Qu'advient-il de nos valeurs humaines fondamentales ? Cette question, à la fois simple et profonde, résonne avec une urgence de plus en plus perceptible. En effet, les repères qui ont longtemps structuré notre société semblent aujourd’hui s’effriter sous nos yeux. Et les conséquences seraient telles que l’avenir même de nos enfants en sera impacté. Dès lors, comment les éduquer dans un environnement où les principes fondamentaux de la morale, du respect et de la solidarité semblent en déclin constant ? C’est cette inquiétude qui anime de nombreux acteurs de la société, appelant avec insistance à une prise de conscience collective et à l’action pour préserver les valeurs qui fondent notre identité commune. C’est précisément dans ce cadre qu’intervient l’appel lancé par l’écrivain et journaliste Abdelhak Najib, lors d’une conférence récemment organisée par les Associations Anouart et Casablanca Carrières Centrales à la Coupole de Casablanca. Cette rencontre, qui a réuni chercheurs, intellectuels et acteurs sociaux, a permis d’ouvrir un débat franc sur les valeurs humaines qui se perdent, et sur l’impérieuse nécessité de les préserver.
Quelles valeurs humaines avons-nous perdues ?
Abdelhak Najib ne cache pas son inquiétude face à une société où «le respect de l’autre, la conscience civique et même le respect des institutions sont souvent relégués au second plan». Pour lui, cette situation fragilise progressivement le tissu social et se manifeste par des comportements de plus en plus problématiques : incivilités quotidiennes, violences urbaines, manque de civisme dans les espaces publics... Il note avec insistance l’urgence d’agir pour réaffirmer et replacer au cœur de notre société des valeurs immuables telles que la citoyenneté, le respect des institutions, la solidarité et le patriotisme authentique. Abdelhak Najib souligne que la société ne peut se construire que sur des relations humaines basées sur le respect et la solidarité capables de tisser des liens solides entre les citoyens, tout en préservant leur individualité. Ce constat est d’ailleurs largement partagé par Dre Imane Kendili, psychiatre et addictologue. Cette dernière explique que pour qu’une société fonctionne harmonieusement, il est essentiel que chaque individu prenne pleinement conscience de ses responsabilités envers les autres et son devoir d’agir pour son propre bien-être, ainsi que pour celui de ses proches. «C’est cette responsabilité partagée et ce sens du devoir commun, qui constituent le véritable fondement de la paix sociale et de la stabilité», précise-t-elle.
Quelles solutions alors ?
Abdelhak Najib souligne qu’il n'existe pas de solution simple ou immédiate pour surmonter la crise des valeurs. Cependant, il insiste sur l'importance de poser la question sur la table et d'engager une réflexion collective. «Ce n’est qu’en impliquant toutes les parties prenantes – citoyens, responsables politiques, éducateurs et intellectuels – que nous pourrons amorcer un véritable dialogue sur les valeurs fondamentales qui devraient régir notre vie en société», explique-t-il. En d’autres termes, cette démarche est essentielle pour prendre conscience des dérives actuelles et trouver des solutions adaptées. D’ailleurs, dans ses ouvrages, Abdelhak Najib a maintes fois insisté sur la nécessité de réaffirmer des valeurs essentielles telles que le respect d’autrui, l’engagement civique, la solidarité et la responsabilité. Pour cet écrivain, l’avenir du pays repose sur un équilibre délicat entre modernité et préservation des valeurs qui structurent la cohésion sociale. «Il ne s’agit plus d’une simple question d’adaptation aux nouvelles réalités, mais de maintenir la force et cohésion du tissu social face aux profondes mutations sociales, politiques et économiques de notre époque», conclut-il.