Ils étaient 40.214 couples à frapper aux portes des tribunaux pour divorcer en 2024, selon les dernières statistiques dévoilées dans le cadre du rapport annuel du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, soit 110 divorces actés par jour ! Derrière ce chiffre, il y a des vies brisées, des familles éclatées et un phénomène qui se développe et interroge la société marocaine dans ses fondements. Saisie par le groupe parlementaire du Mouvement populaire sur les mesures envisagées pour enrayer ce phénomène, la ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Naïma Benyahya, a présenté une réponse détaillée, dévoilant les axes majeurs d'une stratégie nationale pour préserver la cohésion de l'institution familiale.
Dans sa réponse écrite, la ministre a souligné que la hausse du nombre de divorces n'était pas un simple phénomène statistique, mais le reflet de «transformations structurelles» touchant au cœur de la famille marocaine. En effet, le passage d'un modèle familial élargi, où les rôles et les solidarités étaient partagés, à une cellule nucléaire où le couple affronte seul les défis de la vie moderne, y est pour beaucoup. À cela s'ajoutent la précarité économique, la difficile conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, et l'affaiblissement des mécanismes traditionnels de soutien et de médiation.
Dans sa réponse écrite, la ministre a souligné que la hausse du nombre de divorces n'était pas un simple phénomène statistique, mais le reflet de «transformations structurelles» touchant au cœur de la famille marocaine. En effet, le passage d'un modèle familial élargi, où les rôles et les solidarités étaient partagés, à une cellule nucléaire où le couple affronte seul les défis de la vie moderne, y est pour beaucoup. À cela s'ajoutent la précarité économique, la difficile conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, et l'affaiblissement des mécanismes traditionnels de soutien et de médiation.
Un programme national pour préparer au mariage
Pour inverser donc cette tendance, le gouvernement mise sur la prévention. Un programme ambitieux de «qualification et d'accompagnement des futurs mariés» est en cours d'élaboration. Ce programme s’articule autour de plusieurs leviers. Il s’agit d’apporter un appui socio-économique visant à faciliter l’accès des jeunes couples au logement et aux services de base, d’assurer une formation prénuptiale dispensée en présentiel ou via des plateformes digitales et qui aborde les dimensions juridiques, psychologiques et communicationnelles du mariage. Quant au troisième levier, il porte sur une concertation nationale qui devra être engagée dans le sillage des recommandations de l’instance de révision du Code de la famille. Elle vise à définir une vision partagée en matière de politique familiale.
Renforcement de l’offre de services : les «Espaces Famille»
Sur le volet opérationnel, la ministre indique que son département a procédé à la création de 55 «Espaces Famille», conçus comme des guichets uniques proposant un ensemble de services aux ménages. Ce réseau propose des modules de préparation au mariage, des ateliers de soutien à la parentalité et des places en crèche sociale (49 crèches réparties sur le Royaume). Financé à hauteur de plus de 250 millions de dirhams, en partenariat avec la société civile, ce dispositif territorial entend rapprocher l’action publique des citoyens. Parallèlement, le volet «éducation parentale» fait l’objet d’une attention particulière, avec la formation de formateurs, l’élaboration de guides pratiques et le déploiement d’une plateforme numérique dédiée.
Vers une économie du care et un renforcement de la médiation
Par ailleurs, consciente de la charge que représente la gestion domestique pour les femmes, la ministre a également indiqué la tenue d’une réflexion stratégique sur le développement de l’«économie des soins». Objectif : alléger les contraintes familiales et favoriser l’autonomie professionnelle des femmes. En outre, des programmes de formation ont été lancés à destination des médiateurs familiaux, dont le rôle est essentiel dans la prévention et la gestion des conflits au sein des foyers.
Ainsi, face à un phénomène aux causes multiples, la réponse des pouvoirs publics marque une volonté d’intervention en amont, combinant appui matériel, formation et sensibilisation. Si l’efficacité de ces mesures reste à évaluer à moyen terme, leur déploiement témoigne d’une prise de conscience de l’urgence d'agir pour préserver la cohésion familiale, socle de l’équilibre social au Maroc.
Ainsi, face à un phénomène aux causes multiples, la réponse des pouvoirs publics marque une volonté d’intervention en amont, combinant appui matériel, formation et sensibilisation. Si l’efficacité de ces mesures reste à évaluer à moyen terme, leur déploiement témoigne d’une prise de conscience de l’urgence d'agir pour préserver la cohésion familiale, socle de l’équilibre social au Maroc.
