À l’occasion de la Journée nationale de la femme, célébrée chaque 10 octobre, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié l’édition 2025 de son rapport annuel « La femme marocaine en chiffres ». Ce document statistique met en lumière, à travers des données actualisées jusqu’en 2024, les avancées et les défis qui marquent la condition féminine au Maroc.
Sur le plan sanitaire, les résultats sont tout aussi encourageants : la mortalité maternelle a reculé à 45 décès pour 100.000 naissances vivantes, contre 112 au début des années 2000. L’accès aux soins prénatals et à l’accouchement assisté s’est généralisé, notamment grâce aux programmes de couverture médicale et de sensibilisation.
La majorité des femmes occupées travaillent dans des secteurs à faible productivité : 46 % dans l’agriculture, souvent non déclarées, et près de 40 % dans les services domestiques ou le commerce informel. Leur salaire moyen demeure inférieur de 21 % à celui des hommes, selon le HCP, et seulement 13 % des postes de responsabilité sont occupés par des femmes.
Le rapport souligne par ailleurs que le mariage et la maternité réduisent significativement le taux d’emploi féminin, un effet quasi absent du côté masculin.
L’inégalité ne se mesure pas seulement en taux d’emploi, mais aussi en temps de vie. Les femmes consacrent en moyenne près de 5 heures par jour aux tâches domestiques et aux soins des enfants, contre à peine 1 heure pour les hommes. Même lorsqu’elles travaillent, elles continuent d’assumer la quasi-totalité des responsabilités ménagères. Ce « travail invisible », ni comptabilisé ni rémunéré, représente un frein structurel à leur émancipation économique et à leur équilibre professionnel.
Une photographie complète de la réalité féminine
Le rapport du HCP, véritable baromètre de l’égalité, dresse un panorama détaillé de la vie des femmes marocaines : éducation, santé, emploi, participation politique, pauvreté, violence, et temps consacré au travail domestique. Les données, ventilées par sexe et milieu de résidence (urbain et rural), proviennent des enquêtes nationales et recensements du HCP, ainsi que des statistiques des départements ministériels.Des progrès notables dans l’éducation et la santé
L’éducation reste le levier le plus spectaculaire du changement. Le taux d’alphabétisation des femmes est passé de 27 % en 1994 à 65,4 % en 2024, avec une progression particulièrement marquée en milieu rural. Les jeunes filles représentent aujourd’hui plus de 51 % des élèves du secondaire et 56 % des étudiants du supérieur, signe d’une féminisation continue de l’enseignement. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur constituent désormais 36 % des titulaires de diplômes, confirmant une montée en qualification inédite.Sur le plan sanitaire, les résultats sont tout aussi encourageants : la mortalité maternelle a reculé à 45 décès pour 100.000 naissances vivantes, contre 112 au début des années 2000. L’accès aux soins prénatals et à l’accouchement assisté s’est généralisé, notamment grâce aux programmes de couverture médicale et de sensibilisation.
Un marché du travail toujours inégalitaire
Mais ce progrès éducatif n’a pas trouvé son équivalent sur le marché du travail. Le taux d’activité féminine reste dramatiquement bas : 22,2 % des Marocaines âgées de 15 ans et plus exercent une activité économique, contre 92,1 % des hommes. Même parmi les diplômées, seules 33,9 % participent à la vie active, contre plus de 90 % chez leurs homologues masculins.La majorité des femmes occupées travaillent dans des secteurs à faible productivité : 46 % dans l’agriculture, souvent non déclarées, et près de 40 % dans les services domestiques ou le commerce informel. Leur salaire moyen demeure inférieur de 21 % à celui des hommes, selon le HCP, et seulement 13 % des postes de responsabilité sont occupés par des femmes.
Le rapport souligne par ailleurs que le mariage et la maternité réduisent significativement le taux d’emploi féminin, un effet quasi absent du côté masculin.
L’inégalité ne se mesure pas seulement en taux d’emploi, mais aussi en temps de vie. Les femmes consacrent en moyenne près de 5 heures par jour aux tâches domestiques et aux soins des enfants, contre à peine 1 heure pour les hommes. Même lorsqu’elles travaillent, elles continuent d’assumer la quasi-totalité des responsabilités ménagères. Ce « travail invisible », ni comptabilisé ni rémunéré, représente un frein structurel à leur émancipation économique et à leur équilibre professionnel.
