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Jeudi 02 Mai 2024
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Plan de rattrapage du temps scolaire, les parents d'élèves pas complètement satisfaits

Une semaine après la signature de l’accord entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement, le ministère de l’Éducation nationale dévoile son Plan national intégré pour la gestion du temps scolaire et l’organisation pédagogique de l'apprentissage des élèves de tous les cycles d’enseignement. Ce plan ne fait pourtant pas l'unanimité auprès des parents d'élèves.

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Rattraper le retard accumulé à cause des grèves des enseignants et assurer la continuité pédagogique pour réussir l’année scolaire, tel est l’objectif du plan national intégré pour la gestion du temps scolaire dévoilé, mardi dernier, par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports.



Parmi les mesures phares de ce plan, on trouve la prolongation de l’année scolaire d’une semaine pour les trois cycles, tout en offrant aux élèves des niveaux certifiants le temps scolaire nécessaire à l'achèvement des programmes des matières essentielles dans des conditions pédagogiques et didactiques appropriées. Ainsi, la fin de l’année sera reportée du 29 juin au 6 juillet 2024 pour les classes du primaire, collèges et la première année du lycée. Pour la première et deuxième année du baccalauréat, l’année prendra fin le 4 juin au lieu du 28 mai. Le plan du ministère prévoit également le renforcement des mécanismes de soutien pédagogique afin d’aider les élèves à consolider leurs acquis, la flexibilité dans la programmation des examens certifiants et le report d’une semaine des examens normalisés nationaux, régionaux et provinciaux.

Les parents d'élèves majoritairement satisfaits

A travers ce plan, le ministère tend à rassurer les familles et à les assurer de la prise de l’ensemble des mesures et procédures garantissant le droit des élèves à un enseignement de qualité, en mettant à leur disposition les connaissances de base, en leur permettant de passer les examens certifiants dans les meilleures conditions, et en veillant au respect du principe d’égalité des chances pour tous.

De son côté, la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM) a exprimé sa satisfaction des mesures annoncées par le ministère, espérant que cela va être suffisant pour rattraper le retard et réussir l’année scolaire. «Nous sommes soulagés de voir que les choses commencent à rentrer dans l’ordre. Nous ne pouvons que féliciter le ministère pour les mesures qu’il a prises et qui sont le fruit de plusieurs réunions et consultations avec la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et d’autres parties. Il est important de mutualiser les efforts aujourd’hui pour réussir cette opération de “Rattrapage exceptionnelle” et l’année scolaire», affirme Ali Fannach, vice-président de la FNAPEM et chargé de la communication et de la médiatisation.

Toutefois la section Hay Hassani-Casablanca de cette même fédération estime que ce plan doit être accompagné par une mesure ferme du ministère pour amener les enseignants à reprendre les cours. Dans un communiqué, le bureau local de la FNAPEM exprime son indignation de la poursuite des grèves par certains enseignants privant ainsi une catégorie d'élèves des cours. Le bureau appelle ainsi le ministère à prendre les mesure nécessaires pour un retour à la normale au niveau de tous les établissements scolaires pour un accès équitable aux apprentissages.

Une semaine pour tout rattraper le temps scolaire ?

Mais est-ce qu’une seule semaine supplémentaire est suffisante pour rattraper trois mois de cours perdus ? Selon Mohamed Zerouali, directeur des Programmes d’études au ministère, cela va être possible grâce à une bonne organisation pédagogique. «Il n’était pas possible de prolonger l’année de plus de sept jours, car les élèves du baccalauréat sont tenus de passer les concours pour les écoles supérieures à des dates précises qui ne peuvent pas changer. Pour rattraper le temps perdu et offrir à tous les élèves une chance équitable de réussir malgré la contrainte du temps, il a été décidé notamment de réduire le nombre de contrôles continus et de revoir de manière qualitative les curricula. Les enseignants mettront alors l’accent, dans le programme scolaire, uniquement sur les connaissances de base du niveau scolaire actuel nécessaires pour le niveau scolaire suivant», déclare le responsable au quotidien «Matin». «Les opérations de soutien scolaire qui seront organisées durant la semaine en dehors des horaires des cours et pendant les périodes de vacances scolaires se focaliseront sur les matières prévues dans les examens et leurs notions essentielles et omettront celles qui sont facultatives. Pour réussir cette opération, les établissements scolaires seront mis à la disposition des enseignants souhaitant apporter leur aide. La plateforme digitale nationale de soutien scolaire “TelmidTICE” et les plateformes développées par les AREF (Académies régionales d'Éducation et de formation) seront également déployées dans le cadre de l’opération du soutien», développe Zerouali.

Une enveloppe budgétaire conséquente pour indemniser les enseignants

Ce dernier souligne que ces heures supplémentaires seront indemnisées avec l’application de l’augmentation de 30% comme convenu dans le cadre du dialogue sectoriel. «Une enveloppe budgétaire conséquente a été consacrée pour l’opération des cours de soutien. Il est à noter aussi que le ministère fera appel à des enseignants stagiaires ainsi qu’à des compétences externes qui agiront sous la supervision des enseignants et des inspecteurs pour mener à bien cette opération», ajoute-t-il.

Pour la réussite de ces mesures, le ministère a indiqué dans une note publiée mardi dernier, qu’il sera procédé au renforcement de la coordination avec l’ensemble des acteurs et partenaires, à l’adaptation des systèmes de gestion informatisée des examens, à la prise en compte des spécificités territoriales de chaque établissement d’enseignement, outre l’adoption des mesures administratives, pédagogiques et financières nécessaires, aux niveaux régional, provincial et local, dont les plans locaux détaillés de mise en œuvre.
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