant le test capillaire pour la glycémie, le test oropharyngé pour l’angine streptococcique de type A, le test oropharyngé pour la grippe, ainsi que les tests de grossesse et d'ovulation.



Bien que les modalités de pratiques des TROD n’aient toujours pas été définies par le ministère de la Santé, les pharmaciens se réjouissent de cette évolution qui marque un tournant majeur dans la pratique de l’exercice officinal, renforçant leur implication dans le dépistage et la prévention de diverses pathologies. «La publication de l’arrêté 1236-24, longtemps attendue par les pharmaciens, met fin à une période de marginalisation de leur rôle et inaugure une nouvelle ère, marquée par l’évolution des lois qui leur permettront d’assumer de nouvelles missions pour améliorer la prise en charge des patients. En autorisant la réalisation de cinq TROD par les pharmaciens, le ministère de la Santé manifeste sa volonté de faire progresser la pratique officinale», déclare au journal «Le Matin» Abderrahim Derraji, docteur en pharmacie et fondateur des sites «medicament.ma» et «pharmacie.ma». «Il revient désormais aux pharmaciens de démontrer qu’ils sont à la hauteur de ces missions, condition sine qua non pour obtenir de nouvelles responsabilités. Avant de commencer à réaliser ces tests, les pharmaciens devront établir des protocoles rigoureux garantissant leur bonne exécution. Ils devront suivre des formations spécifiques afin d'assurer la qualité des tests et la sécurité des patients. De plus, les officinaux devront disposer de tests homologués par le ministère de la Santé», poursuit le pharmacien. Ce dernier souligne également que l'élargissement des compétences des pharmaciens avec les TROD en officine ne peut qu’avoir un impact positif sur la santé publique, notamment en termes de diagnostic précoce et de suivi. «La réalisation d’un test oropharyngé pour l’angine streptococcique de type A permet de confirmer ou d’exclure cette infection. Si le test est négatif, l’état de santé du patient ne nécessite pas d’antibiothérapie. Dans le cas contraire, une antibiothérapie est nécessaire pour éviter des complications graves immunologiques (rhumatisme articulaire aigu, glomérulonéphrite aiguë, chorée de Sydenham)», affirme Derraji.

Même son de cloche du côté du secrétaire général de la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), Amine Bouzoubaa. «On ne peut que saluer la mise en place du décret autorisant la réalisation des cinq TROD dans les officines. Ces tests vont faciliter le diagnostic précoce des maladies comme le diabète pour une prise en charge appropriée, ou pour la mise en place des mesures barrières pour des syndromes respiratoires infectieux potentiellement transmissible avant d'orienter vers un spécialiste», indique Bouzoubaa. Et d’ajouter qu’«en ce qui concerne la coordination avec les médecins, les pharmaciens ont toujours orienté leurs patients chez les spécialistes concernés pour une prise en charge en bonne et due forme, donc avec plus de tests effectués en officine nous resterons dans la même optique. Les professionnels de santé doivent travailler main dans la main pour améliorer la prise en charge des malades».

Le secrétaire général de la CSPM souligne, par ailleurs, que deux tests parmi eux ont toujours été réalisés en officine, en l'occurrence le test de glycémie et le test de grossesse. «Le principal aspect positif de la publication de cet arrêté réside dans la légalisation de ces actes pharmaceutique. Mais pour réaliser ces TROD, il faudra d’abord les mettre à disposition des pharmacies, tel que le test de l'angine à streptocoque qui n'a jamais été disponible dans le marché marocain. Il faut aussi veiller sur la fixation des prix publics pour ces tests dans de brefs délais, et cela en concertation avec les différents partenaires y compris l'ANAM (Agence nationale de l'assurance maladie) pour assurer le remboursement de ces actes pour nos concitoyens mutualistes», affirme Bouzoubaa. «Notons aussi que la liste de tests accordée est assez restreinte par rapport à ce qui est pratiqué par les officines à l'étranger ce qui servira au minimum le soutien du système de la santé publique», précise le pharmacien. Ce dernier insiste également sur l’importance d’une bonne sensibilisation qui peut passer par des affiches, mais surtout au comptoir l'endroit adéquat pour conseiller de se faire tester en cas de symptômes bien précis.

Quant à l’impact économique des TROD, Bouzoubaa estime qu’ils n'auront pas un impact significatif sur l'officine, vu l'ampleur de la crise économique que vit le secteur qui a besoin de réformes sérieuses qui ont été présentées au ministère lors des négociations pour faire évoluer le secteur.
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