Et pour ne rien arranger, aucune déclaration officielle n’a été faite par le ministère de tutelle à ce jour. Alors, s’agit-il d’une rumeur amplifiée dans le seul but de faire le buzz ou est-il question d’une boule de neige qui n’en est qu’à ses débuts et qui risque de créer un vrai problème de santé publique ? Difficile de répondre de manière tranchée, mais une chose est sûre, le mutisme des autorités compétentes alimente les craintes et favorise la propagation des infox, et ce n’est pas la meilleure façon de faire face à cette menace, fut-elle mineure. La tuberculose est une maladie insidieuse à ne pas sous-estimer.
La tuberculose : qu’en savons-nous vraiment ?
La tuberculose (TB) est une infection grave causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis. Elle demeure l’une des principales causes de décès dans le monde, avec 1,25 million de morts en 2023, dont 161.000 parmi les personnes vivant avec le VIH, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette configuration mondiale se reflète également au Maroc, où la situation est particulièrement préoccupante, avec environ 30.000 nouveaux cas de tuberculose enregistrés chaque année, toujours selon l’OMS. Le taux d’incidence atteint près de 92 cas pour 100.000 habitants, un chiffre alarmant selon les professionnels de la santé. Dr Mohamed Jamal Idrissi Bouzidi, pneumologue, tire la sonnette d’alarme. Dans une déclaration aux médias, il appelle à des mesures urgentes pour endiguer la propagation de cette maladie.
De même, le Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques de la santé, souligne également l’urgence d’unir les efforts de lutte. Dans un entretien accordé au «Matin», il met en évidence un aspect particulièrement préoccupant : bien que cette maladie puisse se manifester sous diverses formes, la tuberculose pulmonaire reste la plus courante au Maroc, représentant plus de 50% des cas. «Elle est extrêmement contagieuse, se transmettant facilement par voie aérienne, notamment à travers les gouttelettes émises lors de la toux, des éternuements, voire parfois même en parlant», souligne-t-il, précisant que cette maladie est difficile à diagnostiquer, ce qui complique les efforts de lutte. Selon M. Hamdi, les symptômes de la maladie – toux persistante, sueurs nocturnes, perte de poids importante et fatigue généralisée – sont souvent sous-estimés, ce qui entraîne un retard dans le diagnostic et la prise en charge. «Ce retard favorise la propagation de la maladie, avant même qu’un traitement approprié ne soit entamé», alerte le Dr Hamdi.
La tuberculose bovine : une réalité au Maroc
Mais le danger et le caractère pernicieux de cette maladie sont beaucoup plus grands. La tuberculose n’est pas uniquement transmissible entre humains, elle peut toucher le bétail sous une forme zoonotique et se transmettre ainsi à l’Homme. Cette particularité justement suscite actuellement de vives préoccupations au Maroc et alimente les rumeurs les plus folles. Selon le Dr Hamdi, «cette forme de la maladie se manifeste principalement sous la forme de tuberculose ganglionnaire, une infection qui touche les ganglions lymphatiques des animaux. Elle peut se transmettre à l’Homme par inhalation de gouttelettes infectieuses, constituant un danger particulier pour les éleveurs et les fermiers». Ce qui rend cette forme particulièrement grave, d’après notre interlocuteur, c’est l’absence de symptômes évidents chez les animaux infectés, ce qui rend la détection quasi impossible. En effet, comme le précise le Dr Hamdi, «les signes cliniques chez les bovins apparaissent souvent trop tard. Dès lors, toute mesure préventive devient sans effet». Cette difficulté de détection est amplifiée par un autre problème majeur : la défaillance des mécanismes de déclaration des cas de tuberculose chez les animaux. D’après les professionnels de la santé que nous avons contactés et qui ont préféré garder l’anonymat, «de nombreux éleveurs ne déclarent pas la maladie de leur bétail, parfois avec la complicité de certains vétérinaires, afin d’éviter les mesures strictes qui suivent un dépistage, telles que l’isolement et l’abattage des animaux infectés». Un éleveur de la région de Doukkala, qui a accepté de témoigner, reconnait que les indemnités versées en contrepartie de l’abattage des animaux infectés n’encouragent pas les gens à faire des déclarations transparentes. Selon lui, «l’indemnisation représente 80% de la perte subie, mais elle ne dépasse pas un plafond fixé par le ministère de l’Agriculture, ce qui est injuste et ne permet pas de compenser les lourdes pertes subies par les éleveurs».
De leur côté, les vétérinaires que nous avons contactés soulignent l’urgence de renforcer le contrôle et les sanctions tout en insistant sur la nécessité de mener des actions de sensibilisation auprès des éleveurs concernant l’ampleur de cette menace et ses répercussions néfastes sur la santé animale et humaine. Autant dire, selon l’analyse de l’un de nos interlocuteurs, que la problématique est globale et doit être appréhendée en tant que telle. «Cette question concerne désormais tous les acteurs : les autorités sanitaires, les services du ministère de l’Intérieur, y compris la gendarmerie locale, les services communaux, et bien sûr les éleveurs eux-mêmes. Seule une action coordonnée permettra de limiter la propagation de la maladie et de protéger aussi bien la population humaine que les animaux».
L’accès au lait pasteurisé : un défi sanitaire et social
Réagissant aux informations qui circulent sur le lien entre la tuberculose et la consommation du lait cru, la Fédération interprofessionnelle de la filière laitière (Maroc Lait) a publié un communiqué dans lequel elle rappelle l’importance de privilégier le lait pasteurisé, bien emballé et commercialisé dans les circuits officiels. Elle souligne que le lait produit par les unités industrielles agréées par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) est sûr et ne présente aucun danger. Il convient de souligner que cette recommandation, répétée depuis plusieurs années, vise à protéger la santé publique. Mais la question qui se pose est de savoir pourquoi une large frange de la population tient à consommer du lait cru ? Est-ce lié au coût de ce dernier, moins élevé, ou est-ce lié à des choix de consommation privilégiant les aliments bio ? «Le prix du lait pasteurisé est jugé élevé dans les quartiers pauvres et les zones rurales reculées, rendant l’accès difficile pour une large part de la population. Malheureusement, c’est la réalité», déplore un médecin que nous avons contacté. À cela s’ajoute un autre problème majeur : le non-respect des normes sanitaires et les conditions peu hygiéniques en matière de transport et de conservation du lait accroissent les risques de contamination bactérienne. Cette menace devient pesante dans le contexte de pauvreté et de précarité, où des populations occupent des logements insalubres et ont un accès limité aux soins de santé et à une alimentation saine. «Ces conditions affaiblissent leur système immunitaire et les rendent plus vulnérables aux infections, telles que la tuberculose, qui se propage plus facilement dans des environnements où l’hygiène et les soins sont insuffisants», précise notre interlocuteur.
Ce dernier évoque autre facteur déterminant, à savoir le manque d’information. En effet, précise-t-il, beaucoup de personnes ignorent les risques sanitaires associés à la consommation de lait non pasteurisé et croient paradoxalement que cette matière est plus bénéfique quand elle est consommée crue. Pour elles, le lait reste un produit essentiel à la santé, synonyme de vitamines et de bien-être.
La tuberculose aime la pauvreté
Les habitants de certains quartiers populaires et marginaux que nous avons visités ignorent jusqu’à l’existence de la tuberculose. Lorsqu’on leur explique la gravité de la maladie et la nécessité d’adopter un mode de vie sain, ils répondent qu’en raison de la pauvreté, l’hygiène alimentaire est le dernier de leur souci. «De toute façon, nous mourrons chaque jour en voyant nos enfants privés de nourriture !
Quand cela peut-il changer ?» On comprend dès lors que la lutte contre la maladie passe par la sensibilisation, mais aussi et surtout par le développement humain. La pauvreté et la vulnérabilité est un terrain propice pour la tuberculose. On ne peut logiquement convaincre un citoyen qui a du mal a trouver de quoi manger de «l’importance de l’hygiène alimentaire ou d’un espace de vie salubre».
Les experts que nous avons consultés sont en effet convaincus que la lutte contre cette maladie ne peut être véritablement efficace que dans le cadre d’une démarche plus globale, visant à réduire la précarité, améliorer l’accès aux soins de santé et garantir une alimentation saine pour tous. Le succès de cette lutte dépendra d’une stratégie intégrée, incluant prévention, dépistage précoce et traitement. De la mobilisation de tous, dépendra la victoire contre ce mal néfaste.
Entretien avec Dr Abderrahim Derraji, docteur en pharmacie et fondateur du site Pharmacie.ma : La lutte contre la tuberculose est un vrai défi et comment le Maroc est en train de relever
La lutte contre la tuberculose repose sur plusieurs facteurs clés, mais l’un des plus importants reste un traitement bien administré et le suivi régulier de l’évolution de l’état du malade. Dans le cadre de notre enquête, nous avons été particulièrement interpellés par les doléances de certains patients évoquant des difficultés d’accès aux médicaments. Pourtant, selon nos sources, l’État marocain consacre chaque année des ressources importantes pour garantir la disponibilité de ces traitements, qui ne doivent, en aucune circonstance, être en rupture de stock. Il est également important de souligner que, d’après nos informations, la distribution de ces médicaments se fait sous surveillance médicale stricte dans divers établissements de santé : centres de santé, centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires, hôpitaux publics, ainsi que dans des structures relevant des Forces Armées Royales, du secteur privé et pénitentiaire. Toujours selon nos sources, le problème d’indisponibilité des médicaments pourrait se poser lors des grèves des médecins et des professionnels de santé, ce qui perturbe l’accès au traitement. Mais plus que l’accès parfois compliqué aux médicaments nécessaires, c’est plutôt le phénomène de l’abandon du traitement par certains patients qui inquiète les médecins que nous avons contactés dans le cadre de notre enquête. Pour mieux cerner ces contraintes, nous avons pris attache avec Dr Abderrahim Derraji, docteur en pharmacie et fondateur du site Pharmacie.ma.
Le Matin : Pouvez-vous nous expliquer le protocole national de traitement de la tuberculose en vigueur au Maroc ?
Dr Abderrahim Derraji : Le protocole de prise en charge de la tuberculose au Maroc est mis en place dans le cadre du Programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT), supervisé par le ministère de la Santé et de la protection sociale. Ce protocole suit scrupuleusement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tout en étant adapté au contexte marocain. Un des axes essentiels de cette stratégie est le dépistage précoce, particulièrement ciblé sur les populations à risque telles que les personnes en contact direct avec des cas confirmés, les personnes vivant avec le VIH, les détenus, ainsi que les habitants des zones urbaines et suburbaines à forte densité de population. Dans le cadre de ce programme, des campagnes nationales sont régulièrement menées pour identifier les cas de tuberculose par des examens cliniques, radiologiques et biologiques. Le diagnostic varie selon le type de tuberculose (pulmonaire ou extrapulmonaire). En ce qui concerne le traitement de la tuberculose sensible, il est basé sur le schéma recommandé par l’OMS et dure généralement 6 mois, répartis en deux phases :
• Phase initiale : deux mois de quadrithérapie combinant quatre antibiotiques administrés quotidiennement, visant à réduire rapidement la charge bactérienne et à éliminer les bacilles actifs.
• Phase de continuation : quatre mois de bithérapie afin d’éliminer les bacilles persistants et prévenir les rechutes.
Dans les cas plus graves (par exemple, la méningite tuberculeuse), la durée du traitement peut être prolongée à 9 ou 12 mois, avec des ajustements comme l’ajout de corticostéroïdes. Ce traitement est administré dans le cadre de la stratégie DOTS (Directly Observed Treatment, Short-course), où les patients sont suivis de près par des professionnels de santé pour garantir une prise régulière des médicaments et ainsi limiter les risques de résistance. Enfin, la tuberculose bovine (Mycobacterium bovis), bien que rare chez l’humain, fait l’objet de surveillance via les inspections vétérinaires.
Les médicaments pour la tuberculose sont-ils gratuits pour tous les patients ?
Oui, au Maroc, dans le cadre du Programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT), les médicaments pour le traitement de la tuberculose sont entièrement gratuits. Cette gratuité concerne :
• Les médicaments antituberculeux (tels que l’isoniazide, la rifampicine, le pyrazinamide et l’éthambutol) utilisés pour traiter la tuberculose sensible, ainsi que, dans la mesure du possible, pour les formes résistantes (TB-MR).
• Les consultations dans les Centres de Diagnostic de la Tuberculose et des Maladies Respiratoires (CDTMR) ainsi que dans les établissements de santé publics.
• Les examens diagnostiques (comme les frottis d’expectoration, les radiographies et les tests GeneXpert) effectués dans le secteur public.
Cette politique garantit un accès universel aux soins de santé, aussi bien pour les citoyens marocains que pour les étrangers, dans les structures publiques. Toutefois, des frais indirects peuvent être occasionnés, notamment pour le transport vers les centres de santé ou en cas de recours au secteur privé.
Les traitements antituberculeux sont-ils bien tolérés ? Quels sont les effets secondaires les plus fréquents ?
L’observance du traitement antituberculeux est essentielle pour assurer la guérison des patients, prévenir les rechutes et limiter l’apparition de résistances. Cependant, plusieurs obstacles peuvent affecter cette observance. Les médicaments utilisés pour traiter la tuberculose (isoniazide, rifampicine, pyrazinamide, éthambutol) peuvent entraîner des effets indésirables notables, comme l’hépatotoxicité (jaunisse, nausées, fatigue), des troubles digestifs (vomissements, perte d’appétit), une neuropathie périphérique (fourmillements, souvent liée à l’isoniazide), ainsi que des troubles visuels dus à l’éthambutol.
Ces effets, bien que suivis de près, peuvent décourager les patients, surtout s’ils ne sont pas suffisamment informés ou accompagnés. De plus, le traitement standard pour la tuberculose sensible dure 6 mois, ce qui peut sembler long, notamment après la disparition des symptômes initiaux, souvent au bout de 2-3 semaines. Cela peut conduire certains patients à interrompre prématurément leur traitement. Pour les formes graves de tuberculose (par exemple la méningite tuberculeuse) ou la tuberculose résistante (TB-MR), la durée du traitement peut aller de 9 à 20 mois, ce qui augmente le risque de non-observance. Les contraintes logistiques, liées à la stratégie DOTS, qui impose que les patients prennent leurs médicaments sous supervision, peuvent aussi poser problème, notamment pour ceux vivant loin des centres de santé ou ayant des horaires de travail incompatibles. Les visites fréquentes pour le suivi (examens d’expectoration, bilans hépatiques) engendrent des frais indirects et une perte de temps, ce qui peut décourager certains patients.
D’autres contraintes incluent :
• Le manque de sensibilisation et d’éducation : certains patients ne réalisent pas l’importance de terminer leur traitement, surtout après la disparition des symptômes. Le manque d’information sur les risques de rechute ou de résistance contribue à l’abandon du traitement. Bien que des campagnes de sensibilisation existent, leur portée est encore limitée dans les zones reculées ou auprès des populations peu alphabétisées.
• Les facteurs psychologiques : le diagnostic de la tuberculose peut entraîner du stress, de l’anxiété et même de la dépression, en raison de la stigmatisation ou de l’isolement temporaire (pour les cas de tuberculose pulmonaire contagieuse). Ces facteurs psychologiques peuvent également nuire à l’engagement des patients dans leur traitement.
Quel type de suivi clinique et biologique est proposé aux patients ?
Le suivi des patients atteints de tuberculose pulmonaire repose sur plusieurs axes clés, dont le contrôle régulier des frottis d’expectoration pour confirmer la négativation bactérienne. Une surveillance attentive des effets secondaires des médicaments est également essentielle, notamment pour détecter les signes d’hépatotoxicité (jaunisse, nausées, fatigue) ou de troubles visuels liés à l’éthambutol. Des bilans hépatiques et des consultations ophtalmologiques régulières sont donc effectués. Par ailleurs, une radiographie pulmonaire est réalisée pour suivre l’évolution des lésions pulmonaires. Un autre aspect crucial du suivi est l’isolement des patients atteints de tuberculose pulmonaire contagieuse, souvent dans un cadre hospitalier, jusqu’à ce que leurs frottis deviennent négatifs, ce qui prend généralement entre 2 et 3 semaines de traitement. En matière de prévention, la vaccination BCG des nourrissons, le dépistage des contacts, ainsi que l’amélioration des conditions socio-économiques jouent un rôle fondamental. En outre, le Maroc soutient activement le développement de tests diagnostiques rapides, comme le test MAScIR LAMP-TB, qui permet de réaliser un diagnostic en temps réel.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les patients dans l’observance du traitement ?
Malgré la bonne organisation du système de santé, plusieurs défis persistent pour garantir l’observance du traitement de la tuberculose au Maroc. L’un des principaux obstacles est l’accès aux soins dans les zones rurales. Les Centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires (CDTMR) étant principalement situés dans les zones urbaines. En conséquence, les patients vivant en milieu rural doivent parcourir de longues distances pour recevoir un diagnostic et un suivi, ce qui peut entraîner des retards dans la prise en charge. De plus, les infrastructures médicales dans certaines régions reculées manquent de ressources essentielles, telles que des équipements pour les tests GeneXpert ou du personnel qualifié. Un autre obstacle majeur est la stigmatisation sociale liée à la tuberculose, souvent perçue comme une maladie associée à la pauvreté ou à de mauvaises conditions de vie. Cette stigmatisation peut décourager les patients de rechercher un diagnostic ou de suivre un traitement, ce qui complique également le dépistage des contacts, une étape cruciale pour limiter la transmission.
Les facteurs socio-économiques jouent également un rôle déterminant : bien que le traitement soit gratuit dans le secteur public, les frais indirects liés aux déplacements et à la perte de revenus pendant les consultations peuvent constituer un frein pour les populations les plus vulnérables. La malnutrition et la promiscuité, fréquentes dans les zones urbaines à forte densité de population, augmentent la vulnérabilité à la maladie et compliquent la guérison. Par ailleurs, la co-infection TB/VIH, qui concerne environ 2 à 3% des cas de tuberculose au Maroc, nécessite une prise en charge complexe en raison des interactions médicamenteuses et des effets secondaires potentiels. Enfin, les maladies chroniques, telles que le diabète, de plus en plus fréquentes, peuvent également compliquer l’observance du traitement.