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Polémique autour de l’augmentation des frais de scolarité dans le privé pour la prochaine rentrée

La question des frais de scolarité dans les écoles privées refait de nouveau surface. Dès la prochaine rentrée, les parents d'élèves vont devoir s'acquitter de mensualités plus élevées. Cette augmentation a-t-elle été décidée de manière collective ou s'agit-il d'initiatives isolées ? Alors que les responsables des écoles que nous avons contactés refusent de se prononcer sur le sujet, la Fédération de l’enseignement privé affiche une tout autre confirmation. Éclairages.

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Les frais de scolarité dans les écoles privées vont-ils augmenter l’année prochaine ? Des informations circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux alimentent cette crainte qui se précise de plus en plus suscitant la colère de beaucoup d'internautes. Certains parents disent en avoir été informés officiellement par les écoles. C’est le cas de Amal, mère d’un enfant âgé de 6 ans. «Je suis partie à l’école de mon fils pour assurer sa réinscription pour l’année scolaire 2024-2025. À ma grande surprise, le responsable m’a indiqué qu’il y aurait une hausse des frais de scolarité. Je trouve ça injuste ! », tempête-t-elle. Et d’ajouter : «Le responsable n’a pas justifié ces augmentations et la seule raison qu’il a évoquée était celle de l’impact de l’inflation sur les coûts directs et indirects supportés par l'établissement scolaire». Le même sentiment de colère et d'incompréhension a été éprouvé par Adil, père de deux enfants âgés de 6 et 9 ans. «L’école de mes enfants m’a informé d’une hausse des tarifs de scolarité pour l’année prochaine. J’ai essayé de négocier, mais en vain», regrette-t-il. Pour lui, les augmentations devraient au moins être justifiées. «Si les prestations et les cours sont les mêmes, qu’est-ce qui expliquerait des augmentations des mensualités ?», s’interroge-t-il. Pour lui, la situation devient de plus en plus difficile à gérer. «Avec le coût de la vie qui devient cher et les salaires qui ne bougent pas, je ne sais pas si l’on va continuer à supporter la situation dans les années à venir», s’inquiète-t-il.

Augmentation des frais de scolarité : Qu’en disent les écoles privées ?

Il convient de préciser que les enfants de ces deux parents ne sont pas inscrits dans la même école. Ceci dit, deux autres établissements ont déjà contacté les parents au sujet d’une augmentation des frais de scolarité, ce qui pourrait appuyer l’éventualité d’une hausse des tarifs de scolarité à partir de l’année prochaine. Pour vérifier cette thèse, nous avons contacté une dizaine d’écoles privées y compris celles où les enfants de nos témoins sont inscrits. Les responsables de ces établissements ont refusé de s’exprimer sur le sujet. Mais qu'en pense la Fédération de l’enseignement privé (FEP) relevant de la CGEM. Son président, Kamal Daissaoui, affirme de prime abord qu’il n’y a pas de décision collective prise par des écoles privées dans ce sens. Et de rappeler qu’il n’y a aucune instance qui pourrait prendre la décision d’augmenter les frais de scolarité dans les écoles privées. M. Daissaoui tient à préciser par ailleurs que le secteur de l’enseignement privé est ouvert à la concurrence et que la règle de mise a été toujours "la liberté des prix dans le respect des lois".

L’appel de la Fédération nationale des Associations de parents d’élèves

Contacté par «Le Matin», le président de la Fédération nationale des Associations de parents d’élèves au Maroc, Noureddine Akkouri, demeure convaincue pour sa part que l’augmentation des frais de scolarité pour une école devrait être prise en concertation avec les parents d’élèves. «Elle doit aussi être justifiée, notamment par l'amélioration des services ou prestations proposés aux élèves», note-t-il. M. Akkouri appelle les écoles au respect du contrat-type qui a été adopté par le ministère de l’Éducation nationale et des sports pour régir les relations entre les familles et les écoles et empêcher certains abus. Ce document, ajoute-t-il, doit préciser les frais de l'assurance scolaire et sa nature, le montant à payer pour l’inscription, les frais de scolarité, ainsi que la durée exacte d'études. Notre interlocuteur est d’ailleurs convaincu que le contrat-type devrait résoudre le débat relatif à l’augmentation des frais de scolarité. Mais au-delà de ces aspects juridiques, Noureddine Akkouri forme l'espoir de voir les responsables des écoles adopter une attitude empreinte d'humanité vis-à-vis des parents et à prendre en considération leurs contraintes en ces temps d’inflation. Toute augmentation, précise-t-il, risque d’alourdir les charges pour les parents qui cherchent, coûte que coûte, à investir dans l'avenir de leur enfants, lequel passe par une école citoyenne et de qualité.
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